Chapitre 6 - Crush

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Simon

00h00. Je passe la porte de mon appartement, encore confus des évènements qui viennent de se produire. J'ai passé une des soirées les plus cool de ma vie. C'était un moment très simple : juste un film et un pizza avec un mec qui me plaît vraiment, avec qui je sens une véritable connexion. Mais tout à basculer à l'instant où son ex à débarqué. Dès qu'il à refermer la porte sur lui, j'ai senti que quelque chose n'allait pas. C'est comme si l'ambiance avait changée. Je n'avais pas pû m'empêcher d'aller voir. Et quand j'avais vu le visage fin et arrogant d'Henry, je m'étais senti accablé. J'avais eu l'impression d'être impuissant et de ne pas faire le poids. Comme si Wilhelm n'allait pas me choisir moi, malgré toute notre attirance. Normal, il te connait depuis même pas dix jours et tu ne sais rien de leur histoire ...
Pourtant, je n'avais pas résisté à l'envie de l'embrasser et de lui laisser un mot. Un peu comme pour dire "pense à moi!", "ne m'oublie pas". Car il est certain que moi, je ne pourrai pas l'oublier. C'est déjà trop tard. Il à éveiller un truc en moi que je ne pensais jamais ressentir. Il m'avait même inspiré quelques mots, comme ça à la volée. Malgré ma tristesse et ma frustration, je ne peux pas m'empêcher de repenser à ses cheveux de miel qui retombe sur son visage aux traits délicats, devant ses yeux en amande à la couleur noisette. J'ai rarement vu un garçon aussi beau, aussi charmant. Et pourtant, j'en ai rencontré des mecs ...
Un bruit léger me tire de mes pensées. Je tourne la tête vers la droite. C'est Mélodie. Elle s'est endormie sur mon canapé. Pour la énième fois de la semaine. À ce rythme-là, autant lui réclamer un loyer. Quand elle allume la petite lampe, je cligne des yeux. Mon amie à les cheveux complétement décoiffés, son mascara a coulé et elle porte les habits de la veille. Elle m'examine durant quelques secondes, puis pousse un soupir résigné. Elle lit en moi comme dans un livre ouvert. Je sais ce qu'elle s'apprête à me balancer un "je te l'avais bien dit" ferme, mais elle se ravise au dernier moment.

- Ça ne s'est pas passé comme tu voulais ?
- T'as encore regarder Coco ? Je lui demande du tac au tac sur le même ton compatissant, en remarquant le tas de mouchoirs et les mars glacés.

Elle hoche la tête, puis me fait signe de venir m'asseoir à sa gauche. Aussitôt posé, je ne peux me retenir. Je sens que je dois tout lâcher. C'est un besoin.

- Tout était parfait, Mel', tout ! On a regardé un film d'horreur, on a super bien mangé, on se racontait nos vies et là, son putain d'ex a débarqué !
- Son ... ex ? Celui de la dernière fois ? T'es sûr que c'est son ex et pas son petit-ami ?

Je fais oui de la tête fermement. Je n'ai pas trop envie de rentrer dans les détails, mais je sens que je vais devoir lui donner un minimum d'explications. Ne serais-ce que pour effacer l'air triomphant que son visage aborde.

- Hmm, j'élude en m'enroulant dans un plaid épais. Oui, je suis sûr. J'ai parlé avec lui hier. Il m'a dit qu'il ferait tout pour le récupérer. Bref ...
- Ouais, bref ! Laisse tomber, c'est un nid à emmerdes ! En plus, comme je te l'ai dit, y'a un truc qui colle pas, donc ...
- Écoute, c'est très gentil de te préoccuper de ma vie sentimentale, mais ne me donne pas de conseils, ok ? Car moi, au moins, j'ai les couilles de parler aux mecs qui me plaise. Je ne me morfonds pas des jours et des jours, en m'imaginant des scénarios qui n'arriverons jamais car tu ne lève pas le petit doigt !!!!!!

Dès que le dernier mot sort de ma bouche, je regrette mes paroles. J'ai laissé parler mes émotions. Le visage doux de la jeune femme, déjà éprouvé par la fatigue et les larmes, se décompose. Elle se lève sans un bruit, essuie rapidement ses yeux d'un revers de la main puis enfile ses chaussures.

- Mélodie, je suis désolé. Je ne pensais pas ce que j'ai dit. Je suis juste ...

La jeune femme lève la main en l'air pour me faire taire. Par réflexe, je m'exécute. Un silence de mort tombe sur le salon. Même les couleurs vives des coussins et des tableaux ne suffisent pas à réchauffer l'ambiance. Je suis persuadé qu'il fait plus chaud en Antarctique. Mélodie attrape son manteau et se poste dans l'entrée. Avant que quitter l'appartement, elle me fixe.

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