Chapitre 5 - It's called love

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Wilhelm

J'ai passé une nuit blanche. Bien trop angoissé à l'idée d'avoir un date avec lui. Chez moi. Ce soir. Et aussi secoué par mon altercation d'hier avec Henry. J'ai réussi à lui tenir tête, mais Sarabi à mis plusieurs heures à me calmer. Elle à sorti les grands moyens : tisane apaisante, les chansons de Simon en boucle et l'intégralité des épisodes de Brooklyn 99. C'est ce qui m'apaise. Et aussi Mika qui ronronne sur mes genoux. Parfois écrire me soulage aussi. Mais comme ma vie ressemble un peu trop à ma fanfiction ces derniers jours, c'est limite effrayant. C'est comme si les personnages de papier avait pris place dans le monde réel ...
14h36. Je bois une immense gorgée de mon cappuccino. Il n'est pas aussi bon que celui du boulot, mais il est acceptable. C'est clairement le seul truc qui m'empêche de m'endormir. Je suis une boule de nerfs. Je passe l'appartement au peigne fin, le nettoie de fond en comble, passe l'aspirateur, fais les poussières et passe la serpillière. Il est si propre que c'est presque suspect. Il va me prendre pour un Jeffrey Dahmer en puissance. Ou un Ted Bundy. Ou un fan obsessionnel ... 

- Wille, arrête ! Ça fait trois fois que tu lave cette assiette, elle est propre.
- Ouais, je dis en la reposant sur l'égouttoir. J'ai l'impression que je vais devenir fou ! J'ai pas eu de date depuis ...

Je ne finis pas ma phrase car je ne peux pas prononcer ce prénom. Ça rend les choses trop réelles. Sarabi le comprends, car elle me serre brièvement contre elle avant de me forcer à m'asseoir sur le tabouret haut, devant l'îlot central. 

- Wille, tout ira très bien. C'est un date oui, mais il n'est pas Henry et tu lui plaît suffisamment pour ne pas avoir à stresser. Sois toi-même et ça sera parfait. Tu es parfait comme tu es.
- Ok, mais imagine s'il me parle de trucs super pointus comme la théorie des cordes ou d'un livre que j'ai pas lu, comme Crise de Karin Boye ! Tu me l'as offert pour Noël, mais je l'ai même pas ouvert ! Je ...

Comme je me mets à paniquer encore plus, je joue avec ma tasse. Je la tourne et la retourne dans tous les sens. Sarabi lève les yeux au ciel quand elle voit la tâche de café sur le plan de travail. Désolé ...

- Wille, Wille, elle me coupe en poussant un soupir tout en me retirant la tasse des mains. C'est un date, pas un entretien d'embauche. Vous allez bégayer, passer plus de temps à choisir un film qu'à vraiment le regarder et si vous êtes pas trop cons, vous vous embrasserez.
- Génial ...
- Oui, c'est génial ! Tu mérites d'être heureux et en plus, c'est Simon Eriksson, ton crush ultime.

Loin de me rassurer, ça rajoute à mon stress. Les pires scénarios me viennent en tête. S'il trouve mon compte Wattpad ou mon compte twitter sont de loin les pires. Quant aux autres, je préfère ne pas y penser. J'entends Sara me débiter tout un tas d'encouragements et de conseils, mais je ne l'écoute pas vraiment. Cependant des bouts de phrases comme "tu es incroyable", " tout ira bien" ou "vous êtes trop mignons" me parviennent. Quand elle s'aperçoit de la supercherie, ma colocataire éclate de rire, attrape Mika et retourne dans sa chambre, faussement outrée. Ça m'arrache un rire à mon tour.

- Ouais rigole loser, elle me vanne à travers la porte. Tu riras moins quand il sera là.
- T'es méchante, Sarabi ! Je te déteste !
- Nope réaliste, Wilhelm. Moi aussi, je t'aime.

Je déteste quand elle à raison. Dès que je vais le voir, je vais perdre tous mes moyens. Et devenir un ado de quinze ans face à son crush. 17h06.  C'est presque l'heure. Je fais un dernier tour de l'appartement, tout est nickel. Je check mon apparence dans le miroir, c'est pas si mal. " Chic mais décontracté" c'est le look que m'a conseillé Vanina. Et j'aime bien : un chemise bordeaux, un polo et un jean noir. T'es toujours de bon conseil, Va' !
Pour mes cheveux, inutile de les coiffer plus, vu comment il pleut et il vente, ils seront en bataille dans moins de cinq minutes. Je crie à ma colocataire que je part et une fois dans la rue, j'hésite à faire demi tour. Heureusement que je n'ai pas son numéro, car sinon, je serais déjà en train d'annuler. Non, tu y vas !

Supplement Vanilla ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant