chapitre 20

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CETTE HISTOIRE NE M'APPARTIENT PAS

Ils allèrent chercher des fruits et ... pas de crevettes, décidément, quand ça ne veut pas...

La séance d'entraînement fut particulièrement étrange, une gêne s'installait au moindre contact et Drago décréta qu'il était trop fatigué pour continuer. Ils rentrèrent au Dortoir en fin d'après-midi pour Poudlard vu la lumière du soleil couchant.

Hermione fit mine d'avoir sommeil. Ça n'était pas franchement le cas mais elle n'arrivait plus à gérer ses propres sentiments. Leur promiscuité ne permettait aucun moment de répit. Elle avait besoin de s'isoler, d'être seule et d'analyser ce qu'elle ressentait. Cela devenait vital. Elle avait envie et besoin de lui, mais elle craignait par-dessus tout de lui céder à nouveau, elle n'aurait plus la force de lui dire non. Bon sang ! Tomber amoureuse de ce serpentard, c'était impossible ! mais le contexte et la situation corrompaient ses sentiments. Hermione assimilait son cœur à une boussole, Ron était son Nord et Drago l'aimant contre lequel il était inutile de lutter.

-Je vais essayer de dormir un peu. Je sais qu'il est encore tôt, mais nous avons le temps pour reprendre le même rythme n'est-ce pas ?

-J'ai pas encore sommeil, lui répondit-il. Je vais essayer de continuer mes plans... et je te rejoins après.

Hermione lui sourit et s'allongea, fermant les yeux pour se recueillir dans le seul refuge qui lui restait : son esprit. Ses pensées divaguèrent au gré de ses envies. Des images se succédaient en elle : ses parents, les petits déjeuner en famille le dimanche matin avec la bonne odeur du café fraîchement moulu, les années Poudlard et les quatre cents coups avec Harry et Ron, le bal de quatrième année... les insultes qu'elle avait dû essuyer, pour la plupart venant de Drago.

Drago ! ce nom raisonnait tellement doucement en elle désormais. Le petit gamin prétentieux et vaniteux qu'elle connaissait n'était pas la même personne que l'homme présent dans ces sous-sols. Il avait grandi au sens propre comme figuré. Inévitablement, elle repensa à l'instant qu'ils avaient partagé. Rien ne serait jamais plus comme avant entre eux. A cette pensée, un poignard lui transperça douloureusement l'estomac. Elle l'aimait et ne pouvait rien lui dire.

Oui, elle l'aimait, c'était évident. Jamais elle n'aurait cédé à une soit disant vengeance de ce type si ça n'était pas le cas. Quel moment inoubliable ! une pincée d'envie s'infiltra sournoisement dans ses veines et se diffusa sur sa peau. Elle pouvait encore sentir ses mains et sa présence si douce en elle. Merlin, c'était donc cela être en manque ? La gentille et ô combien sage Hermione Granger n'ayant jamais ingurgité de substance répréhensible était aspiré dans un gouffre sans fond. Un vide que seul Drago Malefoy pourrait combler et qui pourtant ne ralentirait jamais sa chute, elle en était consciente.

Ressentirait-elle encore cette chaleur si intense, ce sentiment de plénitude et d'accomplissement de soi ? Au cours du mois écoulé, elle avait tout fait pour résister, ignorer ses propres envies, mais après l'avoir sentit contre elle, en elle même, Hermione savait parfaitement qu'elle avait définitivement perdu cette lutte. Elle se tourna dos à lui pour ne pas qu'il voit une larme perler lentement le long de sa joue.

Le serpentard releva la tête de ses plans à cet instant, intrigué par ce mouvement et la vit en boule. Elle semblait paisible, un petit oiseau blessé mais en convalescence. Cette idée l'obligea à se sourire à lui-même, ravi qu'elle puisse enfin se reposer calmement. Il avait vraiment envie de la rejoindre, de la prendre contre lui, mais il n'avait pas sommeil et aurait risqué de la réveiller en bougeant sans arrêt. Rassuré de l'image de quiétude qu'elle renvoyait, il se focalisa de nouveau sur ses plans.

Et pourtant, la jeune femme laissait ses pensées moroses s'infiltrer en elle sans arriver à les retenir. Pourquoi tout était si dur et compliqué ? Pourquoi ne pas pouvoir lui avouer qu'elle l'aimait et enfin sentir ses bras autour d'elle ? une petite voix répondit de fin fond de son âme :

les morgolesWhere stories live. Discover now