Mitsuya x Hakkai

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Coucou ! Vous allez bien ? Je l'espère pour vous.

Si vous voulez passer commande ou juste venir me raconter votre vie, n'hésitez pas ! Je serai ravie d'échanger avec vous.

Bonne lecture !

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Je soupire de frustration, faisant voler les longues mèches violettes qui recouvrent mes yeux. Je suis totalement avachi sur mon bureau, tous mes croquis éparpillés et en désordres. Des chutes de tissus jonchent les rares espaces de ma table qui ne sont pas monopolisés par des ébauches du travail sur lequel je suis censé avancer. Je fais distraitement rouler mon crayon d'une main, la tête enfoncé dans mon autre bras.

Je suis totalement bloqué. Aucune idée ne me vient. Le vide absolu. Le troue noir. Qu'est-ce que ça m'énerve ! Toutes mes esquisses se soldent par un échec, je n'arrive a rien, et je finis par déchirer, froisser puis jeter rageusement mes débuts de dessins tous plus médiocres les uns que les autres. Ça ne sert à rien de s'acharner, je le sais. Je devrais faire une petite pose, le problème, c'est que je suis censé rendre mes travaux dans un peu moins de sept jours. Le problème encore plus grand, c'est que ça fait une semaine, une putain de semaine, que je suis totalement coincé sur ce projet.

Ça ne m'était jamais arrivé, du moins jamais aussi longtemps. D'habitude, les idées fusent toujours trop nombreuses, j'ai toujours plein de visions différentes, des couleurs ou des motifs qui me viennent instinctivement, des coupes et des ajustements qui naissent dans mon esprit, puis je n'ai qu'à les créer. Les faire sortir de mon imagination.

Aujourd'hui, j'ai l'impression que mon cerveau est vide. J'ai beau chercher, me creuser la cervelle, je sèche. C'est tellement frustrant ! Je me sens inutile, assis là à fixer le vide en attendant une idée. Je déteste rester sans rien faire comme ça alors que j'ai du boulot, ça me stress. Je m'organise toujours pour avoir de l'avance, pour ne pas être obligé de tout faire au dernier moment, mais là... Je n'ai même pas encore de croquis et je suis censé rendre une tenue complète dans une semaine... Je suis super en retard !

Quel idée j'ai eu de choisir une fac de stylisme aussi exigeante. Je vais me faire démonter par mes profs.

Je soupire et me redresse, maussade. Je tapote nerveusement le bout de mon crayon sur le bois de la table. Il faut que je fasse quelque chose, que je me bouge un peu. Si je baisse les bras à la première difficulté, je ne risque pas d'aller loin. Allez, réfléchit... Il doit bien y avoir quelque chose à faire.

J'attrape un bout de papier blanc et commence à tracer une silhouette de manière un peu aléatoire. Et si... non, non, c'est nul. J'efface et recommence, corrige mon tracé, examine la forme. Je fronce les sourcils. Ça ne ressemble à rien. J'essaie de retracer correctement par dessus les traits précédents, mais ça ne fait qu'épaissir mes lignes beaucoup trop foncées et droites. C'est vraiment brouillon, il n'y a aucune forme, aucun contraste, aucune émotion.

Ça commence sérieusement à m'énerver. J'efface une nouvelle fois, mais je froisse la feuille en gommant trop fort. J'inspire un grand coup. Calme, je dois rester calme. Ça va aller. Je griffonne, tente une nouvelle teinte, un nouveau point de vu. Mes traits partent dans tout les sens, on voit tous mes coups de crayon, et je n'ai toujours aucune idée de quel type de vêtements je vais créer. Ça ne sert vraiment à rien !

Au bout du millième tracé raté, je perd patience et gribouille avec rage mon esquisse. J'appuie si fort que le crayon traverse le feuille, mais je ne m'arrête pas. Au contraire, je m'acharne sur cette pauvre feuille, la parsemant d'un noir charbon parfaitement à l'image de mon humeur. La mine finit par se briser, m'arrêtant dans mon élan destructeur. Je jette mon crayon à l'autre bout de la pièce avec colère.

Amour Électrique  [Tokyo Revengers]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant