Chapitre 5 - Kara Williams

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- Ça fera 100 dollars.

- Tenez, dis-je en tendant une liasse de billets, pour payer le motel.

La femme à l'accueil, me donna la clé, ou plutôt nous la balança. Elle se remit confortablement dans son siège à roulette, tandis que nous prenions la clé en direction de notre chambre qui se trouvait au deuxième étage du motel, numéro 203.

- Cette femme arrive à être encore moins aimable que toi au réveil, c'est incroyable. Me dit Abi en ouvrant la porte.

-Sympa.

- C'est tout ce qu'il me fallait.

Elle sauta sur le lit double et enfouit sa tête dans les coussins.

- Quand tu auras terminé de renifler les draps, tu me préviendras, qu'on puisse parler de demain.

Elle releva la tête et s'assit au milieu du lit.

- Je suis toute ouïe, raconte-moi comment on va encore passer pour des tarées auprès des habitants de cette ville.

- Bien sûr que non, demain matin on retournera à ce bar, le gérant pourra peut-être nous aider, lui.

- J'en sais rien, je vais prendre une douche.

- Est-ce que tu es au courant qu'on n'est pas en vacances ici ? Lui criai-je pour qu'elle m'entende à travers la salle de bain.

Elle ne me répondait pas, mais je savais qu'elle m'avait très bien entendu. En attendant l'accès à la douche, je cherchai le peu de réseau possible, ce qui apparemment n'existait pas ici.

Les rideaux fermés laissaient tout de même passer la lumière jaune des lampadaires. Nous n'avions pas choisi le motel le plus splendide de Washington, les murs étaient à coup sûr en carton, puisque l'isolement avec nos voisins n'avait rien de très qualitatif.

Abi libéra la salle de bain, me laissant profiter d'un bain chaud. J'avais les jambes engourdies, et la tête lourde.

Nous étions parties de chez nous depuis environ dix heures. Et je n'arrivais pas à croire que nous ayons pour de bon, quitté le campus.

Une fois en pyjama et allongée toute les deux dans cet énorme lit, un silence s'imposa dans la pièce, mais Abi le coupa immédiatement.

- Tu penses que nos mères sont déjà en route pour venir nous tuer ?

- Elles vont arriver avec des piques et des torches enflammées, si tu veux mon avis. Lui dis-je en rigolant.

Elle rigola avec moi, en s'imaginant la scène.

- Je pense que le pire c'est que ma mère en serait capable, et je l'aime pour ça.

- Ouais aussi folle que sa fille.

- On ferait mieux de dormir si tu veux aller chasser du mafieux demain.

- Tu m'épuises Abi.

- Allez, bonne nuit.

Elle vint m'embrasser le crâne et se tourna dos à moi. J'éteignis la lampe de chevet et fermai les yeux, bien décidé à profiter de cette nuit de sommeil.











J'arrive à sentir l'air frais de la chambre, le filet d'air glacé mon corps et je tirai la couverture pour recouvrir mes épaules. Mais en la tirant, je ne sentis aucun poids appuyé sur celle-ci.

En déplaçant ma main sur le matelas, je découvris la place d'Abi vide. J'ouvris les yeux dans la pénombre en entendant un bruit, mon attention se tourna vers la salle de bain au bout de la pièce.

L'espoir est mauvaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant