7- Mère en carton

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Le même jour, en fin d'après-midi.

Contrairement à la majorité des gens de ma classe, je voue une haine profonde envers ma mère. Alors que certaines personnes donneraient tout pour revoir un proche décédé, je donnerais beaucoup pour la voir dans une tombe. Alors qu'elle le sait bien, que je ne voulais plus la revoir, la voilà : devant moi, devant notre porte, la porte de ma maison, après que mon père aie reçu un appel qui lui aura fait échapper une larme, et je la soupçonne d'avoir quelque chose à voir là-dedans.

- Qu'est-ce que tu veux ?
Amoshi : Est-ce une façon de parler à sa mère ? Je voulais juste parler à ma fille chérie.

J'entends mon père qui se lève du fauteuil, à mon avis, il a entendu la voix de crécelle de cette louve albinos qui transpire l'égocentrisme. Qui, accessoirement, est celle qui m'a donnée la vie.

- Ca m'étonnerait. Plus sérieusement, et sans me prendre pour une idiote, que veux-tu ?
Amoshi : Vraiment te voir, toi et..
Papa : ...qu'est-ce que tu fais là ?
Amoshi : Ooooh Tengeeeen ! Je suis si contente de te revoir. Je peux t'emprunter Tsuki ?
Papa : Euh...
- Non, je veux rester avec papa. Et puis, je vois pas en quel honneur tu m'appelles comme ça.
Amoshi : Je suis ta mère, voyons !... *soupir*
- Sur papier, oui, mais je précise que je suis plus proche de la plante verte qu'on a acheté la semaine dernière que de toi et que j'ai plus de bons moments avec elle sur sept jours qu'avec toi en 4 ans.
Amoshi : Ces années passées seule avec ton père n'ont pas arrangé ton caractère. Une journée entre fille réglerait ça !! Qu'en dis-tu ?
- Non merci, je dois arroser la plante...

Papa : Je crois que tu ferais mieux de t'en aller, Amoshi. Tsukiya n'est pas d'accord, alors je ne vois pas pourquoi je... hm, continuerais à tolérer ta présence sur mon territoire.
Amoshi : Oh, chéri, quel rustre tu fais. On n'appelle pas ça un territoire mais une propriété. Quel sauvage ! Si j'en parlais à mon avocat...
- T'es vraiment une pourriture. Même le dernier des idiots verrait que je suis plus heureuse avec mon père, et que je ne te connais pas. D'ailleurs, tu ne me connais pas non plus.
Amoshi : Tu sors de mon utérus, tu pourrais au moins m'offrir ça !! Après tout le chemin que j'ai fait !
- Je n'avais, factuellement, pas besoin de cette image. Le chemin, tu peux le refaire à l'envers, ça m'arrangerait. Allez Shakira, waka waka, hé-hé !

De mes mains, je lui indique de dégager, mais la voilà qui m'écarte et rentre de force à la maison, mon père s'étant écarté de lui-même. Pour un mâle, la dominance c'est pas son truc, et il n'oserait jamais se plaindre ou en parler à qui que ce soit. Je sais qu'il l'aime encore, ça se voit et ça se sent à des kilomètres à la ronde. Mais ça m'énerve tellement. Pour le lui faire comprendre, je lui offre un regard noir avant de monter dans ma chambre, et verrouiller la porte de celle-ci à clé.

En début de soirée, je me décide enfin à descendre. Elle n'est plus là depuis une ou deux heures, mais j'ai bien l'intention de monter à mon père que je lui en veux de ne pas s'être imposé. Il n'est pas violent et peine à être méchant, mais cette femme lui a fait tellement de mal... j'aimerais qu'il la haïsse autant que moi. Je lui en veux tellement d'agir aussi faiblement quand elle est dans les environs. Je lui en veux plus que tout d'être encore amoureux d'elle. Je la hais.

Alors que je me dirigeais vers la cuisine pour grignoter un petit quelque chose, j'aperçois mon père affalé sur la table à manger, visiblement endormi. Mon regard s'accroche sur la bouteille de vodka à un quart entamée. Soupirant, je la prends et pars la ranger dans la cave.

- Au fait, il est quelle heure ?

Je lève les yeux vers l'horloge au dessus de la porte d'entrée, indiquant 19 heures moins le quart, avant de me diriger vers l'armoire contenant les quelques alcools présents dans cette maison. En tout, une bouteille de whisky, deux bouteilles de champagne qui sont là depuis le Nouvel An d'il y a deux ans, et deux bouteilles de vin rouge. Ces quelques bouteilles rarement ouvertes que mo, père ne sort jamais, sauf pour les grandes occasions... je me sens soudainement fort coupable. J'ai fait passer ma haine envers ma mère avant l'amour envers mon père, et le voilà qui se saoule par tristesse.

Je sais que je n'aurais pas à me faire pardonner, le connaissant, il ne voudra que se faire pardonner, lui. Je décide donc de nous préparer à manger, à l'aide de mes connaissances. Je prends donc du riz dans l'armoire ainsi que des restes de bœuf de la veille, avant de me mettre aux fourneaux. Je galère un peu, mais après une recette rapidement trouvée sur l'outil de recherche réputé Google, je prépare donc un simple bol de riz avec bœuf et légumes. En général, les gens d'ici préfèrent le poisson, mais papa et moi avons toujours préféré la viande, bien saignante pour moi, cuite à point pour lui. Je lui prépare donc son bol de riz avec assortiments, part le poser devant lui, et retourne dans la cuisine pour aller chercher la sauce soja. Je la pose devant lui et monte dans ma chambre, bol et baguettes en mains. ce sera donc une soirée Netflix pour moi... j'espère qu'il se réveillera avant que son plat ne soit froid.

Le lendemain matin, avant de partir pour l'école.

J'eus la bonne surprise en descendant de voir que mon père était réveillé et avait préparé mon petit-déjeuner. Il était encore dans la cuisine, je mange donc en quatrième vitesse avant d'aller le voir et de le prendre dans mes bras.

- Merci pour le déjeuner, p'pa !
Papa : Merci à toi pour le repas d'hier, gamine. Tu vas mieux ?
- Oui, et toi ? Désolée d'avoir boudé hier soir, c'était pas mature...
Papa : C'est pas grave ! Tu as encore le droit d'agir comme une enfant, ou d'exprimer ta frustration de cette façon. Je sais que c'est une situation délicate, il n'y a pas vraiment de bonne ou de mauvaise réaction.
- Merci...
Papa : Allez, tu vas rater l'école !! Va-t'en, kssst !

Je montre mes dents avant de grogner, partant de la maison avec un sourire. Je me dirigeais vers l'arrêt de bus tranquillement, prenant soudain conscience d'un truc. J'ai pas pris ma carte, ce matin... bordel.

Après avoir payé en liquide, le conducteur me laisse rentrer et je reste debout, me tenant à une barre verticale. Arrivée à mon arrêt, je descends au pas de course et me dirige vers UA. Par contre.... c'est quoi, cette foule ? Je me glisse entre ce qui semblent être des journalistes. Presque arrivée, une femme m'interpelle.

Journaliste : Que pensez-vous d'All Might ? Êtes-vous l'une de ses élèves ? Comment est-il en cours-
- Je dirais qu'il est...chaleureux. Je peux aller en cours, s'il vous plaît ?

Après des négociations de sa part pour plus d'informations, je cesse de patienter gentiment et fonce dans le tas, donnant des coups de coudes quand il le fallait.

Arrivant finalement dans l'enceinte du lycée, je vois Hanta et Eijiro au loin. Je les interpelle et ceux-ci se retournent, me souriant après m'avoir identifiée.

Eijiro : Salut Tsuki ! Alors, la soirée ? Ca a été ?
- C'était... mouvementé. Tiens, Sero, tu habites vers où ?
Hanta : Tu peux m'appeler par mon prénom, tu sais ! J'habite dans le centre, perso.
- On est tous éloignés les uns des autres, en fait.
Eijiro : C'est plutôt toi qui est loin du monde ! D'autres de la classe sont dans le centre, et Denki, moi, Midoriya et Bakugo habitons plutôt vers la plage.
- Ah ouais... bah merde alors. Au fait, ils sont tous là juste pour All Might ?

Je pointe les journalistes du doigt, et ainsi, nous reprenons notre marche.

Hanta : Oui ! C'est hallucinant, tout les gens qu'il y a. Monsieur Aizawa s'est déjà énervé sur eux, mais rien n'y fait.
- Pfff, quels parasites...

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Et voilà, un peu de développement ! J'ai throw beaucoup d'informations, certaines pas forcément utiles, j'en suis désolée, j'essaie d'être très complète pour que vous puissiez vous identifier/avoir une idée plus fixe de ce qui se passe.

À très bientôt !

AkaPikachuu

Pleine Lune - Eijiro x OcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant