chapitre 17

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CETTE HISTOIRE NE M'APPARTIENT PAS

À Poudlard, c'était la stupeur la plus totale. La Directrice eut du mal à lever les yeux du petit journal, mais elle reprit tout de même ses esprits et posa son regard sur un groupe de gryffondors, le souffle court. Ron ne réalisait pas. Pour Ginny c'était simplement une torture supplémentaire. Mais d'où provenait ce journal et pourquoi ?

Peu à peu les murmures se réveillèrent d'un peu partout. Les enseignants se regardaient sans pouvoir interpréter ce à quoi ils devaient faire face. Et c'est une nouvelle fois Minerva Mcgonagall qui montra l'exemple.

-Tout le monde à sa place, immédiatement. Poursuivez votre repas. Et elle amorça un demi-tour en direction de son bureau.

-Madame s'il vous plait... Harry, revenut pour soutenir ses amis après l'enterrement si difficile, voulait retenir la Directrice, sans savoir quoi lui demander. Toutes les émotions et l'incompréhension de la situation pouvait se traduire dans son regard en déroute.

-Monsieur Potter, finissez votre repas, si j'apprends quelque chose... Elle s'arrêta pour leur lancer un regard compatissant, soyez certains que vos amis et vous serez les premiers informés. Et elle s'éclipsa dans son bureau, laissant une salle sous le choc.

Ron ne pouvait plus bouger, c'est Patricia qui le tira par le bras pour l'obliger à s'asseoir, mais il ne put avaler une bouchée de plus ni même murmurer un seul mot. Pourquoi le destin jouait-il ainsi avec ses nerfs et son cœur. Alors que tout espoir semblait perdu, qu'ils tentaient de tracer un trait, d'aller de l'avant et de vivre simplement, ils avaient des nouvelles. Qu'est-ce que ça voulait dire « Cher journal, je m'appelle Hermione Granger et je suis coincée en enfer avec Drago Malefoy »... Elle était encore en vie, quelque part, elle avait encore le contrôle de son âme elle... Merlin que vivait-elle ? Et qu'est-ce que pouvait bien faire Malefoy avec elle. Est-ce qu'il la torturait dans un lieu sinistre, la gardant en vie pour mieux profiter de sa détresse ?

Ron n'en pouvait plus. Il se leva d'un bond alors que tout le monde tentait de l'obliger à se rasseoir, mais il s'en moquait bien.

-Vous pouvez rester là vous après ce que l'on vient d'entendre ? Et il se précipita en direction du bureau de la Directrice, les poings serrés.

-Il a raison. Déclara Harry en suivant son exemple, immédiatement imité par Patricia, Ginny et Neville.

Ils ne remarquèrent même pas que la même stupeur frappait la table des serpentards. Après avoir parcouru les couloirs à grandes enjambées, le petit groupe se posta face à la gargouille. Les uns après les autres, ils tentèrent tous les mots possibles et imaginables pour faire mouvoir cette satanée gargouille imperturbable et enfin obtenir les explications nécessaires. Tous voulaient comprendre ce qu'était ce journal, d'où il provenait et surtout si Hermione était encore en vie.

Ces interrogations là, Minerva se les posait également. Elle n'avait pas osé allumer les torches, dissimulant ainsi son inquiétude à ses prédécesseurs figés dans leurs tableaux. À la lueur de la pleine lune, elle caressait le petit journal sans même l'ouvrir. Qu'allait-elle pouvoir y trouver ? La preuve qu'une de ses élèves était en vie ? C'est ce qu'elle espérait, mais en même temps, cela prouvait qu'elle avait échoué. Elle avait abandonné la jeune femme et son compagnon d'infortune sans même essayer de la sortir de là. Il fallait qu'elle sache.

La précipitation la gagna alors rapidement et, comme en manque d'oxygène, elle commanda aux torches de s'allumer et ouvrit enfin le journal pour le lire le plus attentivement du monde.

Dévorant chaque mot, chaque phrase, chaque page, elle comprit comment Hermione avait survécu et où était passé Malefoy junior. Des larmes lui virent aux yeux en constatant ce qu'ils vivaient au quotidien. Hermione Granger était une élève brillante et avec une plume hors paire. Toutes les émotions qu'elle avait ressenti transpiraient à travers les quelques pages jaunies de ce carnet. Lorsqu'elle eut terminé deux bonnes heures plus tard, Minerva ferma le petit livret en respirant fort, la bouche grande ouverte. Elle avait la sensation d'être remontée à la surface sans eux et cherchait de l'oxygène.

les morgolesWhere stories live. Discover now