Supplement Vanilla ?

Chapitre 29 - Buried

̶W̶i̶l̶h̶e̶l̶m̶ ̶ 
Wille 

Alors que Simon a accroché ses mains de part et d'autre du comptoir froid, je le sens vaciller lourdement au contact de mon baiser sur son homoplate. Ou bien à mon souffle dans son cou. Ou alors à mes bras enserrant fermement sa taille. Ou un peu de tout ça. Je ressens son impatience aussi. Il s'agite, se tortille. Je le suis aussi, mais je préfère prendre mon temps. Car dès que nous passerons cette porte, notre parenthèse sera terminée. Dès que nous serons sur le trottoir, dans le froid de novembre, nous n'existeront plus. En tout cas, ceux que nous étions serons définitivement enterrés. Ce n'est pas triste, non. J'ai toujours cru que je voulais sauver notre histoire. Et qu'en recomposant nos premiers pas et en oubliant nos derniers gestes j'y arriverai. Mais j'avais tort. Je n'avais pas compris qu'en piétinant nos disputes et taisant nos colère, je réduirait nos plus beaux instants en poussières, en cendres. Cendres desquelles notre histoire renaîtra tel un phénix. Je vais tout faire pour ça. Je dois tout faire pour ça. J'ai juste besoin de temps. De son temps. Je ne lui ai pas demandé de m'attendre car ce serait égoïste, mais je l'espère. Je le pense. Nous sommes fait pour être ensemble. Jusqu'à ce que la mort nous sépare ...

C'est un peu dramatique mais en réalité, ça ne devrait pas. C'est juste qu'en ce moment je ne fais que rêver de Simon et de notre mariage. Je ne m'en souviens que brièvement, c'est toujours un peu flou, mais ce dont je suis sûr c'est lui qui porte un costume blanc et dit oui sous un grand coucher de soleil. Très romantique. Je ne sais pas si ça se réalisera un jour, mais je m'accroche à cette image idyllique et éphémère. Je n'ai jamais songé à me marier. Pour plusieurs raisons. Déjà, je n'ai jamais trouvé la bonne personne. Même avec Henry ça ne m'avais pas effleuré l'esprit. Ensuite car dans mon milieu, le mariage c'est du business et de l'argent, puis en toute dernière position, il y a éventuellement l'amour. Contrat de mariage, assurance-vie, clauses : des tue-l'amour. Moi je ne veux pas de tout ça. Moi je veux de l'amour, de la passion, l'éternité. C'est beau de rêver ...

Pour l'instant, je dois me concentrer sur le moment présent, sur mes objectifs. Je ne fais pas tout ça pour récupérer Simon, je le fais pour moi, car j'en ai besoin. Mais si au bout du chemin, il est là alors je serai le plus heureux. Alors que je mentalise la liste de mon programme, le râle rauque de Simon perturbe le cours de mes pensées.

- Wille, il marmonne à nouveau en tournant légèrement la tête vers moi afin de m'offrir son cou. Wille, prends moi s'il te plaît ...

Son timbre chaud et la pointe d'impatience dans sa voix font encore plus enflés mon érection. Je suis à peu près sûr que s'il continue comme ça, je serais capable de jouir juste en l'écoutant parler. Afin de lui signifier mon désir, je mords doucement l'espace situé sous son oreiller. Un nouveau râle s'échappe de sa bouche au dessin parfait.

- Laisse-moi te montrer à quel point tu m'as manqué.

Sans le prévenir, je tire ses hanches vers l'arrière ce qui a pour effet de cambrer son dos. La vue qu'il m'offre est tellement parfaite que j'en tremble de haut en bas. L'ayant sûrement senti, Simon rigole doucement. Tu veux jouer à ça ?
Comme pour le faire taire, je plaque mon pénis en érection contre ses fesses. Pour réponse, il se penche davantage. Je caresse une dernière fois son dos, ses épaules, dépose même un baiser sur sa nuque. Enfin, n'y pouvant plus et succombant à mon prénom murmuré, je le pénètre. Ni doucement ni brutalement, mais juste "parfaitement". De la façon dont j'ai toujours voulu. Ma peau contre la sienne, moi dans lui, fait naître tellement de frissons, de picotements et de sensations que je dois rattacher mes mains à ses hanches plus fort pour ne pas tomber. Simon se tourne légèrement vers moi et m'adresse un sourire radieux. Lui aussi aime ce moment. Il m'aime, moi.