L'espoir est mauvais

Chapitre 11 - Entraînement

- Baisse d'un ton quand tu me parles !

- C'est quoi le principe d'envoyer Abi à l'autre bout du pays ?!

- Ton amie ne sera pas toute seule et elle avait l'air ravie, tu devrais arrêter de penser à ta personne deux secondes. Me lança Finn en se levant de son fauteuil.

- Ça n'a aucun rapport, tu lui as retourné le cerveau pour qu'elle accepte de partir, je me trompe ?

Il me fit face, je voyais sa mâchoire se contracter, signe qu'il en avait plus qu'assez de m'entendre.

- Je n'ai pas le temps d'écouter tes revendications de gamine, du moins je n'ai pas de temps pour toi. Elle part quelques jours parce qu'il faut que tu t'occupes de quelque chose d'important. Et elle a bien compris qu'elle ne devait pas venir interférer avec ça.

- Quelque chose ? Quoi ?

- Tu le sauras plus tard, maintenant sors. Tu me donnes la migraine.

- Et tu me donnes la nausée, chacun son problème.

- Trésor, sors de là avant que je ne le fasse moi-même, et crois-moi tu ne vas pas du tout apprécier. Dit-il en s'approchant plus près énervé.

Je le regardai dans le blanc des yeux en m'avançant un peu plus.

- S'il lui arrive quoi que ce soit là-bas, il n'y aura plus aucun accord entre ton réseau et moi.

- Dommage, je misais tout sur toi. Me dit-il sarcastiquement.

Après lui avoir présenté mon majeur, je partis rejoindre Abi dans la cour. Elle partait dans quelques minutes avec Nox et une dizaine d'hommes. Elle avait l'air totalement ailleurs, comme si se rendre aux quatre coins du pays n'était qu'un road trip pour elle.

Je n'avais pas l'impression qu'elle se rendait bien compte dans quoi elle s'aventurerait en acceptant.

- Vous partez dans combien de temps ? Interrogeai-je Nox, qui chargeait son coffre.

- D'une minute à l'autre.

Je le voyais me fixer du coin de l'œil, puis il soupira.

- Ça ne me fait pas plus plaisir qu'à toi, de l'emmener avec nous. C'est la pire idée qu'ait eue Finn, mais il ne lui arrivera rien.

- Tu peux le dire, c'est une idée complètement minable... Est-ce que tu sais quel est la chose dont je dois m'occuper pendant votre départ, ton patron n'a rien voulu me dire ?

- Alors c'est sûrement que je ne dois pas le faire non plus. Bon, on va y aller !

Il avait parlé assez fort pour que tous les hommes dans la cour puissent de l'entendre.

Je m'avançai vers Abi, elle me souriait en ouvrant ses bras.

- Tu vas me manquer, je volerais le téléphone d'un de ces types pour t'appeler, ça va le faire.

Je la fixai encore septique de sa décision et lui dis une dernière fois au revoir avant que les voitures ne partent.

Je les regardais partir avec une colère noire qui augmentait de minutes en minutes. J'en avais mal au ventre.

Je me décidai finalement à retourner à l'intérieur et une fois la porte fermée, le silence de la maison me parut plus bruyant qu'avant.

- C'est pas vrai, ils ne pouvaient pas prendre Bailey avec eux plutôt.

Lou arriva dans mon dos avec deux gros sacs noirs dans les mains. Je rigolai à sa réflexion.

- Si ton frère continue de prendre de telles décisions sans m'en parler, je raccourcirai sa durée de vie.