Chapitre 57 - 56 Danforth Avenue

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- Je ne sais pas si c'est réellement le moment de parler de ça. Finn, nous devons partir. Affirma Lou avec conviction.

Je n'étais pas décidée à les laisser partir, c'était hors de question, car maintenant, que j'avais toutes les cartes en main pour gagner la partie, j'allais les utiliser les unes après les autres en commençant par Lou.

- Vous ne partirez pas tant que je n'aurais pas ce que je veux.

Finn me fixa longuement en me déshabillant du regard, un sourire collé aux lèvres. Il fit signe à Lou de se taire lorsque celui-ci essaya d'intervenir de nouveau.

- Je t'en prie, vas-y, montre-moi comment tu comptes t'y prendre pour empêcher vingt de mes hommes de venir défoncer cette porte si tu nous contrains à rester.

- J'ai le double de tes hommes en bas et ils n'attendent qu'un seul mot de ma part pour renverser cet endroit de fond en comble. Tes hommes seront écrasés à la seconde où ils essayeront de bouger le petit doigt.

Mon regard était devenu plus perçant, scrutant les alentours, il avait cette fâcheuse habitude de me sous-estimer. Et j'adorais le contredire.

Peut-être qu'un quart d'heure s'était écoulé depuis que j'avais quitté la salle, mon père avait pour indication d'attendre mon retour à ses côtés avant de voler à ma rescousse bêtement et je savais qu'il respecterait ma volonté même s'il devait se faire violence.

Je sentais la fatigue s'abattre sur mes muscles, le décalage horaire m'avait violemment sauté au visage. Cette interminable soirée n'y était pas pour rien.

- Finn. Le dépêcha Lou.

- Qu'est-ce que tu essayes de prouver ? Me demanda-t-il.

Il avait changé de ton, sa patience venait d'être atteinte à lui aussi. Il était prêt à me sauter dessus. Son corps était étonnement proche du mien alors que j'essayais de laisser un bon mètre entre nous.

Son manque de sang-froid se faisait ressentir, mais je pouvais facilement compter sur la fatigue que son visage essayait d'étouffer. Lui non plus n'avait pas l'air au meilleur de sa forme.

Pourtant, au lieu d'écourter cette discussion en me donnant les réponses que je souhaitais, il continuait de poser des questions plus absurdes les unes que les autres.

Dans un profond soupir de désespoir, je lui répondis d'une voix sèche.

- Je n'ai pas besoin de prouver quoi que ce soit.

- Mais tu n'es pas seulement venue ici pour elle, je me trompe ?

Je grimaçai lorsqu'il s'approcha pour me regarder de sa hauteur. Il avait l'air de penser qu'Abi n'était pas une assez grande motivation pour moi pour que je fasse tout ce chemin.

Il avait tort et sa façon d'attendre ma réponse sans me quitter du regard m'angoissait de plus en plus.

- Elle est la seule raison pour laquelle je suis devant toi à te parler. Qu'est-ce qui mériterait autant d'effort de ma part sinon ?

- À toi de me le dire. Murmura-t-il.

J'avalai amèrement ma salive et reculai d'un pas en reportant mon attention sur son frère. Lou alternait son regard de nous à l'extérieur.

De toute évidence, il y avait une chose qui les poussait à fuir le plus vite possible de cette soirée. Et je ne pensais pas y être pour quelque chose.

- Écoute ma jolie, Abi n'est pas avec nous. Elle habite chez Isaac maintenant, si tu veux la revoir fonce, vas-y, mais ne te fait pas trop de film, elle ne va pas t'accueillir à bras ouvert.

L'espoir est mauvaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant