Chapitre 24 - Your last word

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Simon

Fou. Fou d'amour. Fou tout court peut-être, c'est ce que je suis. C'est clairement une vague de folie qui m'a poussé à hurler tout ce qui me passait par la tête à Henry il y a deux jours. Enfin pas tout. Pas la partie où je rêve de lui coller une énième fois mon poing dans la gueule, mais celle concernant ses sentiments pour Wille. Aussi malsains qu'ils soient. Pour cela j'ai dû faire deux choses que de déteste : lire ses messages, même si c'est son écran qui s'est allumé au même moment, et prendre son téléphone. J'avais simplement lu le "tu me manques" nauséabond du rouquin et j'avais vrillé. J'avais taper le code de déverrouillage et c'était là, à porter de main. Je le connaissait, il l'avait déjà fait plein de fois devant moi. On se faisait confiance ...

C'était facile, libérateur et mal. Je ne voulais pas amoindrir notre lien un peu bancal, mais je n'en pouvais plus. Je voulais qu'il arrête. Qu'il le laisse. Qu'ils nous laissent. Et puis quand j'avais relâcher le bouton, un sentiment de honte, de vide et de tout un tas de chose m'avait envahit. J'étais si mal, incapable de faire face à Wille que j'étais parti. Je devais partir. J'étais heureux qu'on se soit retrouvé, qu'on soit de nouveau ensemble, mais j'avais eu besoin de temps et d'espace. Pour réfléchir. Pour analyser les événements de ces dernières semaines : notre baiser de retrouvailles au restaurant, Marcus, Emy et la soirée d'hier. J'avais passer presque vingt quatre heures avachi dans mon canapé à tout ruminer et tout revivre. J'étais tellement pas là, occupé à ne rien faire à part ça que je n'avais même pas eu le courage de débloquer Wille ou de répondre à Mélodie. Elle était inquiète, mais quand elle est venu vérifier que j'allais bien et que je n'avais pas décrocher un mot, elle avait simplement dit : "Ce n'est pas parceque tu fais des mauvais choix que tu es une mauvaise personne, Simon. Parfois on pense agir pour faire le bien mais on fait du mal. À nous, à la personne qu'on aime ou aux autres". C'était vrai. J'avais voulu protéger ou aider Wille et ça allait se retourner contre lui. Henry ...

C'est comme un électrochoc qui m'avait fait sursauter. Le jeune homme serait capable de manigancer une vengeance. Toujours pris de la même énergie, j'avais saisi mon téléphone. J'avais enfin débloquer Wille, m'attendant presque à recevoir mille notifications. Mais évidemment rien. Ça ne voulait pas dire qu'il n'avait pas essayé de m'apeller ou de m'envoyer des messages, ça signifiait simplement que je ne les recevrai jamais. Quand j'avais déboulé au café, il discutait avec la fille de la soirée, Emy. Cette fille. Même s'il m'avait clairement expliqué - et prouvé - que je n'avais rien à craindre d'elle, une pointe m'avait traverser le cœur. Pour elle. Et aussi car je ne savais pas comment il allait m'accueillir après un aussi long silence. Tout s'était bien passer. Il avait compris comme toujours ...

Ça fait deux jours que je me terre chez lui. Deux jours que je fuyais toute responsabilité. Tout engagement. Tout le monde. Sauf lui. Et les dizaines de messages d'Henry. Je ne les avait pas ouverts, mais je ne les occultaient pas. Je ne le ferai pas. On a décider de l'ignorer. Et de faire face ensemble, peu importe les conséquences sur nos vies, peu importe les dommages collatéraux. Quoi qu'il en coûte !
Comme souvent, je passe ma main dans ses cheveux blonds pendant des heures et des heures. C'est le seul truc qui m'apaise vraiment. Même écrire ne le fais plus. Même faire l'amour avec lui. Non, il me faut un contact permanent.

- Tu crois que ça va aller si je te laisse ? Demande Wille en s'excusant presque de briser le silence. Je voudrais rester ... Mais je ne veux pas arriver en retard. Sinon, Emy me tuera et Vanina serait triste.

- Oui, elle serait triste. Et frustrée car elle ne t'aurais pas tuer elle-même ! Même hier pour la soirée film, tu es arrivé en retard. Alors que c'était ici !!!

Wille lève les yeux au ciel, marmonne un y'avais du monde à la caisse du supermarché et se rallonge, sa tête sur mon épaule. On reste un moment comme ça, mais nous sommes interrompus par le réveil de Wille. Il est vraiment l'heure qu'il parte.

Supplement Vanilla ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant