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Est-ce que j'ai déjà dit que je détestais Nabil ? Si ce n'est pas le cas, permettez moi de rétablir ce fait: Je déteste Nabil !
Je l'ai harcelé d'appels et de messages mais n'ai reçu pour eux tous qu'une seule réponse:
- Y'a R -
Comment ça ?! Je fulmine devant mon écran en tapant mon message:
- Ne te fous pas de moi Nabil, t'étais à deux doigts de dire quelque chose puis tu t'en es abstenu au dernier moment ! Je veux savoir !!!-
-Je vais dormir, bonne nuit -
Et c'est la dernière réponse que j'ai reçu de sa part ! C'est un monstre ! J'ai le temps de faire tout ma routine et de m'installer dans mon lit avant de réaliser que je n'aurais pas de réponse. Lorsque je pose ma tête sur l'oreiller, elle est remplit de supposition. Qu'est-ce qu'il allait bien pouvoir dire ? Ça concerne forcément Hamza et ça me tue de ne pas savoir exactement ce que c'est.
Je repense aussi à la soirée, en particulier la fin de soirée. Lorsque je l'ai regardé et qu'il en faisait autant. Ça n'aura duré qu'une seconde et pourtant...C'était suffisant pour me donner envie de chialer. Et je m'en veux pour ça. Le temps passe et c'est toujours les mêmes émotions qui m'animent. Le manque. Le manque.Le manque. Et tout plein d'autres. Quand je crois que j'ai réussi à avancer, à l'oublier, il faut que je le vois et c'est comme si je devais tout recommencer. Tous mes efforts retombent à zéro. C'est horriblement difficile de constamment devoir repartir à zéro. Se convaincre que la manière dont mon coeur a réagi quand je l'ai vu était normal. Que c'est normal d'avoir du mal à faire bonne contenance quand je sais qu'il se trouve dans la même pièce que moi. Que la douleur de ma poitrine qui se compresse à la réalisation que nous sommes devenue des inconnus ne me paralyse pas. Comme c'est dur. Il me faut le remède, ça dure depuis bien trop longtemps. Presque 6 mois de relation, pour 6 mois de douleur constante. C'est ça le prix à payer, le revers de la médaille ? Je ne suis pas certaine que ma naïveté mérite une telle punition.
***
Les jours qui ont suivi ont été plutôt calmes. Mon moral n'était pas aux beau fixe. J'avoue que la mention de Mehdi, ma dispute avec Aicha et revoir l'autre, ça a fait beaucoup en trop peu de temps. Je n'ai pas eu le temps d'avaler une chose que j'ai dû en gérer une autre et évidemment c'était impossible donc je n'ai rien géré mais dans ma tête c'est pas passé, donc il me laissait juste un arrière goût amer qui s'est vite transformé en une tristesse inexploré, en un chagrin soudain, le résultat de sentiments enfouis et ignorés que je n'ai pas réussi à cacher sous le tapis. J'ai passé les trois semaines qui ont suivi à faire école-travail. Ce n'est pas bon je le savais, je sentais qu'un nuage s'installait sur moi, les murs entourant mes pensées devenaient beaucoup trop étroits. C'est un sentiment effrayant que de réaliser qu'on retombe petit à petit dans une spirale sombre de laquelle on avait réussi à s'échapper. Ce sentiment familier qui te tombe dessus un jour et qui aspire chaque espoir, chaque parcelle de joie et de chaleur qu'on a tant bien que mal réussi à accumuler. Marjo a fini par le voir.
