Chapitre 18 - Mauvaise route

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Nous avions passé l'après-midi au cabinet d'avocat. L'argent sera placé en sécurité en attendant que j'autorise son transfert, je n'avais aucune idée si faire ce genre de choses, était vraiment légal, mais nous ne sommes plus à ça prêt.

- Tu as connu mon père ? Enfin, je veux dire plus que moi ? Lançai-je en brisant le silence.

- Ne comptes pas sur moi pour te raconter la vie de ton père.

- Donc tu l'as connu ?

Son regard m'analysa de haut en bas pour revenir sur son téléphone.

- Non.

- Non ? Non, tu ne l'as pas connu ou non tu ne vas rien me dire ?

- Les deux, on n'est pas ami, ni meilleur ami.

- Ok, alors raconte-moi ce que tu veux, fait passer le temps de ce trajet.

- Tu ne te confies pas à moi, je ne me confie pas à toi.

- Ton frère est plus ouvert que toi.

- Arrête de me comparer à mon frère. Grogna-t-il.

- "Une éducation qui ne nous apprend pas à faire la distinction entre le bien et le mal, à assimiler l'un et à éviter l'autre, est un abus de langage", Gandhi l'a dit.

- Par pitié, ça ne veut rien dire. Souffla-t-il en passant sa main dans ses cheveux.

- Toi, tu ne comprends pas, c'est tout.

- "Comparer n'est pour l'ignorant qu'un moyen commode de se dispenser de juger", Goethe. Ce que je comprends, c'est que tout ce que tu demandes, ce sont des potins à partager avec Abigaïl.

Je ne répondis pas tout de suite, étonné de voir qu'il avait assez de culture pour connaître Goethe et assez d'intelligence pour retenir ses citations.

- Wow, tu connais Goethe.

- Pourquoi ta phrase sonne comme de la surprise ?

- Ta référence de ce matin était Escobar, excuse-moi de me poser des questions.

Il pianota sur son téléphone et se rapprocha de moi.

- Il y a beaucoup de choses que tu ne sais pas sur moi et que tu vas continuer d'ignorer.

Ce type est irrécupérable, aucune discussion ne peut se terminer normalement avec lui. Pour peu qu'elle commence normalement.

- Une dernière chose, tu ne dois parler de l'héritage à personne, même pas à Abigaïl.

- Pourquoi ça ?

- Le montant est beaucoup trop important pour prendre le risque de divulguer une information aussi lourde.

- Comme si elle allait faire quoi que ce soit. Dis-je en levant les yeux au ciel.

- Je suis sérieux, si tu en parles à qui que ce soit, je finirais forcément par le savoir.

Il avait changé de ton, je savais qu'au fond de ses paroles se cachait une part de menace. Et j'avais horreur de ça.

Ses yeux bruns attendaient confirmation, je hochai la tête pour la lui donner en serrant les dents.

- Nous allons arriver.


Il était désormais 19h et nous venions juste de descendre du jet, toujours sous le regard de tous ces hommes armés. La Bugatti nous attendait devant.

L'espoir est mauvaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant