Chapitre 44 - Sous-entendus

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Les assiettes vides depuis un moment, le dîner se déroulait dans une ambiance que je ne connaissais pas encore, Nox enlaçant Lauren, discutait avec Finn. Lou plaisantait sur chaque geste de son frère, nous faisant éclater de rire.

On aurait presque pu croire, que les jours précédents n'avaient jamais existé, tout était si reposant. Pendant un instant, j'avais espéré ne jamais quitter cette table.

Abi agrippa mon bras en pleurant de rire lorsque Lou sortit une nouvelle absurdité sur son frère qui n'écoutait pas un mot de notre discussion.

C'était ça qui me manquait durant toutes ces années, une solitude comblée. Ma mère m'avait tout donné, ce qu'il me manquait n'était rien de plus que des complicités pures, sans force qui nous poussaient à se comprendre et à compatir pour la perte d'un père ou d'un frère comme à Sunflower.

Il faut dire que la compassion avait peu sa place ici, ça ne me manquait pas. Pouvoir agir en conséquence sans recevoir une tonne de regard d'apitoiement et de pitié.

James était rapidement reparti après avoir laissé Bailey à l'étage, Finn les avait raccompagnés à la porte, lui et ce que je supposais être son collège. Aucune nouvelle de celle qui se trouvait en haut, dans l'une des pièces de la résidence.

- Je ne dis pas que tes cheveux sont horriblement laids, ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit.

- Tu as dit que je devrais les rafraîchir, c'est la même chose Lou. On ne dit pas ça à une femme.

- Je ne te classe pas dans la catégorie femme, Williams.

- Ses cheveux sont très bien comme ils sont, si tu veux t'improviser coiffeur, je te laisse aller postuler. Réagit Finn, en se dégageant de la conversation qu'il entretenait avec Nox.

Mes doigts tirèrent quelques mèches de mes longs cheveux pour les inspecter, je ne les trouvais pas si affreux que ça, il est vrai que ça faisait un bon moment que je ne les avais pas touchés et leur longueur pouvait en témoigner.

Le regard que je fuyais depuis le début du dîner rencontra finalement le mien, il me sourit de la façon dont il le faisait dès qu'il cherchait à attirer mon attention. Pour seule réponse, je fouillai ma poche avant de ressortir mon majeur en lui souriant faussement à mon tour.

Sa réaction ne se fit pas attendre, il me dévisagea sévèrement et détourna le regard, la mâchoire serrée. J'avais touché la corde sensible, son ego.

Nox avait collé le dos de la blonde contre son torse, ses lèvres venaient de prendre délicatement possession des siennes. Je les admirai fondre l'un pour l'autre.

Un jour, ma mère m'avait dit que l'amour nous consumait de l'intérieur, il provoque une houle de souffrance mélangée à de douces caresses dans le cœur, mais aussi dans la tête. La Kara de 10 ans rêvait de découvrir la sensation de vivre pour quelqu'un.

Je n'ai jamais eu de couple modèle dans mon entourage, ma mère la première. Je préférais penser que si ces couples n'avaient jamais tenu, c'était parce que la mort les avait séparés trop tôt. En tout cas, c'était le cas pour la plupart des amies de ma mère.

Je lâchai un long soupir silencieux lorsque je sentis de nouveau son regard persistant sur moi. C'était le genre de regards qu'il me glissait depuis le début du repas, comme s'il essayait de mesurer la fureur qu'il avait fait naître en moi.

Ses yeux restaient tout de même irrésistiblement attirants.

- Maintenant ? Il est 22h, Abi.

- Il n'y a pas d'heure pour se faire botter le cul, lève-toi. Ordonna-t-elle en buvant une dernière gorgée de vin.

Elle essayait de lui prouver que les femmes étaient plus malines que les hommes, ne me demandaient pas comment cette conversation s'en était écoulée.

L'espoir est mauvaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant