Chapitre vingt.

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(tw : sexe, violences conjugales)

Janvier 2026

Elio ouvrit les yeux, la tête un peu embrumée. Il mit quelques secondes à comprendre où il était mais son esprit s'éclaira soudainement quand il tourna la tête pour découvrir Maé à ses côtés. Ce dernier dormait encore, profondément, un de ses bras entourant les hanches du rouquin. Elio se mordit les lèvres, tous les souvenirs de la veille lui remontant en mémoire... Après avoir couchés ensemble, ils avaient dîné – le plat typiquement brésilien que la mère de Maé avait préparé. Et ils avaient refait l'amour. Trois fois dans la nuit. Elio ne se souvenait pas de la dernière fois où il avait autant pris son pied... Il savait qu'il était censé regretter cette nuit mais il n'y arrivait pas. Il se redressa un peu, veillant à ne pas réveiller Maé. Il prit le temps de l'observer, de longues secondes. Plus de dix ans s'étaient écoulés mais le jeune Pinheiro était toujours aussi beau. Maé était de ces hommes-là. De ceux qui attiraient les regards, qui faisaient chuchoter des « il est vraiment magnifique » mais dont la beauté n'avait d'égal que sa gentillesse et son optimisme. Elio se glissa lentement hors du lit. Il se passa une main dans les cheveux et chercha des yeux son caleçon, qu'il enfila.

— Tu comptes faire comme dans les films et filer en douce pendant que je dors ?

Le rouquin sursauta. Il se tourna pour constater que Maé avait les yeux grands ouverts et le fixait. Elio fit un petit sourire nerveux et secoua la tête.

— Ce serait stupide de ma part, dans la mesure où on travaille au même endroit et que je ne pourrais donc pas t'éviter ad vitam aeternam.

Maé se redressa un peu tandis qu'Elio revenait vers le lit. Il s'assit sur le bord, sans trop savoir quoi dire. Hier, ils n'avaient pas réfléchi. Ils s'étaient laissé porter par leurs envies, sans vouloir un instant penser au bazar que tout cela allait mettre dans leurs vies. Mais ce matin, la réalité voulait reprendre ses droits. Cependant, Maé ne semblait pas de cet avis. Il vint s'asseoir derrière Elio, ses jambes de part et d'autre de son amant et embrassa délicatement sa nuque. Le rouquin ferma les yeux, un long frisson lui parcourant le corps.

— Maé...

— S'il te plaît. J'ai pas envie de revenir à la vraie vie de suite...

Elio ne répondit pas mais appuya son dos contre le torse de Maé. Il tourna la tête, une de ses mains se posant sur la joue de son amant alors que ses lèvres venaient se saisir des siennes, avec une douceur infinie. Maé sentit son cœur s'accélérer, malgré lui. Il le sentait, tambouriner violemment dans sa poitrine, comme s'il voulait sortir et hurler au monde ce qu'il éprouvait pour Elio. Il entoura la taille fine du rouquin de ses bras, répondant à son baiser sans aucune hésitation. Il aurait pu passer des heures ainsi... A tenir Elio contre lui et à l'embrasser. Il alla ensuite enfouir son visage dans son cou, respirant son odeur. Presque treize ans mais Maé prenait conscience qu'il était toujours aussi accro à Elio. Il ne pouvait pas s'en détacher.

— Tu veux bien rester pour le petit-déjeuner ?

— Et si je t'avouais que j'ai envie de rester toute la journée ? Murmura Elio.

Maé releva la tête. Leurs regards se rencontrèrent. Le temps sembla s'arrêter l'espace de quelques secondes... Juste assez pour qu'ils soient de nouveau attirés l'un par l'autre. Leurs lèvres s'heurtèrent brutalement, presque férocement. Ce n'était même plus une envie, c'était un besoin. Vital, impérieux. Elio bascula Maé sur le lit, se mettant à califourchon sur lui, sans cesser de l'embrasser. Il avait l'impression d'enfin retrouver qui il était... Avec Tim, il s'était fané, effacé. Il subissait tous ses rapports, que ce soit dans le sexe ou juste dans les moments de « tendresse ». Il n'avait pas toujours été comme ça. Elio avait beau être angoissé, peu sûr de lui, à une époque, il avait su jouer de ses charmes, mener la danse... Et il devait admettre que c'est Maé qui lui avait tout appris. Il alla d'ailleurs glisser ses lèvres dans le cou de son amant, avant de descendre ses baisers sur son torse. Maé se mordit les lèvres, passant une main dans ses cheveux, le souffle court. De bon matin, il perdait déjà la tête. Il se redressa sur ses coudes.

Notre amour pour seule limite [BxB] [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant