Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Mardi
Je suis allée en cours aujourd'hui. Hier, non. Hier c'était....difficile.
Marjorie m'a demandé la raison de mon absence mais j'ai prétexté une rage de dent. Honnêtement, je n'ai même pas pris la peine de lui vendre un mensonge élaboré, je n'avais pas la force de la convaincre que je ne mentais pas.
C'est elle qui n'était pas là aujourd'hui, elle avait un rendez-vous chez l'ophtalmologue. J'ai passé une journée pourrie puis je suis rentrée chez moi. En arrivant devant mon hall j'aperçois Nabil. Il est passé hier mais comme j'étais toute seule je ne lui ai pas ouvert. Cette fois je ne vais pas pouvoir l'ignorer.
- Nabil: Douss ! Il m'interpelle alors que je joue à celle qui est trop à fond sur son téléphone pour l'avoir vu.
- Oh salut ! Je feins la surprise.
- Nabil: Tu rentres des cours là ?
- Ouais, je réponds avec un sourire.
- Nabil: C'est comment ?
- Bah ça va hein, je réponds le plus naturellement du monde comme si je ne l'avais pas mis à la porte de chez moi deux jours plus tôt.
Il m'offre un léger signe de la tête en mode "D'accord" mais il n'a pas l'air convaincu du tout. Je me force alors à conserver mon sourire afin de dissiper ses doutes.
- Bon j'ai un tas de devoir, on se dit à plus tard ?
Je poursuis ensuite comme si j'étais débordée et après un dernier sourire je reprends ma route sans lui laisser le temps d'en placer une. Ce n'est qu'une fois les portes de l'ascenseur refermées que je peux enfin me débarrasser de mon sourire.
J'ai fait ma toilette, rattrapé mes prières, révisé un peu; je peux alors reprendre où je m'étais arrêté cette nuit. J'attrape mon pc, mon portable, un carnet et un stylo puis je me cale dans mon lit.
Je l'appelle. Je l'appelle une vingtaine de fois comme hier, et comme hier, j'ai le même message préenregistré qui s'annonce. OK. Je lui laisse encore des messages lui demandant de me rappeler, d'au moins me dire si il va bien, où il est, s'il est en sécurité, si je peux le rejoindre.
J'envisage d'appeler la prison où se trouve son frère. Peut-être que lui a des informations sur l'endroit où a pu aller Medhi. Je n'ai pas osé le faire hier mais j'ose encore moins aujourd'hui.
J'ai également envoyé un message à Serena hier. Je l'ai retrouvée sur les réseaux: elle n'a eu aucune nouvelle mais m'a assuré qu'elle me tiendrait au courant si elle entendait quoi que ce soit.
Personne ne sait rien. Où alors personne ne veut me dire quoi que ce soit.
Dans le quartier rien n'a changé. C'est comme si Medhi n'était pas parti, mais ce n'est pas très surprenant: il était beaucoup moins dans les parages et peu de gens sont au courant pour sa cavale. Pour moi c'est tout le contraire; ce que je ressens est indescriptible...
