S'il y avait bien une chose que Stiles avait toujours trouvée difficile, c'était bien de lutter contre ses pulsions. Derek l'avait laissé seul et était revenu le voir à plusieurs reprises pour, semblait-il, prendre de ses nouvelles et s'assurer que tout allait bien de son côté. L'hyperactif avait toujours accès à son téléphone et avait gagné le droit de sortir de la chambre et de vaquer où bon lui semblait, à condition de l'appeler pour qu'il vienne l'aider. Effectivement, les blessures que l'adolescent s'étaient infligées au niveau de ses cuisses l'empêchaient de marcher correctement, pour la bonne et simple raison qu'elles lui faisaient mal à chaque mouvement. Ainsi, il s'occupait comme il pouvait tout en essayant de se changer les idées. Pour l'instant, ses pulsions étaient contrôlables et n'allaient pas plus haut que le simple stade de l'envie. Il en avait envie parce qu'il se sentait mal, mais cela restait à ce niveau. En y réfléchissant grossièrement, Stiles n'arrivait pas à comprendre comment il avait pu perdre le contrôle à ce point, par deux fois d'ailleurs. Lorsqu'il se considérait actuellement, il ne voyait rien. Aucun signe avant-coureur, ne décelait rien à part l'horreur qui le parcourait lorsqu'il repensait à ces massacres. Déjà qu'il n'aimait pas beaucoup son corps, les marques qui y resteraient imprimées n'allaient pas l'embellir... Stiles s'était donc par conséquent ajouté un problème, allongeant la liste de ceux qu'il collectionnait déjà. Sans ces soucis, sans doute frôlerait-il le bonheur, en quelque sorte. A quoi ressemblait la vie sans un esprit torturé ?
Stiles vénérait presque les moments où il s'endormait, tout simplement car l'inconscience lui permettait d'oublier, l'espace de quelques heures, ses préoccupations et son anxiété grandissante. Qu'il était simple de flotter dans un monde immatériel et de laisser le temps filer sans s'en rendre compte. Pour Stiles, c'était à cela que ressemblait le paradis : c'était quelque chose, ou un état, qui lui permettait de ne plus penser. Malheureusement, tout ce qu'il arrivait à faire ici, au loft, c'était somnoler de temps à autres. Du sang, il en avait perdu, et c'était cela qui créait cette faiblesse généralisée, la lourdeur de ses membres endoloris.
Si l'hyperactif fut particulièrement vigilant les moments où il ne dormait pas, il lâchait complètement prise lorsqu'il se mettait à dormir parce qu'à la longue, même au bout de quelques pauvres heures, c'était épuisant. Son envie allait et venait, s'affirmait et s'effaçait, prenait plus ou moins de place. La sensation était d'autant plus étrange que ce n'était pas constant, et complètement irrégulier. Il avait l'impression de se retrouver face à un prédateur qui pouvait lui sauter dessus à tout moment. Un prédateur... Qu'il n'arrivait pas à identifier. Était-il devenu son propre ennemi ou la source du problème se trouvait-elle ailleurs ? Le pire, c'est que Stiles cherchait sincèrement à connaître la réponse. Il n'en fit pas part à Derek, ne lui confia pas qu'il n'arrêtait pas de réfléchir à ce sujet. Le pauvre avait déjà fait beaucoup pour lui, en moins d'une journée : pas la peine de lui rajouter du poids supplémentaire. L'hyperactif essaya même, pour simplement le soulager et sans aucune autre arrière-pensée, de le convaincre de le laisser rentrer chez lui. Il alla même jusqu'à lui assurer que ce à quoi il avait plus ou moins assisté ne se reproduirait pas. Si Derek avait effectivement eu la preuve, grâce à ses battements de cœur, qu'il était sincère, il refusa toutefois de le laisser s'en aller et lui indiqua qu'il allait rester ici. Stiles essaya de trouver quelque chose, mentionna son père et la nécessité de nettoyer cette scène innommable, mais Derek ne lui laissa aucune chance de négocier.
Stiles resterait ici, qu'il le veuille ou non.
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Liam laissa un soupir tremblant s'échapper de ses lèvres alors qu'il venait de terminer d'écrire son message et de l'envoyer.
Il avait passé des heures au sol, à moitié nu, avant de finalement trouver l'énergie de se lever et d'aller se calfeutrer dans sa chambre, où il s'était vêtu. Les vêtements que lui avaient retiré Scott avaient été mis à la poubelle par ses soins. Lorsqu'il les avait ramassés, les images de ce qui lui était arrivé l'avaient transcendé de part en part et il savait... Qu'il ne pourrait jamais les remettre. Ensuite, il avait passé un bon moment à vomir, vider son estomac autant que possible. Puis, il avait pris trois douches, tout en accordant une attention certaine à son antre. C'était cette zone, la plus souillée. Celle de laquelle avait rapidement coulé une certaine substance à laquelle il refusait de penser.

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Behind His Mask
Fiksyen PeminatStiles sourit. Stiles aime tout le monde. Stiles est la maman de la meute. Stiles est toujours là quand on a besoin de lui. Stiles est l'humain dévoué dont toutes les meutes peuvent rêver. Oui, mais Stiles ne va pas si bien que ça. Non, en fait, son...