Prologue

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Bonne lecture :)





                                                                                   ---



13 ans et plus tôt.

- Papa !

- Cristal, le tiroir de gauche.

- Elle n'y est pas Caïn !

- Alors celui de droite, je ne sais pas chercher partout !

- J'ai déjà cherché partout, qu'est-ce que tu crois !

Le temps passe et les coups de feu approchent, je dois protéger ma fille, la mettre en sécurité, on ne doit pas rester là une minute de plus c'est beaucoup trop dangereux.

- Écoute-moi Crystal, prend Kara, je veux que tu passes par la porte de secours, que tu prennes la voiture et que tu partes le plus loin possible sans jamais t'arrêter, est-ce que c'est bien compris ?

- Quoi ? Non, je ne te laisserais pas seul au milieu de ce champ de bataille, c'est hors de question.

- On a plus le temps maintenant, il faut que tu me fasses confiance et pour ça, il faut que tu suives toutes mes consignes. Mes hommes sont avec toi, ils t'aideront à sortir d'ici.

- Caïn...

- Regarde-moi, fais-le pour notre fille, fait le pour moi. Va à notre maison de campagne, là-bas je vous rejoindrais dès que possible. Je t'aime mon amour.

Ses mains sont venues soutenir mes joues pendant qu'il m'embrassait. Une seconde plus tard, je le sentais s'écarter me confiant les clés de voiture. Une fois la porte claquée, j'ouvris les yeux.

Il fallait que je le fasse, pour ma fille et pour notre famille, je serai les clés dans une main et me dirigeai vers Kara qui était sur le canapé du bureau, depuis presque une heure et je sentais que du haut de ses 5 ans, elle n'allait plus tenir en place longtemps.

- Maman, j'ai mal aux oreilles.

- Je sais mon cœur, on va y aller justement. On va retourner à la mer, tu sais là où on est allé la semaine dernière.

Mes larmes bloquaient ma voix, qui se faisait de plus en plus tremblante.

- Il est où papa ?

- Il arrive, il va nous rejoindre ne t'en fais pas.

Je ramassai son sac à dos en emportant le mien au passage et la pris d'en mes bras.

- Kara, on va jouer à un jeu, je veux que tu chantes la chanson que l'on chante le soir le plus de fois possible en gardant les yeux fermés et les mains sur les oreilles, sous aucun prétexte tu ne dois arrêter.

- D'accord, maman.

- Parfait mon cœur, le jeu commence dès que j'ouvre la porte. Tu es prête.

- Oui.

J'ouvris la porte, elle commença à chanter, le bruit des balles couvrait sa voix, mais je savais qu'elle continuait de chanter. Je me déplaçais le plus rapidement possible en longeant les murs. Et en passant par le couloir du fond là où mener la porte de secours, j'aperçus les hommes de mon mari s'approcher de moi.

- Venez avec nous madame, le garage à était placé sous surveillance jusqu'à votre départ, nous allons vous y conduire.

Trois hommes nous encerclaient à travers les couloirs, nous couvrant de toute balle. La porte apparue, je plaçai ma main sur le détecteur d'empreinte, et la porte s'ouvris. Plus je descendais de marche plus je découvrais d'homme dans le souterrain. Ils étaient une dizaine et chargeaient la voiture de sac d'affaire personnel, nous appartenant.

Caïn avait déjà tout prévu.

Une explosion vint retentir dans l'entièreté du sous-sol, stoppant tout mouvement et d'une seconde à l'autre semant le chaos.

- Madame Williams, vous devez partir maintenant.

Une fois au volant tous les hommes se mirent à l'avant de la voiture attendant le signal de l'extérieur. Le volet s'ouvrit doucement alors que les balles s'échangeaient.

- Maman, je peux arrêter ?

- Non, ne t'arrête pas.

Je regardais Kara dans le rétroviseur, à l'arrière, elle portait son ciré jaune poussin.

Qu'est-ce que nous étions en train de faire...

- Quand je vous le dirai, vous foncerez jusqu'au portail sans lâcher l'accélérateur, quand vous serez à cinq mètres des portes, on ouvrira la barrière en les refermant derrière vous. Avez-vous des questions ?

J'inspirais et regardai Kara dans le miroir.

- Aucune, c'est très clair.

- Très bien.

Il se recula et je fermai la fenêtre. Le volet était complètement ouvert et aucun mouvement n'avait été repéré.

Ils s'écartèrent tous et l'homme à côté de la voiture me fis signe de foncer. J'appuyai de toutes mes forces sur l'accélérateur sortant de l'habitacle pour laisser les rayons de soleil traverser mes yeux.

Je parcourus la cour à une vitesse hallucinante, sous les balles. Et je m'efforçais de ne pas regarder derrière-moi. Mais quand mon regard passa sur le rétroviseur, j'aperçus mon mari au sol entouré d'hommes inconnus.

S'en m'en rendre compte, je ralentis. Et me stoppa dans ma course, j'avais mal au ventre de penser à ce qu'il allait se passer.

En un éclair, une lame vint lui trancher la gorge, faisant arrêter mon cœur en me laissant des remontées amères dans la gorge.

Non...

- Papa !!

Je retrouvai le regard en pleure de Kara, de bout sur la banquette arrière. Elle avait arrêté de chanter et je n'avais même pas remarqué. Trop bousculé par la scène.

- Kara, non assieds-toi, ferme tes yeux !

- Maman, papa, il est là-bas, me dit-elle le visage défiguré par les larmes.

- Je sais, mais il faut que tu te rassoies mon cœur !

Je tirai sa jambe pour que ses fesses se retrouvent sur la banquette et repris mon avancée, je ne regardais pas derrière et arrivai devant le portail. À 5 mètres de lui, les portes s'ouvrirent me laissant sortir de ce champ de bataille. La voiture dérapa et je regardai Kara pour voir son état, elle n'avait rien, mais continuait de pleurer à chaudes larmes.

Je vis le portail se refermer et sans perdre une seconde je reprends ma route. Après ce chaos, il fallait que je trouve un endroit sûr pour nous deux. J'espère voir Caïn nous rejoindre dans quelques jours, mais après cette vision d'horreur, je n'avais plus aucun espoir. L'espoir est mauvais pour celui qui s'y accroche.

Je chasse mes larmes et règle le GPS sur l'aéroport le plus près. Je lui avait promis de suivre ses consignes, mais à présent plus rien ne me garantirait notre survie sans lui, alors j'allais devoir improviser et je savais exactement où me rendre maintenant.

Les pleurs de Kara sur la route étaient tout ce que l'on pouvait entendre dans la voiture, les miens étaient intérieurs. Mais c'était le jeu après tout et il avait perdu.

L'espoir est mauvaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant