J'arrivai en compagnie de Lilian dans une salle surchauffée par les propositions de guerre : les nains et les humains débattaient sur l'attaque prochaine. Pourquoi ne réfléchissent-ils jamais avant d'agir...
- Vous ne pouvez pas lancer d'attaque.
Le silence se fit et tous se tournèrent vers moi. La plupart m'observèrent avec inquiétude mais parurent soulager : après la bataille avec Arax et les humains j'étais très mal en point. Déjà mon dos... strié des griffures de la roche et des griffes du dragon. Mon cou ensuite, mordu lorsqu'il m'avait plaquée au sol. Et mes côtés, durement écrasées lorsqu'il m'avait frappée de sa queue.
Matéo me sourit et m'invita d'un signe de la main à me joindre à eux. Je m'avançais, suivis de près par Lilian qui s'assurait que je ne tombe pas. Les soins de Castiel n'avaient que fermés mes blessures, mais la fatigue était toujours là.
- Nous ne sommes pas assez nombreux pour affronter le roi.
- Il ne suffit pas d'être nombreux pour gagner une bataille voyons ! La surprise est notre meilleur atout !
Je regardai le nain avec amusement et me penchai au-dessus de la table.
Ces hommes sont décidément têtus... humains comme nains.
Je pris une profonde inspiration et tous m'écoutèrent :
- Le roi a plus d'un milions d'hommes sous ses ordres. Il a également, un dragon, un être puissant et assez expérimenté pour combattre deux dragons en même temps. S'il n'y avait que ça encore, nous aurions pu nous en sortir, par l'effet de surprise. Mais des sorciers sont à la solde du roi. Des sorciers du feu principalement. Vous pensez vraiment pouvoir les combattre ? Même avec la surprise de l'attaque, nous ne tiendrons pas plus d'une journée.
Tous restèrent silencieux et se regardèrent, soudainement inquiet. Le chef des nains, Thorek, me fixa alors d'un air tout à fait serein :
- Que proposez-vous alors princesse ?
Je souris, j'avais toujours été d'accord avec ses idées, et lui, avec les miennes. Il devait déjà se douter de ce que j'allais proposer :
- De nouveaux alliés, capables de combattre ces sorciers.
Incertains du peuple auquel je faisais référence, Castiel prit la parole :
- Qui donc ?
- Mon peuple, les elfes de la forêt sombre.
Castiel se raidit et échangea un étrange regard avec son frère.
Thorek se leva d'un bond:
- Moi je suis pour !
Tous les nains acquiescèrent. Matéo resta pensif quelques instants avant d'hocher la tête. Il se leva ensuite :
- Je propose que les nains qui nous accompagnerons rentrent avec nous à notre fort, ensuite nous nous préparerons.
Thorek désigne trois nains et tous hochèrent la tête. Le nain se leva ensuite :
- Pendant ce temps, nous forgerons le plus d'armure que nous pourrons, pour les humains et pour les elfes.
Je souris à Thorek :
- Je vous autorise à vous rendre dans la cité des elfes et prendre tout ce dont vous avez besoin.
Les yeux du nain s'illuminèrent, il me sourit et j'ajoutai :
- Il me semble que mon armure est encore intacte, si vous la trouvez...
- Nous vous la garderons.
- Merci.
Lilian me prit la main et me tira loin de l'assemblée :
- Je croyais que c'était ce peuple dont tu m'as parlé que tu voulais aller chercher comme alliés ?
- C'est en option, je ne suis pas sûre du tout qu'ils accepteront.
- Je vois.
On retourna avec les autres.
Les discussions durèrent tout le reste de la journée.
A la nuit tombée, je sortis à la fraîche et allais m'assoir sur un rocher près de l'entrée des tunnels des nains.
Arax finit par s'approcher de moi ; il dormait à proximité, montant la garde.
- Pourquoi ne dors-tu pas ?
- Je réfléchis, et puis tu sais que j'aime bien sortir le soir à la belle étoile.
- Comme dans le temps oui... A quoi réfléchis-tu ?
- Danayel...
Il s'allongea près de moi, posant sa tête face à mes genoux.
- Je ne l'ai jamais aimé celui-là, il cachait déjà quelque chose.
- J'ai l'impression qu'il prépare un mauvais coup mais je ne sais pas quoi.
- Tu sauras l'empêcher, tu as toujours réussi à te sortir des pires situations.
- Mais cette fois c'est différent. Il s'agit de peuples que je dois sauver de la mort, pas de ma petite personne que je dois sauver d'une quelconque punition.
- Tu sauras te débrouiller.
Je soupirai. Il avait peut-être raison. Mon père n'était plus là à présent pour me conseiller... Je ne devais penser que par moi-même.
- Il y a 39 ans je te voyais comme une enfant turbulente cherchant encore sa place parmi son peuple. Tu es une femme maintenant, une adulte responsable. Tu as trouvé ta place : princesse, tu dois guider ton peuple pour sa survie.
- Mon père m'a préparée à cela.
- Et il a bien fait.
- La dernière phrase que je lui ai dite... était emplie de haine.
- Je suis certain qu'il t'a pardonné avant sa mort.
Je baissai les yeux. Oui, mon père avait dû me pardonner mes erreurs du passé... quoi que tout n'était pas que des erreurs...
- Danayel ne m'en a pas reparlé. Comme s'il avait oublié ce qu'il s'était passé.
- Peut-être, ou peut-être t'a-t-il pardonné lui aussi.
- Je ne sais pas. Je n'arrive pas à savoir avec lui.
Ma nuit se finie seule, dehors, le dragon m'ayant laissée dans mes pensées.
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Princesse des peuples : La grande rébellion
Viễn tưởngDernière elfe de la grande cité... c'est ainsi que je me vois. Plus une jeune elfe innocente et intrépide ayant désobéit à son père, plus cette tête brûlée ayant été bannie de son lieu de vie de toujours... plus une princesse... je n'étais plus gran...