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C'est sur la pointe des pieds que je descends les escaliers. Fraîchement douchée et habillée avec des vêtements piquées à Hamza, je pose mon sac devant l'entrée. En me rendant ensuite dans la cuisine, je prends soin d'être la plus plus discrète possible en traversant le séjour, où Hamza dort toujours. Dans la cuisine, je rempli le réservoir de grain avant d'enclencher la machine à café, puis me dirige vers le réfrigérateur pour en sortir des oeufs, et tout ce dont j'ai besoin pour préparer un petit-déjeuné sympa. J'ai envie de lui faire plaisir ce matin, de le mettre dans de bonnes conditions. Hier soir, après sa...déclaration ? Je sais pas comment appeler ça, bref, après qu'il m'ait dit qu'il était à moi, l'émotion et le contre-coup de tout ce que je venais de lui avouer, les larmes, l'envie de pleurer que je m'efforçais de contenir, et toutes les confessions de la soirée; j'étais tout simplement exténuée, et c'est les yeux encore humides et avec ses mains me caressant le dos, et les bras, que je me suis endormie.
Et ce matin, je me sens...incertaine. Je ne m'étais jamais mise à découvert de cette manière. C'est vrai que je n'avais pas établie de plan, ni de brouillon de ce que je lui dirais sur mon passé et peut-être que j'aurais. Lui balancer tout ça; le psy, mes phases chaotiques, mes crises, j'ai peur d'avoir altérer à jamais l'image qu'il avait de moi. Ce n'est pas que j'ai honte de cette période, où de celle que j'étais, parce que même si j'ai évolué de manière positive, je ne tourne pas le dos à cette version de moi pour la simple raison qu'elle fait partie de moi. J'ai mûri, j'ai évolué et même s'il m'arrive de remettre en cause ce fait; j'ai vachement guérie. Je porte toujours des cicatrices et il arrive qu'elles s'ouvrent lorsque la pression exercée y est trop forte, mais comme à chaque fois, elles se referment, et il est temps que je me donne du crédit pour ça.
Néanmoins, ça reste effrayant, parce que si je refuse quoi que ce soit, c'est qu'on me prenne en pitié, et la dernière personne auprès de qui je voudrais ressentir ça, se trouve dans la pièce à côté.
J'ajoute les champignons dans la poêle après avoir diminué la température, puis fonce récupérer les tartines fumantes du grille-pain.
Ok, peut-être que je redoute sa réaction plus que je ne le laisse paraître. Hier, il s'est montré réconfortant et ses paroles, je n'aurais pas pu espérer mieux, mais la nuit a passé désormais et on connaît tous son pouvoir. Et s'il c'était rendu compte après coup, qu'il n'était pas prêt à se relancer dans une relation avec une meuf dont les soucis ont déjà causé une première rupture ? Avant Londres, la possibilité d'une réconciliation n'avait jamais été envisagé, du moins ouvertement. Pour moi, mais c'était carrément inenvisageable, et je n'en aurais jamais parlé hier, s'il n'avait pas, disons, balancé le sujet lors de notre petite altercation à Londres. Je ne sais pas depuis quand cette éventualité sommeille en lui, mais, qu'est-ce qui me dit que mes aveux de la veille n'ont pas renversé les choses ?
- Hamza: D !!!
Je laisse tomber les ustensiles que je tiens, sur la plan de travail et m'empresse hors de la cuisine. Je déboule dans la salon, redoutant de découvrir la raison derrière cet appel, mais le bruit caractéristique de marches que l'on déboule m'attire vers les escaliers. Je grimpe la première marche en criant son nom. Deux secondes plus tard, c'est le bruit de ses pas qui s'approchent qui m'indique qu'il fait demi-tour. Lorsqu'il réapparaît en haut des escaliers, il s'arrête brusquement en m'apercevant. Je l'observe de haut en bas, dénotant son état de panique apparent, et la manière dont son torse se lève et s'abaisse rapidement.