Il s'agissait d'un druide, tenant une fiole contenant un liquide vert pâle. Ma main sur sa bouche l'empêchait de crier, heureusement les druides n'étaient pas très costauds... Je l'assommais puis sans un bruit, marchai entre les couvertures vers Elthan. D'une main plaquée sur ses lèvres je le réveillai, lui indiquant de se taire. Il se redressa sur les coudes, intrigué.
Mais s'ils avaient décidé de nous tuer cette nuit, le druide ne serait pas seul ... :
- Un druide est passé pour nous empoisonner ou quelque chose comme ça.
- Il faut réveiller les autres.
J'hochai la tête.
Il ne nous fallut que quelque seconde.
Une fois que tous eurent ouvert les yeux je me dirigeai vers le druide, posant mes mains sur ses tempes. Je n'aimais pas ce pouvoir mais j'étais bien obligé pour savoir ce qui nous attendait. Concrètement il ne savait pas grand-chose, mais une image, une scène dans sa mémoire retient mon attention : Naëxur était face à... Danayel, ce dernier lui tendait une fiole de sang, en échange il reçut une hiness empli, l'une de ces fameuses pierres de pouvoirs.
Alors il était encore dans le coup... Je me redressai en serrant les poings, craignant le pire sur ses plans. La colère qui montait en moi était encore insignifiante, mais je savais qu'elle allait grandir.
- Danayel est venu ici, il marchande avec le chef, du sang contre une pierre.
- Du... sang ?
- Oui, d'après ce druide il leur sert pour communiquer avec les esprits et acquérir plus de pouvoir, plus le sang est pur plus la magie est forte.
Elthan me regarda fixement :
- Un sang pur...
- Un sang de princesse, de prince, de reine ou de roi...
- Ma fille... ma femme...
Il avait raison, Danayel avait certainement prit leur sang pour cela... Mais alors c'était pour moi que ce druide était venu ? Voilà pourquoi le chef s'était autant intéressé à mon rang.
- Il faut sortir d'ici, vite.
Tous s'empressèrent de me suivre hors de la maison, mais des gardes nous attendaient dehors, tous armés jusqu'aux dents. Et j'étais la seule armée...
Ils n'attendirent pas, nous fonçant dessus. Les autres se défendirent comme ils purent, à mains nues d'abord, puis volant les armes de leurs adversaires. Ils avaient beau posséder beaucoup de lames, ces guerriers ne semblaient pas habitués à se battre, ou du moins pas contre nous.
J'entaillai celui face à moi et le poussai du pied avant de regarder autour : tous se débrouillait... Alors qu'un nouvel homme m'attaquait, j'aperçu Danayel, appuyé contre une maison, observant la bataille avec plusieurs druides. Au même moment j'entendis un cris : Lilian tomba à terre, menacé par un homme d'une lame vers sa gorge.
Mon sang ne fit qu'un tour : je sentis mes muscles grandir, ma peau se couvrir d'écailles... l'homme menaçant le vampire se retrouva projeté à travers le village, mort avant même de toucher le sol.
Tous se figèrent.
Finalement, ils se mirent à genoux, lâchant leurs armes. Je bondis vers un coin du village, laissant Lilian se redresser et aplatissant Danayel. L'elfe se mit à crier. Un grondement sourd s'éleva de mon poitrail, provoquant le silence.
Ma colère s'était bien développée à présent. Il devait payer... il allait payer.
- Je vous en prie... princesse...
Je grondai à cette plainte :
- Trop tard.
D'un coup je le pris dans ma patte et m'élevai dans les aires.
Ils n'oseront pas toucher aux autres après ça... j'avais des comptes à régler.
Je me posai dans une clairière et le balançai sur le sol.
Il allait payer.
Je repris mon apparence d'elfe et m'approchai.
- Il y a 39 ans, 156 lunes, vous étiez pour moi une forme d'autorité, un elfe respecté de toute la cité, respecté et craint, par moi, par les autres, vous imposiez le respect, la fierté des elfes, de notre peuple. Regardez-vous aujourd'hui... traire, meurtrier de votre propre cité, votre propre race. Jamais je n'aurais cru à l'époque que vous finiriez ainsi, jamais je n'aurais cru que vous soyez responsable de la mort de mon père, de la mort de centaine d'elfe et de vampire. Vous nous avez salis... vous m'avez salie. Qu'aviez-vous en tête après avoir offert mon sang à ces monstres ? A quoi vous auraient servis ces pierres si plus aucun elfe n'existe sur le continent ?
Il se redressa avec un regard de haine :
- Notre peuple a changé, vous ne pouvez pas comprendre, vous n'étiez pas là. Tous ont changé, tous ont accepté de se salir par les autres peuples. Après votre exile ils se sont posés des questions, pourquoi ne pas accepter les autres ? En quoi sont-ils différents ? Tout ce qui est arrivé est de votre faute ! Ce garçon est revenu, il voulait savoir ce que vous étiez devenue. Les elfes de la cité ont commencé à vouloir communiquer, comme vous l'aviez fait. Je devais empêcher ceci !
J'ouvris de grands yeux :
- Qu'avez-vous fait à William...
- Il méritait son sort, entré dans un territoire el...
Il ne finit pas sa phrase que je le frappai de mon poing :
- Ce n'était qu'un enfant !
Il ne répondit pas.
Il avait bien changé, ce n'était plus Danayel que j'avais connu... il n'était plus l'elfe d'avant... jamais il ne changerait de mentalité, et jamais il n'abandonnerait... il était un danger.
Lorsque je retournai au village tous me regardèrent avec étonnement et terreur. Lilian vient face à moi :
- Aliane... ça va ?
- Très bien.
Naëxur vient face à moi :
- Veuillez-nous excusez pour tout cela... nous ignorions qui vous étiez vraiment... je ferais tout ce que vous voudrez pour pardonner mon peuple, si cette guerre a besoin de nous, nous serons là.
Il me sourit mais je ne le lui rendis pas, le toisant avec dégoût et mépris :
- Vous ne participerez pas à la guerre, si jamais un seul elfe se plaint de votre peuple je reviendrais, et croyez-moi vous ne serez pas heureux de me revoir.
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Princesse des peuples : La grande rébellion
FantasíaDernière elfe de la grande cité... c'est ainsi que je me vois. Plus une jeune elfe innocente et intrépide ayant désobéit à son père, plus cette tête brûlée ayant été bannie de son lieu de vie de toujours... plus une princesse... je n'étais plus gran...