Chapitre 7 Embrassez-la

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        Lilian et moi, on rejoignit Danayel. Il était toujours près de l'autel, les oeufs sur les genoux.

- Alors vous deux, que fait-on à présent ? 

Je pris l'un des oeufs et tendis l'autre au vampire. Il me semblait alors évident qu'il voulait nous suivre. 

- Il faut partir. 

Danayel se leva d'un bond et se planta face à moi.

- Je m'y attendais, auriez-vous oublié le rôle de cet autel ? 

Je levais les yeux vers le symbole incrusté dans la pierre : éveiller les êtres sacrés, voilà son rôle. 

- Et alors ? 

- Alors vous en avez deux ! La possibilité de les éveiller et vous ne voulez pas le faire ?!

- Il faut un sacrifice. 

- Il ne vous fera rien à vous. 

Avec tout de même une certaine crainte, je pris l'œuf des mains du vampire et posai les deux près de l'autel... Danayel m'avait en partit élevée avant mon exile... je lui avais fais énormément confiance... 

Délicatement, je les sortis des sacs pour ensuite m'avancer. Je restai debout, près des œufs. 

- Que fait-elle ? 

- Vous verrez.

Je sentis une main invisible me saisir à la taille, baissant les yeux, je vis le sol s'éloigner.

- Ça ce n'est pas normal...

En bas les œufs ne bougeaient pas. Ou du moins pas jusqu'à un moment. La main jusque-là sur ma taille m'envahit complètement, je me sentis enfermée comme dans un cocon, mais transparent. Alors une sensation très étrange, quelque chose me transperça, au niveau du cœur, comme me déchirant de l'intérieur... Un poignard aiguë et rapide qui fit tressaillir la totalité de mon être... jusqu'à mon âme... Je le savais... que ça allait se passer ainsi... Ce genre d'autel prenait toujours une vie... Toujours. Une immense silhouette blanche m'entoura, une silhouette dont je ne pouvais pas voir les contours, me trouvant à l'intérieur.

Lorsque tout fut finit, lorsque la douleur dans mon torse disparue, je me sentis redescendre, posée doucement sur le sol par l'invisible.
Le vampire vient au-dessus de moi, il me prit par les épaules et m'installa sur ses genoux.

- Elle a juste besoin de repos.

- Que s'est-il passé ?

Il leva les yeux vers Danayel qui s'approchait.

- L'autel l'a fait fusionner avec l'un des oeufs.

- Fusionner ?

- Vous comprendrez plus tard.

Ils tournèrent tous les deux la tête en entendant un craquement : le seul œuf restant s'ouvrait. A la sortit du... petit lézard, Danayel s'agenouilla.

- Qu'est-ce que c'est ?

- Ça mon garçon, c'est l'un de nos sauveurs.

Le vampire regarda Danayel prendre la bête dans ses bras et s'approcher d'eux.

- Je propose d'aller dans la forêt, nous serons plus tranquilles et nous trouverons à manger.

Le vampire acquiesça et me souleva contre lui.

J'étais encore éveillée, mais je ne pouvais bouger aucun muscle, comme si j'avais été paralysée. Ma respiration était rapide et je ne parvenais pas à la contrôler... le moindre de mes muscles me faisait une étrange sensation... on aurait dit qu'ils... s'étiraient... dans le sens propre du terme... 

On s'installa dans une clairière, Danayel s'arrangea pour faire un feu puis s'assit à côté de nous.

- Vous savez, il y a un moyen de l'apaiser.

Le vampire leva les yeux vers lui.

- Lequel ?

- Vous êtes un Sangamia non ?

- Oui.

- Embrassez-la.

- Pardon ?!

L'elfe sourit.

- Ça l'endormira complètement, elle ne pourra pas sinon.

- Mais...

Il baissa les yeux vers moi.

- ... je n'ai pas son accord.

Danayel se mit à rire et lui tapa dans le dos.

- A votre place n'importe quel homme n'aurait pas hésité.

- Je n'ai jamais embrassé sans accord...

- Regardez-la, vous voulez qu'elle reste ainsi éveillée toute la nuit ?

- Non...

- Alors allez-y, vous y perdez quoi ?

- Sa confiance...

- Elle entend ce qu'on dit là, donc ce serait plus moi qui la perdrais.

Le vampire soupira légèrement mais il se pencha. Même si j'avais pu le repousser je ne l'aurais pas fait, Danayel avait raison, il fallait qu'il le fasse pour que je dorme. Je fermai tout de même les yeux volontairement lorsque le vampire déposa ses lèvres sur les miennes. Des lèvres délicieuses... si mes muscles n'étais pas contractés j'aurais certainement frissonner... Il ouvrit légèrement sa bouche, me forçant à ouvrir la mienne, alors il laissa s'échapper son souffle et je me sentis partir, une sorte de frisson partant du haut de ma tête puis se propageant. Une sensation chaude, une sorte d'étreinte dont on ne veut plus sortir.

Princesse des peuples : La grande rébellionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant