Chapitre 50 - Cauchemardesque

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TW : (suicide)


Quelle mouche l'avait encore piqué ?

- Tu penses que la noire est assez bien ? Parce que j'ai l'impression de simplement renvoyer " Embrasse-moi sur le champ", ce qui ne me déplairait pas...

Abi monologuait devant son armoire, cherchant à trouver la robe parfaite pour ce soir.

L'idée qu'Isaac lui ait proposé un dîner ne me plaisait pas du tout. Elle avait l'air prête à lui confier sa vie s'il lui demandait de le faire, elle agissait si impulsivement quand il s'agissait de lui.

- Tu le connais à peine, qu'est-ce que tu comptes faire avec lui ?

- Ce n'est qu'un dîner, arrête de voir le mal là où il n'y en a pas.

Elle avait raison, cette ville avait tendance à me rendre paranoïaque. Les tas de vêtements accumulaient sur le sol et s'écroulaient à chaque vêtement qu'elle ajoutait au sommet.

Je fixais une robe rouge qu'elle avait porté à notre arrivée.

- Justement, je ne peux pas m'en empêcher tant que nous ferons partie de ce monde. C'est un mercenaire Abi. Rétorquai-je doucement avant de chuchoter ma dernière phrase.

Elle arrêta de fouiller activement son armoire et me fusilla du regard, je ne cherchais pas à l'empêcher de vivre sa vie, j'avais seulement peur pour elle, comme elle avait pu avoir peur pour moi auparavant. Mais elle ne le comprenait pas.

- C'est un mercenaire, alors quoi ? Finn dirige un réseau entier et touche à une centaine de choses illégales et tu veux me faire croire que le fait qu'il soit mercenaire devrait me rebuter ?

- Finn et Isaac sont complètement différents-

Sans me laisser le temps de finir mon explication, elle me fusilla du regard comme si Isaac était devenu son talon d'Achille et que la simple mention de son nom l'électrisait.

- Parce que tu connais Finn mieux que je ne connais Isaac ? Laisse-moi rire, tu t'enfonces tête baissée dans une histoire avec un homme que tu ne connaissais pas il y a quelques mois, et que tu ne connaîtras plus dans deux jours. Alors pourquoi je n'aurais pas le droit d'en faire autant ?

Je restais de marbre face à ses reproches alors qu'une pointe de vérité vint écraser mon ventre.

Ça ne m'embêtait pas de passer pour l'amie égoïste autant qu'elle le voulait, je ne prendrais pas le risque qui lui arrive quoi que ce soit. Peut-être qu'Isaac était réellement un homme respectueux, capable de la protéger à l'encontre de sa vie, mais je n'en avais pas la certitude.

Son dos me fit face, elle comptait trouver sa robe et rien ne la ferait changer d'avis. Alors je me résignais à ne rien ajouter.

Dans un soupir, je m'abaissai pour ramasser la robe rouge et la lui présentai sans un mot. Elle ne souriait pas, rien ne m'indiquait qu'elle aimait ma proposition, pourtant, je savais que oui.

Elle prit le tissu pour le déplier et l'inspecter.

Je m'approchai et l'enlaçai fortement.

- Tu seras magnifique dedans, appelle-moi quand tu seras revenue, je veux tout savoir. Lançai-je avant de quitter la pièce.

Elle avait changé depuis notre arrivée ici, en bien. Toute notre vie, nous avions rêvé de partir de Londres et de pouvoir vivre une vie extérieure à celle que nos mères avaient décidée.

Maintenant, que nous étions arrivés jusqu'ici, j'avais l'impression de seulement vivre pour elle, pour m'assurer que ce réseau et ma revanche ne l'entachent pas.

L'espoir est mauvaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant