Supplement Vanilla ?

Chapitre 19 - One last time

Wilhelm

Un lâche. Un peureux. C'est exactement ce que je suis. Je n'ai fait que fuir la discussion avec Simon. Alors que j'aurais pu être à nouveau avec lui. Ou en tout cas me battre pour notre relation, mais je l'ai repousser. Pire, il va vraiment finir par croire que je ne l'aime plus. Ou que je ne l'ai jamais aimé. Ce qui est faux. Je l'aime. Je l'aime tellement que pour le protéger, je lui ment. Je l'éloigne de moi pour ne pas qu'Henry, mes parents, tout ce milieu pourri ne l'atteigne. Je lutte de toutes mes forces, mais rien ne semble pouvoir évincer Henry du paysage. Il est toujours là, comme une ombre menaçante derrière moi. Le reste semble se tenir à une distance raisonnable de moi, mais pas lui. Autant je le déteste, autant je suis éreinté de me battre contre lui. Contre ses plans, ses combines, ses pièges. J'ai juste envie de céder à la facilité et de le laisser faire de moi ce qu'il veut. Comme avant. Au moins, il ne s'en prendra plus à Simon et je ne serais plus seul. J'aurai ce que je mérite. Mes amis vont me détester, Erik ne comprendra pas, mais je serais à ma juste place.

- Je ne te comprends pas, Wilhelm- je n'ai pas de deuxième prénom-Bernadotte ! Je te suis vraiment pas ! Pourtant, je croyais que tu étais intelligent ! Mais là ... C'est ... Le mec te clame son amour encore et encore, il revient te voir alors que TU as fait un peu de la merde, il est près à tout comprendre, et tu sais qu'il n'a rien à voir avec cette histoire de pari, mais tu le jette quand même ? C'est un grand mystère. Même la zone 51 ou le triangle des Bermudes, c'est plus logique à côté.

- Ça y est t'a fini ? Je demande en levant la tête vers Felice qui fait les cent pas au milieu de mon salon. T'es en boucle depuis quarante minutes.

Pour confirmer mes propos, je regarde mon écran. 18h26. Je suis en enfer depuis presque une heure. L'enfer : Felice et Maddy qui beugle et Nils qui approuve tout ce qu'elles disent.

- Quarante minutes, c'est pas assez. Tu mérite des heures et des heures de supplices auditifs. Peut-être que je peux te prêter Felice pour qu'elle te fasse des reproches toute la nuit ?

Maddie s'assoit à côté de moi et me fait un clin d'œil faussement complice. Elle est totalement d'accord avec ce que raconte notre amie, mais est plus amicale dans son comportement. Pas dans ses reproches. Elle parle moins, mais c'est plus percutant. Seulement quatre phrases, mais qui disent tout : "Je sais à quel point tu as souffert Wille, mais ça ne justifie pas que tu comporte comme ça. Toi et Simon êtes amoureux l'un de l'autre. Ce n'est pas seulement avoir des sentiments ou être attiré, c'est de l'amour, du vrai. Tu ne t'est pas dit que vous auriez pu gérer le problème Henry ensemble ?". La vérité, c'est que non. Je ne me suis pas posé la question un seul instant. Pas qu'il n'en soit pas capable, mais simplement que cela aurait été sans cesse. Il aurait lancé attaque sur attaque. Il aurait toujours eu deux coups d'avance sur nous. Nous n'aurions jamais été tranquilles, je le sais. Une guerre froide !
C'est d'ailleurs ce que j'avais expliqué à Madison, mais elle n'avait pas voulu m'accorder raison. Selon elle, j'aurais dû plus me battre pour récupérer Simon. Surtout qu'il était venu à moi, se servant lui-même sur un plateau d'argent. Elle est en dans le vrai. Même si je la soupçonne d'être un peu influencé par Mélodie. Après tout leur relation évolue de manière positive et je ne veux pas être un sujet de désaccord. Je sais que Maddie me "protège", mais elle ne me survends pas non plus. Elle tente de trouver le juste milieu.

- Nan, c'est bon, je pense que j'en ai pris pour mon grade là. Écoutez ... Vous avez raison, mais vous n'etes pas à ma place. Je pense que je prends les bonnes decisions pour moi. De toute facon, je ne veux pas etre un poids dans vos vies. Surtout pas la tienne, Maddie. Déjà que Melodie n'est pas ma plus grande fan, c'est pas la peine d'en rajouter ! 

- Arrête de faire ton martyr, me réponds la brune en refaisant les lacets de ses boots de motard. Tu es mon meilleur ami depuis qu'on a huit ans. Je ne te laisserai jamais tomber, peu importe ce que ma meuf pense de toi. Je t'aime sombre idiot.