chapitre 34

1.8K 89 4
                                        

CETTE HISTOIRE NE M'APPARTIENT PAS

Arrivée dans le hall de Poudlard, Hermione décida de ranger ses émotions dans un tiroir dont elle venait de confier la clé à Drago. L'ancienne école n'était plus qu'un vieux bâtiment délabré. Les courants d'air semblaient maîtres des couloirs et chassaient l'ambiance chaleureuse qui avait toujours imprégné les murs. Aucune chance de se sentir chez soi comme avant, à présent. Comment une telle tragédie avait-elle pu se produire si vite ? Cette école avait abrité des générations d'étudiants dont quelques gravures sur les murs ici et là attestaient de leur présence jadis. Mais les réminiscences de rires, de joies et de peines avaient totalement été balayées.

Une présence fit cependant sursauter la Gryffondor : Peeves passa devant elle en flottant comme une âme errante, la tête basse et les épaules courbées, il tourna à peine la tête vers elle, sans aucune expression et continua son chemin. Plus rien n'était comme avant, mais après avoir réussi à transplaner à l'intérieur de l'enceinte, difficile d'être surprise par quoi que ce soit. Poudlard avait définitivement perdu toute sa magie.

« Heureusement que Dumbledore n'est plus là pour assister à ce carnage. Ça l'aurait tué ! » pensa-t-elle avec une ironie morbide.

Elle se dirigea lentement vers la Grande Salle. Le long du couloir, les torches n'étaient plus que des bouts de bois calcinés. La nuit régnait en ces lieux, une nuit sombre et froide, une nuit dont le jour n'arriverait probablement plus jamais à triompher. Sans savoir précisément où elle devait aller, la jeune femme se dirigea instinctivement vers la Grande Salle. A peine y mit-elle les pieds qu'une silhouette postée vers l'ancienne table des professeurs s'évanouit de son champ de vision. L'apparition avait été si brève qu'elle n'eut même pas le temps de sursauter ni même d'être surprise.

« Un garde » pensa-t-elle. Forcément, le roi de ce peuple si puissant n'allait pas l'attendre planté comme un piquet toute la nuit.

Elle se dirigea alors vers la table des Gryffondor, compta scrupuleusement les chaises et s'assit à sa place de toujours. Résignée, il ne lui restait plus qu'à attendre la venue du roi ou d'un garde, peu lui importait. A cet instant, elle mourrait. Ses pensées divaguaient sur les moments les plus heureux de son existence, tel un suicidaire en chute libre qui verrait défiler le film de sa vie devant ses yeux. Ses parents, ses amis, Poudlard, Drago...

« Elle est donc venue ! » s'exprima une voix froide et méprisante qui la sortit de son état léthargique. Sans se lever, Hermione regarda la créature en face d'elle. Parfaite nouvelle Serpentard, aucune de ses émotions ne transparaissait de son visage. Les deux ennemis restèrent un moment à se jauger ainsi.

- Voldemort ! prononça-t-elle distinctement sur un ton neutre.

- Dis-moi comment une sous-espèce de l'humanité comme toi peut-elle oser prononcer mon nom ? s'indigna-t-il d'un faux amusement. Mais Hermione ne répondit rien.

- Debout, sang impur ! ordonna-t-il. Je dois te conduire vers le dernier lieu de ta sinistre vie.

Cette information, en revanche, fit réagir la belle. Un immense sourire se dessina sur son visage, rendant son interlocuteur d'abord perplexe, puis irrité comme un enfant de six ans.

- Les Sang de Bourbe sont-il si simples d'esprit que tu ne comprennes pas quelle est ta destinée à présent ?

Hermione se leva doucement et se dirigea d'une démarche assurée vers lui, se posta juste devant le mage noir et le regarda bien dans les yeux ce qui, en soi, était une véritable marque de défi.

- Vous n'êtes que le chien du roi Morgole. Il vous envoie chercher son nonos et vous le lui rapportez fidèlement et sagement. Pathétique ! ricana-t-elle pour le provoquer.

les morgolesWhere stories live. Discover now