𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 𝟸𝟻 : 𝙳𝚎𝚞𝚡 𝚏𝚛è𝚛𝚎𝚜

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· TW : violences, injures, torture

· Le chapitre évoque le passé des tueurs, il n'est pas nécessaire, alors pour les âmes sensibles, sa lecture n'est pas obligatoire. Il était compliqué à écrire, donc le lire ne sera sans doute pas facile. Si vous ne souhaitez pas le lire, rendez-vous directement à l'épilogue. Merci.



𝙇'𝙝𝙤𝙢𝙢𝙚 𝙣'𝙚𝙨𝙩 𝙦𝙪'𝙪𝙣 𝙖𝙣𝙞𝙢𝙖𝙡 à 𝙙𝙚𝙢𝙞 𝙙𝙤𝙢𝙥𝙩é, 𝙦𝙪𝙞 𝙥𝙚𝙣𝙙𝙖𝙣𝙩 𝙙𝙚𝙨 𝙜é𝙣é𝙧𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣𝙨 à 𝙜𝙤𝙪𝙫𝙚𝙧𝙣𝙚𝙧 𝙡𝙚𝙨 𝙖𝙪𝙩𝙧𝙚𝙨 𝙥𝙖𝙧 𝙡𝙖 𝙛𝙤𝙪𝙧𝙗𝙚𝙧𝙞𝙚, 𝙡𝙖 𝙘𝙧𝙪𝙖𝙪𝙩é 𝙚𝙩 𝙡𝙖 𝙫𝙞𝙤𝙡𝙚𝙣𝙘𝙚.

Novembre 1990

Topeka, Kansas City

Bailey Myers

J'ai toujours cru qu'un père se devait de protéger ses enfants. Les rendre heureux. Les aimer et les dorloter. J'ai toujours espéré qu'un homme se comporte de cette façon, qu'il nous aime, mon frère et moi, à tel point qu'il voudrait mourir pour nous sauver. C'est le rôle d'un père, non ? En tant qu'homme de la famille, il est censé endosser ce rôle, celui de protecteur et de défenseur. Nous accueillir dans son foyer et subvenir à nos besoins vitaux pour que notre vie perdure. Tout homme capable d'engendrer des héritiers est censé les assumer.

Alors pourquoi il existe encore des milliers d'enfants sans figure paternelle ? Sans père et sans amour que celui-ci est censé transmettre ?

Pourquoi il existe des pères sans cœur et ni âme ?

Ils sont là, présents physiquement mais leur absence serait tellement préférable. Parce que certains hommes ne sont pas capables d'assumer leurs progénitures. Incapable de les aimer. Il existe des monstres, ceux qui étaient autrefois sous notre lit ou dans le placard face à notre lit, se retrouvaient finalement face à nous, à toute heure de la journée.

Les pères sont les monstres des placards.

Des démons sans cœur, sans sentiments, incapable de ressentir ne serait-ce qu'une once de pitié, de regret ou de peine. Ils ne ressentent juste le plaisir de la douleur. Voir la souffrance qui émane d'un corps faible et meurtris, entendre les cris et les supplications d'une âme en peine.

J'ai essayé de perdre l'espoir d'avoir un père qui m'aime, qui éprouve de la fierté en me regardant.

J'ai perdu foi en l'homme.

Je l'ai compris le jour où Norman Myers, l'homme qui a participé à ma conception, m'a versé du café brûlant au visage. Ayant des blessures au troisième degré, cela m'a valu un détour à l'hôpital et j'ai su, à l'instant où mon père à annoncer au médecin que cela était un accident, qu'il était devenu comme tous les autres, un monstre.

C'était l'accident déclencheur. Depuis ce jour, il était maître de mon enfer, mon angoisse sur terre. Il disait qu'il ferait de moi un homme, un vrai. Un être sans émotions et sans âme. Malgré mon jeune âge, j'essayais de garder cette part d'innocence qui faisait de moi un enfant « normal ». Mais je savais qu'il n'y avait rien de normal quand sa ceinture entrait en contact avec mes cuisses. Malgré tout, j'essayais de lui trouver des raisons pour justifier ses actes, parce que c'était mon père. J'avais toujours le maigre espoir qu'un jour il me considérerait comme son fils.

Même quand il me hurlait dessus.

Même quand il me frappait.

Même quand il me jetait dehors.

LE CŒUR ENTRE DEUX CAMPS [Esprit Criminel] {TERMINÉ} ~ Tome 2 ~ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant