Marjorie qui est venue me récupérer à la gare s'est empressé d'exiger le récit complet de mon petit séjour. Elle a déjà eu les grandes lignes par message, mais ce n'était pas suffisant selon elle, elle voulait TOUT savoir ! Je ne me fais pas prier, enfin juste un petit peu !- Marjo: J'arrive pas à croire que vous ayiez passé 4 jours collé-serré sans au moins un roulage de pelle !
- Je te mentirais si je te disais que c'était easy ! Surtout quand on a dormi ensemble...
- Marjo: Qu'on vous décerne la médaille d'honneur pour la retenue sans faille dont vous avez fait preuve !
- Il a fait aucun mouv' et j'avoue que c'est ce qui m'a facilité la tâche, confessais-je.
Le sourire qu'elle dévoile exalte de joie et je souris à mon tour devant l'enthousiasme dont elle fait preuve face mon récit:
- Marjo: J'y crois pas, t'as des étoiles pleins les yeux !
- Tu mens ! Je conteste, mais mon expression et mon grand sourire béat n'aident pas à me rendre convaincante.
- Marjo: C'est la première fois de ma vie que cette expression se matérialise devant mes yeux !
Elle rit, puis se fend carrément la poire en me voyant essayer d'adopter une expression sérieuse.
- Tu casses les couilles, lâchais-je en riant à mon tour
Ce sentiment d'allégresse ne me quitte pas et les jours suivant mon retour, je suis enchantée, fière d'avoir écouté mon instinct et de m'être rendue à Londres. C'est grisant de s'être retrouvée face à un dilemme et de réaliser après coup, qu'on a prit la bonne décision. Je ne m'étais pas trompée, ce voyage, d'une certaine manière m'a permis d'ouvrir les yeux. De comprendre ce que je voulais et de ne pas en avoir peur. Et même si je ne peux pas être certaine de ce que souhaite Hamza, ni de ce qu'il veut, ma peur de mal interpréter ses actions ne doit pas m'empêcher de voir ce qui est désormais flagrant. Certains gestes ne trompent pas et j'ai beau avoir voulu me voiler la face, Hamza je le connais bien, même très bien et après ce week-end, c'est comme si le voile que j'avais placé devant mes yeux venait de s'envoler et que chaque petites actions de sa part, chaque attitude à mon égard, je les revivais avec une vision éclairée. C'est fou de me dire que durant tous ces mois, moi qui ai toujours fait en sorte de ne pas laisser des sentiments amoureux altérer mes choix, ai laissé sans le vouloir, la peur dicter ma conduite.
***
Vendredi en rentrant du travail, j'ai un appel de ma tante. Lorsque je décroche, ce qu'elle m'annonce ébranle complètement l'excitation qui m'a accompagné ces derniers jours: mon oncle est en France.
- Tata: Je ne pense pas qu'il va passer, surtout si ta mère n'est pas là mais voilà, vous êtes au courant au moins.