Souvenirs du Passé

|10| L'Arcade.

«Les yeux trahissent,
ce que les lèvres retiennent.»

Lorsque je me retrouve dans une position stable je relève la tête et mes yeux rencontrent les siens. La même pensée me traverse l'esprit.

Bleu. Froids. Vides. Fatigués.

Mon regard se retrouve très vite captif par le sien. Et comme à chaque fois j'y vois une lutte. Mais de quoi? Et pourquoi?

Son odeur me percute en deuxième. C'était un mélange de... de..., je ne sais pas en fait, tout ce que je sais c'est que c'est devenu mon odeur préférée.

Son visage ne présentait aucune imperfection. Ses traits, ses sourcils, son nez, ses yeux, rien chez lui ne me déplaisait.

Tsk.

- Si tu es capable de te tenir sur des deux pieds alors bouges. Dit-il la mâchoire serrée.

Ces mots me ramènent à la réalité et mes yeux s'écarquillent de surprise. Son bras m'enveloppait toujours par la taille, ma poitrine était écrasée sur son torse où mes mains étaient posées de part et d'autre. Nos visages n'étaient qu'à quelques centimètres de l'autre.

Mais ce n'était pas ça qui me surpris. Non. C'était que son touché ne m'a pas dérangé, au point où je l'ai très vite oublié. Au point où, plusieurs sensations différentes me traversent. Et aucune d'elles ne me dégoûtent ou me répugnent, au contraire. Je crois même que je ça ne me dérangerais pas de rester comme ça.

Qu'est-ce que?

Je repousse cette pensée et je me reconcentre sur le brun en face de moi.

- Si ça te dérange tant que ça tu n'as qu'à retirer ton arme et continuer ton chemin. Je lui réponds en levant le sourcil. Aux dernières nouvelles ce n'est pas moi qui te tiens mais l'inverse.

Je sens sa prise se resserrer et immédiatement les papillons dans mon ventre se déchaîne, et mon cœur avec.

- Bouges.

- Si tu le veux alors enlève ta main.

- Juste. Fais. Le.

- Et pourquoi je le ferais?

- Et toi pourquoi tu t'entêtes à ne pas le faire?

- Parce que ce que tu me demandes n'a aucun sens. Pourquoi n'enlèves-tu pas ta main?

Il serre sa mâchoire encore plus qu'elle ne l'a déjà et ses yeux s'assombrissent.

- Tu vas vraiment finir un jour par te casser la mâchoire si tu continues à la serrer comme ça. D'ailleurs pourquoi tu le fais? je le demande.

- Tu ne vas pas bouger?

- Je te l'ai dit. Enlève ta main.

- C'est si dure pour toi de faire ce que l'on te demande?

- Je te retourne la question.

Mais alors que je m'attendais à ce qu'il se mette en colère ses lèvres se retrousse pour former un léger sourire amusé et il n'en faut pas plus à mon cœur pour qu'il rate un battement avant de continuer à battre encore plus furieusement qu'il ne l'était déjà.

Je perds toute notion lorsque mon regard plonge dans le sien une nouvelle fois et les pensées que j'avais repoussé refont surface. L'impression de bien-être et de sécurité se font de plus en plus forte que je commence à me demander si ce n'est vraiment que ça. Une impression.

Son sourire avait disparu aussi vite qu'il est apparu mais ses yeux bien qu'ils étaient sombres luisaient d'un éclat qui me tordit le ventre. Sans même m'en rendre compte la distance qui séparait nos deux visages n'existait presque plus. Son nez frôlait le mien et-