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Ce qu'il s'est passé par la suite est vague et vraiment pas important. Nous avons juste trouvé un moyen de rentrer dans ma chambre et comme on peut clairement s'y attendre, il est restait avec moi. Rien de surprenant jusque là. 

Lorsque je me réveille, je vais directement dans la salle de bain, profitant du fait que Xavier dorme pour me laver. Mon corps entier est engourdi et mon bassin me lance. Je me regarde dans le miroir, désespérée. Comment est ce que je suis censée cacher cela cette fois ? Je regarde autour de moi, a l'affut de quelque chose qui pourrait m'être utile. Je fini par m'appliquer du fond de teint pour masquer toutes les marques présentes et apparentes.

Je me mets ensuite en uniforme mais me rappelle ensuite que j'ai quand même fuis l'infirmerie la veille pour aller finalement coucher avec mon meilleur ami. Et donc je dois m'y rendre comme si de rien était finalement ? C'est un bon plan.

Je quitte la salle de bain pour le dressing et m'habille juste d'un short en jean et d'un sweat gris, dans la simplicité et dans le but d'avoir moins mal quand je marche. Je sors ensuite de la pièce pour rejoindre mon lit, ou Xavier dort toujours. Je l'embrasse doucement, en guise de réveil, puis viens me blottir dans des bras. Il ouvre les yeux, nos regards se croisent et il me pousse par terre.

Moi : Qu'est ce que tu fais ?

Xavier : Pardon, j'ai cru que j'étais encore dans mon rêve.

Moi : Très galant.

Xavier : Mais reviens ! Je veux t'enlacer.

Moi : Il y a cours dans vingt minutes et je dois aller a l'infirmerie parce que je me suis enfuie hier. Alors merci pour la proposition mais tu n'avais qu'a pas me mettre par terre.

Je sors de ma chambre en lui offrant un clin d'oeil et me dirige vers l'infirmerie, comme convenu. Lorsque j'arrive, j'entends un étrange bruit à l'intérieur. J'ouvre la porte et me trouve alors née a née avec une sorte de trou noir, un défaut de l'espace temps. Par terre et dans les airs sont placé des cubes noirs au reflets rouges bleus ou verts de différentes tailles, défiant la gravité. Une mélodie s'échappe de cet endroit, et elle m'attire. Mais c'est une musique triste, maussade, doucereuse. Elle n'inspire pas confiance et pourtant je m'en approche. Je me décide alors a toucher cette chose du doigts. Au contact de cet espace noir, mon index disparaît. Dans le vrai sens du terme. Il est remplacé par des millions de petits cubes au reflets verts rouges et bleus qui restent bloqués dans les airs. Et soudain cette "erreur" s'en va, se referme. Mais mon doigt ne revient pas, et les petits cubes le remplaçant s'étalent au sol.

Je cris, sous le choc, pensant être folle. Mais qu'est ce qu'il vient de se passer ?

Je plaque mes mains sur mes joues, en croyant pouvoir revenir a la réalité. Mais rien, mon index refuse de se rassembler. C'est alors qu'une vague de souvenirs étranges et paradoxales m'arrivent.

Pourquoi est ce que je ne vois plus Isaac ? Pourquoi tous mes esprits ont comme disparus ?

Pourquoi cette erreur dans l'espace temps ?

Pourquoi le temps paraît lent depuis quelques jours ?

Qu'est ce qu'il se passe dans ma tête ?

Je me souviens aussi de la première chose vraiment étrange qu'il m'est arrivé ; ce petit oiseau, posé a ma fenêtre, qui chantait ma chanson préférée étant petite. C'est la que tout a commencé ? Ou bien peut être avant...

Je me rend alors compte que l'élément déclencheur de tout cela n'est autre que...

Ma chambre .

Pourquoi L'Aile Amélie ? Si j'ai tous mes souvenirs... Je crois bien que cette partie du lycée n'a jamais existé. Il n'y a jamais eu d'aile Amélie. Il n'y a jamais eut de nom de ce genre. Tous sort entièrement de mon imagination. Et ça me terrifie.

Tout ceci voudrait dire que ce j'ai vécu n'est qu'un ramassis d'illusions, un rêve, une autre réalité, mais en tout cas pas la mienne.

Je sors alors de la pièce en trombe, cherchant de l'aide. Mais les erreurs, a mon grand desespoir, se sont multipliées. On en croise a tous les coins de couloirs, et ils sont bien plus gros que le premier. Ils aspirent tout, élèves, meubles, murs, rien ne leur échappe. Et le tout transformés en des milliers et milliers de petits cubes noirs. Une seule voie s'offre a moi, vers ma chambre. Comme par hasard, l'origine du défaut. Et naïvement, instinctivement, je me rue vers cette issue. J'arrive devant la porte, l'ouvre. Faite que Xavier soi encore la, sain et sauf. Et heureusement pour moi, c'est le cas. Il est assit sur le lit, un livre a la mains. Je cours dans ses bras et le fait tomber a la renverse. Mes mains passent autour de sa taille, mes lèvres entrent en contact avec les siennes. Je m'accroche a lui, qui semble être mon dernier et unique espoir. Mais lorsque je monte la tête pour voir ses yeux, ceux ci ont disparu.

A la place de ses globes oculaires sont deux yeux intégralement noirs, sans une once de blanc ni de leur couleur d'origine. La couleur de la peur se repend sur son visage, anéantissant toutes les traces du Xavier originel. Je hurle et pose mes paumes sur son visage. Des larmes me viennent, la realité n'est plus.

Je l'embrasse une dernière fois avant que la dernière note de l'humain sur lequel je suis disparaisse. Et une fois le noir complètement dominant, la chose me servant autrefois d'ami se lève et me fait tomber sur le sol une fois de plus. Elle se dirige vers moi a pas lent. C'est tellement terrifiant que je ne bouge même pas. La paralysie la plus totale m'envahit, je vais finir par m'évanouir, et ce serait bien mieux que de vivre cela.

Je me lève soudainement, me rappelant alors que je ne suis peut être pas dans la vraie vie, et crie sur cet être :

Moi : Qui ou quoi que tu sois, je sais que Xavier m'entendra ! Sache que quoi qu'il m'arrive, si je meurs, je souhaite de te retrouver ! Que nos vies soient inlassablement mêlées et que même la mort en personne ne nous sépare pas ! Si on se retrouve dans un autre monde ou simplement une autre réalité, je veux que tu te souviennes de cette rose en or que je t'ai dessiné hier soir. Je veux qu'elle nous unisse ! Je veux te revoir. C'est mon seul désire ! Je veux un amour inaliénable de ta part !Je t'ai-

Je n'eût même pas le temps de finir ma phrase. L'être pris mon cou dans sa main, et on entendit un simple crac. Ma nuque venait de se briser. Et je n'avais pas terminé.

The Golden Rose ~xᴀᴠɪᴇʀ ᴛʜᴏʀᴘᴇ * ʀᴇᴀᴅᴇʀ~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant