LE CŒUR ENTRE DEUX CAMPS [Esprit Criminel] {TERMINÉ} ~ Tome 2 ~

𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 𝟸𝟷 ➱ 𝙻𝚒𝚕𝚢

𝑵𝒆𝒘-𝒀𝒐𝒓𝒌, 𝒑𝒐𝒆𝒎 𝒄𝒍𝒖𝒃

19𝒉42

~Lily Doxon~

Les gouttes d'eau frappaient les carreaux et le vent fouettait les arbres démuni de leurs feuilles. Il faisait déjà nuit dehors, à mon grand regret. Je détestais cette période de l'année, celle où la nuit tombe très tôt, où il ne fait que pleuvoir, où les arbres perdent leurs couleurs...

J'aimais le printemps, j'aimais sentir les fleurs dans les champs, écrire des poèmes au gré du vent, sentir le soleil qui me caressait, entendre les oiseaux le matin. J'aimais la joie de vivre qui se dégageait de cette saison et ses couleurs.

Karine : - Pour le dernier quart d'heure, je propose qu'on se lance dans une petite séance d'écriture. J'aimerais que vous m'écriviez quelque chose, un poème si vous le voulez et à la séance prochaine, je lirais quelques textes !

Nous hochions tous la tête, Karine était la femme qui dirigeait ces réunions d'écritures pour nous, les enfants. Je n'avais que six ans, et pourtant j'aimais tellement les mots, qu'écrire est devenu une de mes passions les plus folles. En étant en avance pour mon âge, les mots étaient mes meilleurs amis.

J'attrapai mon stylo rose et le fit rouler entre mes doigts tout en essayant de trouver un sujet inspirant. Plusieurs minutes s'écoulaient et rien ne me venait, je soupirais, résigné. Je lâchais mon stylo préféré et analysais la pièce dans laquelle je me trouvais. Je fixais, chacun des enfants présents, ils avaient tous pratiquement le même âge que moi. Mes yeux se posaient sur le plus vieux, il n'avait que huit ans, mais il suscitait déjà tous les regards à cause de son indifférence pour les autres. Alors que tout le monde le craignait ou le jugeait, moi je le trouvais tellement mystérieux. Il dégageait quelque chose de spécial, j'avais l'impression d'être la seule à déceler ce truc, qui fait qu'il n'est pas vraiment comme il veut bien le montrer.

Ses cheveux brun en bataille me faisaient rêver. Son petit nez me faisait doucement sourire. Son sourire me faisait rougir. Et quand il me regardait à son tour, mon ventre faisait des trucs bizarres. Il m'a déjà adressé la parole un jour, et je crois que c'était le meilleur moment de ma semaine.

Je repris mon stylo et commençais à déposer mes pensées sur le papier, car j'avais trouvé mon inspiration.

Je passais mes journées à errer sans but, le cœur lourd.

Naviguant entre le brouillard et le vent, je ne trouvais aucune raison de continuer à naviguer.

Chaque jour je répétais cette routine sans savoir si le lendemain j'allais perpétuer cette habitude.

Un jour, alors que mes yeux admiraient les larmes du ciel à travers la fenêtre, le brouhaha qui m'entourait avait disparu au moment où tu es rentré dans la pièce.

Je t'avais déjà remarqué auparavant, toi et ton sourire. Mais à cet instant, j'ai su. Que quand mes yeux se poseront sur toi, je ne saurais les détourner. J'en étais incapable. Je pouvais te regarder pendant des dizaines de minutes, parce que tout chez toi était beau, parce qu'en te regardant encore et encore, je ne cessais de découvrir ce charme qui émanait de toi et ta prestance qui n'égalait personne. Je ne pouvais qu'admirer ta personne, tant elle me paraissait incroyablement magnifique.

Tu me troublais toi et ton sourire. Tes yeux bleus me déstabilisaient et je détestais mon cœur qui n'en faisait qu'à sa tête. il décidait de mes réactions, alors que mon cerveau savait que tu étais impossible à atteindre. Nos échanges oculaires duraient et tu ne détournais jamais le regard, je le faisais avant que mon traître de corps réagisse.