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Je vérifie l'heure une énième fois depuis la dernière demi-heure; cette après-midi n'en finit pas ! Quand l'heure du week-end sonne, je ne perds pas une minute à rassembler mes affaires et m'éclipse du bureau avant qu'une proposition d'happy hour ne parvienne à mes oreilles. Je conduis rapidement, à la manière de quelqu'un qui serait attendue, et c'est plutôt marrant l'empressement que j'ai à rentrer chez moi, puisque lorsque j'y suis, tout ce que je souhaite, c'est en sortir. Ce soir ne fait pas exception. Dans mon lit, c'est de riz thaï aux crevettes que je romps mon jeûne. Les filles passent le week-end chez Mina, je suis donc toute seule à la maison. Le film que j'ai mis pour m'occuper l'esprit ne remplit pas sa tâche; d'un geste mécanique, je vérifie une nouvelle fois mon portable. Je ne peux m'empêcher d'éprouver de l'espoir qu'il me donne de ses nouvelles, bien que je saches que ça n'arrivera pas: à ma manière, je m'y suis assurée.
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" Oui t'en fais pas, on part ce soir chez les jumelles et, Mina et Ibrahim viennent demain tôt ! ", répondis-je à ma mère en FaceTime. C'est l'Aid demain, et elle n'est toujours pas revenue. L'état de ma grand-mère s'est nettement amélioré, ce qui est un point positif, malgré cela, ma mère ne semble toujours pas décidé à revenir en France. Après je ne peux que la comprendre, donc les filles et moi l'encourageons à profiter de son séjour autant que possible.
Après avoir raccroché, je finis d'emballer les plats que j'emporte chez mes cousines et cours faire un saut chez Nabil et Maria pour leur ramener des petites choses que j'ai préparé. Lorsque les jumelles sont à la maison, on boucle tout et on prend la route.
Le week-end passe en un clin d'oeil. En fait, ce fut le cas des dernières semaines. J'ai l'impression que quelques jours se sont écoulées au lieu de presque 2 mois. C'est un peu effrayant, c'est comme si la vie avait suivit son cours et que je n'avais été qu'une simple spectatrice de ma propre vie. J'ai conscience d'avoir passé les 3/4 de mon temps en stage, ce qui n'a pas arrangé les choses, mais pour être tout à fait honnête, depuis presque 3 semaines, j'ai l'impression que c'est tout ceux à quoi s'est résumé ma vie. Je pourrais m'en plaindre, chercher la raison de pourquoi je ressens ce que je ressens, et je n'aurais même pas à aller bien loin, la réponse se trouverait dans un miroir. Et ça aussi, je ne suis pas prête à l'affronter...
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