Chapitre 13 Alerte chez les nains

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        J'étais partie bien précipitamment du repas sans dire mes intentions à qui que ce soit. En réalité je me rendis dans la chambre de Danayel, je ne fus pas étonnée de la trouvée vide. Il devait préparer quelque chose, mais quoi ? Était-il réellement partit ou était-il simplement beaucoup trop méticuleux pour qu'on puisse croire que personne n'avait dormit dans cette pièce... 

Après un instant à observer cette chambre où rien ne me semblait inhabituel, je retournai avec les autres. Ils avaient déjà commencé à préparer l'attaque.

- La nuit serait donc le mieux.

- Il faudrait trouver l'entrée la moins bien gardée.

- Normalement il y a un souterrain mais très peu le connaissent donc il n'y a qu'un seul garde.

- Il faudrait trouver l'entrée.

- Vous en pensez quoi Aliane ?

Je souris à Matéo mais je n'eus pas le temps de répondre que la porte s'ouvrit avec fracas. Tous eurent alors un mouvement de peur à la vue de la bête s'engouffrant dans la salle. C'était l'une de ces bêtes qui avaient rôdé durant la nuit. Elle était tout de même très ressemblante aux dragons, mais leur cou, leur corps étaient beaucoup moins corpulents, presque squelettiques. L'autre différence était leur taille, la longueur d'un cheval à peu près mais plus court et plus bas sur pattes.

Alors qu'un homme armé d'une épée arrivait derrière l'intrus, je me levai rapidement et lui fis un signe qu'il comprit dans la seconde :

- Laissez-la.

Tous me regardèrent avec étonnement, ils ne connaissaient donc pas ces créatures.

- Elle est inoffensive.

- Vous en êtes certaine ?

- Oui.

Je contournai la table et vient près de la bête, elle leva sur moi des yeux affolés. Je m'accroupie et la prise par le menton pour la regarder. Ses écailles étaient douces, encore brillantes mais molles, un bébé. Dès mon contact ses yeux se fermèrent et toute sa peur s'envola. J'avais déjà eu cet effet sur ses congénères. Je ne savais pas pourquoi je pouvais les calmer ainsi mais de ce que j'avais compris mon contact était alors comme une magie anesthésiante ; ou de moins sur leurs émotions.

- Ce n'est qu'une enfant.

Lilian s'approcha de moi et m'imita dans ma posture sans toucher pour autant à la bête.

- Tu sembles bien les connaitre.

- J'ai vécu avec eux pendant plusieurs années.

- Que fait-elle là ?

Je gardai un instant de silence et fini par apercevoir la blessure sur le flanc droit de la bête : une plaie bien ouverte.

- Ces créatures vivent dans les souterrains, elles n'ont pas pour habitude de sortir et encore moins de s'approcher d'un autre peuple, elles sont très craintives.

Tournant ma main posée sur le museau de la bête je la fis s'allonger sur le dos, elle était alors très docile, ce qui était encore plus étonnant. Un adulte, je n'aurais pas été surprise, et encore, mais une enfant qui ne me connaissait pas...

- Est-ce vous qui lui avez fait ça ?

L'homme armé encore à la porte se raidit sous mes yeux accusateurs mais il se défendit :

- Elle était trop rapide personne n'a réussi à la toucher.

Je me penchai un peu plus sur la plaie et y distinguai un morceau de métal brillant.

- Lilian tu peux essayer de la tenir tranquille ?

- Euh...

- Elle n'a pas de dents si ça peut te rassurer.

Le vampire, pas sans crainte, posa une main à la base du cou de la créature, elle ne réagit pas, alors il posa une autre main sur son bas-ventre, la bloquant au sol. Mais la bête commença à s'agiter lorsque j'écartai les pans de la blessure pour mieux pouvoir récupérer le morceau d'arme coincé dedans. Une fois que j'eus réussi je me tournai vers Lilian qui peinait à retenir la bête.

- Tu peux la soigner maintenant ?

Il hocha la tête et je le laissai donc faire, me levant pour retourner près de ma place. Je pris mon verre d'eau et aspergeai le morceau de métal pour le nettoyer. De petits cris aiguës retentirent alors : la petite bête s'était jetée sur Lilian, pas pour l'attaquer, plutôt pour lui faire un câlin.

- Et je fais quoi moi maintenant ?

La situation de Lilian fit rire tout le monde, détendant l'atmosphère. Matéo se tourna vers moi :

- Vous pouvez nous expliquer maintenant ?

- Je n'ai pas tout compris mais il se passe quelque chose d'anormal et d'assez grave.

- Continuez.

Je m'assis à ma place et lui montrai le morceau de métal.

- C'est le bout d'une hache de nain.

- Et alors ? Un nain aurait juste attaqué cette créature ?

- Les nains côtoient ces créatures depuis des années, ils les savent inoffensives et les protègent même.

- Donc un nain aurait perdu la tête ? Ou peut-être n'est-ce qu'un accident ?

- Je ne pense pas, les nains ne sont pas d'un naturel agressif, il doit se passer quelque chose.

Matéo se leva et tous le regardèrent.

- Et bien si vous semblez avoir confiance en eux, autant leur rendre visite, qui sait, peut-être seront-ils de nouveaux alliés ?

- Très certainement, surtout s'ils ont un problème et que vous leur venez en aide.

Le petit dragon, jusque-là posé sur une chaise près de moi se mit à s'agiter, je compris immédiatement :

- Mais oui tu va venir avec nous, ne t'en fais pas.

- Ne serait-il pas plus prudent qu'il reste ici ?

On tourna tous la tête vers la porte : Danayel. Sans aucune agressivité apparente je préférai me lever en prenant le dragon dans mes bras.

- Non, je préfère le garder avec moi, il sera plus en sécurité.

Lilian se leva également mais bien sûr, la créature ne le lâchait pas et il dut la porter avec lui... il avait de la difficulté, cela se voyait... même si elle était légèrement, puisqu'il était après tout un vampire, la créature restait assez grande.

- Allons nous préparer, je suppose que les nains sont assez loin d'ici.

J'hochai la tête et chacun se leva pour partir vers sa chambre, moi j'emmenai le petit dragon avec moi malgré le regard insistant de Danayel.

Princesse des peuples : La grande rébellionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant