Partie 43

271 15 11
                                    

- Marjo: LA TÊTE DANS TES ROPLOPLOS ??!!

Le volume non maitrisé de ses paroles me fait presque tomber de ma chaise. De toute évidence, Mlle a oublié un instant, que nous nous trouvions dans un endroit public. Je jette un regard embarrassé dans la salle, puis je lui lance à elle mon regard le plus meurtrier avant de chuchoter: 

-C'est ça, étale ma vie privée devant tout le restaurant !

Elle recouvre d'un geste coupable sa bouche de sa main mais je perçois tout de même les prémices de son sourire qu'elle ne parvient à retenir.

-Marjo: Désolé mais...Wahou !

Elle prend une gorgée de son verre d'eau, me sonde plusieurs secondes, se rapproche au maximum de moi malgré la table qui nous sépare et ajoute d'une d'une voix basse, comme si elle s'apprêtait à me faire une confidence:

- Marjo: T'as pris ton pied hein ?

Je ne peux empêcher le sourire qui se dessine sur mes lèvres, j'avais de toute évidence besoin de vider mon sac puisqu'il ne me faut pas une seconde de plus pour avouer:

- Marjo je te jure...Je prends une grande inspiration pour calmer les battements de mon cœur au souvenir encore très frais de ses lèvres sur mon corps. Dis toi que rien que ça, j'allais défaillir. La façon dont il m'embrassait, dont il me touchait, putain ce gars sait si prendre. Dis toi qu'on n'est même pas entré dans les préliminaires ou autre, mais c'était tout comme, j'avais jamais ressenti ça avec un autre mec, même pas avec tu sais qui. Je chuchote la dernière partie, embarrassée: j'évite toujours de parler du mec avec qui j'ai eu mon premier rapport. 

Je fixe un point dans le vide, pour revivre cette scène mentalement et ouais, putain cette sensation je ne l'oulierais jamais. Quand je me connecte enfin à la réalité, Marjo me regarde avec un petit sourire complice. Je souffle un grand coup avant de déclarer d'une voix défaite:

- Je suis dans la merde...

- Marjo: Pourquoi ça ?

- Parce que Marjorie, on n'avait jamais été aussi loin et maintenant c'est sûr qu'il en voudra plus, il va se lasser du peu que je lui accorde c'est certain. T'imagine ? Le mec ça fait 5 mois qu'il poireaute et moi dans un moment de faiblesse, je le chauffe puis le stop au dernier moment, je m'en veux tellement...

- Marjo: Arrête, tu lui dois rien. Ok il est peut-être frustré mais tu vas pas te forcer juste pour lui faire plaisir.

- Peut-être que c'est dans ma tête tout ça, peut-être que j'ai juste besoin de me forcer un peu et qu'une fois que ça sera fait bah je vais me rendre compte que j'avais juste un peu d'appréhension.

- Marjo: Mais M.D.R ! T'as pas intérêt à faire ça, regarde moi je suis sérieuse !  Tu vas te forcer à rien du tout. Tu le sais très bien que ta peur est plus profonde que ça. Aucun mec au monde ne mérite un tel sacrifice. 

Je hoche la tête dans le vide. Ce qu'elle disait semblait pertinent, je veux dire, si la situation avait été inversée, c'est exactement ce que je lui aurais dit, alors pourquoi ses propos n'arrivaient pas à rassurer mes craintes ?

- Marjo: Laisse moi te poser une question

- Je t'écoutes

- Marjo: Tu regrettes que vous ayez été interrompu ?

Sa question me prend au dépourvu et il me faut une bonne minute pour y répondre, mais lorsqu'enfin je parviens à mettre de côté ma culpabilité, à ignorer le poids de mes doutes et à écouter ma conscience, je réponds avec sincérité:

Mon premier Amour - D.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant