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Il m'a fallut la journée entière pour pouvoir me lever sans être prise de vertiges. J'ai eus le droit à de nombreuses visites de la part de Enid, Isaac et Ajax mais à ma plus grande surprise, pas une seule venant de Xavier. Il a comme disparu, même si cela n'est qu'un seul jour. J'ai, à vrai dire, totalement paniqué lors de ma "crise" et l'absence de Xavier ne m'a pas rassurée non plus. J'ai essayé de parler de lui à Ajax, mais celui ci évite catégoriquement le sujet. j'ai aussi tenté avec Enid, mais elle aussi ne semble pas prête à en découdre. Je cherche néanmoins pourquoi il n'est pas là et autre chose, qui m'a vaguement intriguée. Je ne sais pas a qui appartenait les sanglots que j'ai entendu précédemment. Ils ne venaient pas d'une fille, ça j'en suis absolument sûre, alors j'ai d'abord pensé a Ajax lui même. Cependant, il a juré que ce n'était pas lui et Enid a approuvé, car elle était là elle aussi. 

Actuellement, il est toujours dimanche. Omettons simplement le fait qu'il soit bientôt minuit, mais il dimanche. Je suis extrêmement fatiguée mais je ne sais pourquoi, je suis dans l'incapacité la plus totale de m'endormir. Je vais donc essayer de me promener un peu, à mes risques et périls. L'infirmière a dit que tant que l'on avait pas diagnostiqué ce que j'avais, je ne devais pas sortir. Mais bon, je suis un petit peu bornée disons, alors je sors quand même. Je sais que pour l'instant, je suis totalement incapable d'invoquer un esprit quel qu'il soit, alors il faut que je sorte par l'entrée principale, ce qui impose une discrétion totale. Si je me fais remarquer, cela peut mal tourner et je n'ai pas envie que ça dégénère. Je me lève et me dirige vers la liberté, autrement appelée sortie. La dernière fois que j'ai tenté de m'échapper je me suis retrouvée par terre dans les bras de mon meilleur ami. Quelle honte d'ailleurs, je ne l'ai même pas remercier de ne pas m'avoir laisser tomber. 

Pour le moment, tout ce passe bien. Je suis dans le couloir vide qui mène a l'infirmerie et je marche sur le côté pour être la plus discrète possible, même si je ne pense pas que marcher contre un le mur me fasse devenir invisible. J'arrive enfin dans le hall d'entrée et vois que sortir ne sera pas une mince a faire en réalité. L'entrée est bondée et des élèves marches dans tous les sens. Étrange vu l'heure. Difficile de savoir par où passer. Je finis par trouver un chemin potentiellement correct. Un seul élève me remarquerait et il faut juste qu'il ne soit pas au courant, ce qui est très possible étant donné que je ne le connais pas. 

Je marche alors tête baissé et trace une ligne droite vers la porte. Personne ne m'interpelle, alors je l'ouvre et m'enfuis. Mission réussie. Je saute de joie dès que je suis dehors mais me rappelle qu'il ne faut pas trop que je m'épuise. Je ère alors le long des murs du lycée, en profitant grandement de l'air frais qui l'entoure. Nous sommes en janvier et j'ai l'impression d'être en avril, voir mai ou juin. Il fait incroyablement chaud dis donc, c'en ai vraiment surprenant. 

Je n'y prête pas vraiment d'attention et continue ma route. Je fini par tomber sur un petit sentier qui a l'air d'être souvent emprunté car je remarque des traces de pas toutes récentes. Je me dirige alors dans cette direction, bien décidée a prendre l'air pendant plus de dix minutes. Les traces de pas sont assez éloignées alors la personne qui a du les prendre a du passer en courant. Elle faisait peut être un footing. A minuit, bien sur. Je ris légèrement a l'idée de quelqu'un qui se balade avec une lampe frontale et qui se ramasse. Cela pourrait vraiment être moi, mais bon, j'ai pas de lampe frontale, alors je marche dans le noir. Les traces finissent par disparaitre et laisse place a une cabane en bois bleu. Elle est jolie, ressemble a une petite maison, mais inhabitée. Je remarque nettement par contre qu'une lumière a huile éclaire la petite cabane. Comment je sais que c'est une lampe a huile,  juste grâce aux reflets d'aspects gras sur les vitres embrumées. Mais alors cela veut dire qu'il y a quelqu'un a l'intérieur ? A cette heure ci ? Je jette un coup d'œil par la vitre et manque de tomber a la renverse. Cette cabane est en faite remplie de toutes sortes d'oeuvres d'art, plus belles les unes que les autres. Je reconnais plusieurs fois le même, un hyde. Je ne sais pourquoi est ce qu'il est la plusieurs fois mais en tout cas le dessinateur a l'air totalement obsédé par cette espèce. J'en ai vaguement entendu parler quand j'étais petite, lorsqu'un assassinat avait été remis en cause lors d'une dispute familiale.

Bref, le hyde est le même d'ailleurs, on le reconnaît sur chaque peinture. J'aperçois alors une peinture de Mercredi, qui joue du violoncelle. La peinture est magnifique, le dessinateur doit bien l'aimer cette fille. Cela ne m'étonne pas pour autant, elle est incroyable. Il y a aussi une peinture d'une femme marquée d'une énorme marque de griffure sur l'entièreté du visage. Je me décide finalement a entrer, car je vois qu'il n'y a personne. Il y a une fine et douce odeur de peinture a l'intérieur. Ça sent les cours d'arts plastiques, les salles de musées, les oeuvres fraîchement vernis. Une odeur que j'apprécie alors particulièrement. Je divague entre chaque tableau, observant la beauté du réalisme. Mais celui qui m'obsède le plus est sans aucun doute celui de Mercredi. L'artiste doit être passionnément amoureux, fou d'elle. Il doit la voir dans ses rêves et cauchemars, cela en devient presque effrayant. Mais c'est magnifique cette sorte d'amour dans le fond.

Je m'assois sur le petit tabouret, me saisi d'un stylo environnant et commence a dessiner sur un petit bout de papier. Je réfléchis au dessin a illustrer le plus profond et parfait. Et je fini par aboutir sur une rose. Mais pas n'importe laquelle. Une rose jaune. Elle est très particulière a mes yeux. Elle a plusieurs sens, et tous plus beaux et passionnants les uns que les autres. Premièrement elle invoque a la joie, au soleil, a l'amitié, et a l'excellence d'une relation saine entre amis. Cependant cette rose est trompeuse. Lorsque l'on parle d'amour, elle apporte la référence à l'infidélité et à la jalousie. Je prend une acrylique jaune, une orange, y ajouté une once d'eau et commence a peindre cette fleur.

Une fois terminée, je l'accroche au mur grâce a une petite punaise posée sur le bureau et y inscrit mes initiales ainsi que le nom :  The Golden Rose.

Je recule et admire le dessin insignifiant parmi toutes les œuvres. Je ne sais pas pourquoi, mais mon dessin ressort. Peur être parce qu'il semble, avec celui de Mercredi, inciter la joie, l'amour dans un sens comme dans l'autre. Je prend d'ailleurs le risque de prendre la peinture de Mercredi en photo, car l'amour représenté dans ce tableau me donnerait presque des frissons.

C'est alors que j'entends la porte de la cabane s'ouvrir. Mince, quelqu'un arrive.

J'avoue que j'ai relu ce chapitre en diagonale, alors pardon pour les fautes si il y en a. 

The Golden Rose ~xᴀᴠɪᴇʀ ᴛʜᴏʀᴘᴇ * ʀᴇᴀᴅᴇʀ~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant