𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 9 ➭ 𝙰𝚒𝚖𝚊𝚗𝚝

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"𝔇𝔢 𝔮𝔲𝔬𝔦 𝔮𝔲𝔢 𝔰𝔬𝔦𝔢𝔫𝔱 𝔣𝔞𝔦𝔱𝔢𝔰 𝔫𝔬𝔰 â𝔪𝔢𝔰, 𝔩𝔞 𝔰𝔦𝔢𝔫𝔫𝔢 𝔢𝔱 𝔩𝔞 𝔪𝔦𝔢𝔫𝔫𝔢 𝔰𝔬𝔫𝔱 𝔭𝔞𝔯𝔢𝔦𝔩𝔩𝔢𝔰."

Dimanche 12 octobre 2014

16h21

~Azelya Da Silva-Heredia~

J’étais plus forte que ça. Je l’étais... Il ne fallait pas que je tombe dans ce cercle vicieux. Je ne pouvais pas. Pour ma grand-mère, mes frères, mon copain... Spencer... que va-t-il pensé désormais ?

Je fermais les yeux et appuyais ma tête contre le mur. J’avais besoin de sommeil...

Allais-je rejoindre le ciel ? Ou continuer à me battre pour ma vie ? Méritait-elle d’être vécue ? Que savais-je au fond ? Rien...

Mais je savais une chose, j’avais le droit de vivre, j’avais ce putain de droit. J’avais ma place parmi tous. J’avais le droit de respirer le même air qu’eux, de rire, de manger, de dormir, de vouloir faire une pause. J’avais le droit d’être amoureuse, d’avoir une famille, des amis, d’être heureuse. J’avais ma place dans ce monde, je la méritais. Comme tous. Je le méritais...

Personne ne m’empêchera de vivre pleinement ma vie. Ils ne seront plus jamais maîtres de mes décisions et de mes humeurs. Mon père ne m’empêchera pas de vivre. Jamais. Jamais plus je ne verserai une larme pour lui. Il méritait seulement du mépris et de l’indifférence. Il n’existait plus, à mes yeux, à ce jour. Je devais être forte, je le devais. Pour ma famille. Je n’avais pas le droit de tomber, de rechuter et de les laisser.

Personne ne le comprendra, personne. Personne ne comprendra mon geste et mes larmes. Comment pourraient-ils les comprendre alors que même je ne les comprenaient pas... ?

Les yeux clos, je ruminais, encore et toujours. Je ne faisais que ça. Je méritais. De vivre. J’avais le droit d’être heureuse. Oh oui, j’en avais le droit. Il fallait que je me relève...

Une minute, rien qu’une et je me relèverai. Je le ferai... Je le promets, je me révèlerai, juste encore quelques secondes avant d’affronter l’obscurité de ce monde. J’avais juste besoin d’un petit peu de temps... Juste un peu.

Je poussai un long soupir, mis mes mains sur mon visage et laissai mes paupières clauses. J’avais besoin de calme.... Soudain, je sentis une main prendre mes mains blessées et les envelopper pour ensuite les embrasser. Je réprimais un sursaut et ouvrit lentement les yeux. Mes yeux s’habituèrent à la luminosité, et aperçu mon frère Mat. Ses yeux parlaient à sa place, ils hurlaient de tristesse, de désespoir, de doute et d’incompréhension. De mon côté, je laissais également mes iris parler.

Elles lui transmettaient mes peurs et mes angoisses. Mes doutes et mes appréhensions. Ma rage et ma culpabilité. Mon incompréhension et ma détresse. C’était ainsi. Entre lui et moi. On n’avait pas besoin de se parler pour se comprendre, nos yeux le faisaient déjà à la perfection. Nous étions comme connectés, il pouvait savoir tout ce qui me passait à travers la tête, comme je pouvais lire ses doutes dans ses prunelles ambrées.

C’était lui et moi.

C’était ainsi pour toujours.

Ses mains emprisonnaient toujours les miennes et il esquissa un léger sourire avant de s’installer à mes côtés. Il demeura silencieux, pourtant ce n’était pas un silence pesant, bien au contraire. Il était... apaisant. Je posai ma tête contre son épaule et je fermais les yeux, savourant un maximum ce silence agréable.

LE CŒUR ENTRE DEUX CAMPS [Esprit Criminel] {TERMINÉ} ~ Tome 2 ~ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant