Notre amour pour seule limite [BxB] [TERMINÉE]

Chapitre trente-sept.

Juin 2026

Maé ouvrit les yeux et tourna légèrement la tête. Il eut un petit sourire. Elio dormait à ses côtés. Cela faisait une semaine maintenant que le rouquin était sorti de l'hôpital et autant de temps qu'il squattait chez Maé. Elio n'avait pas envie de retourner dans la maison de Tim, il n'en avait plus la force, entre les vestiges de sa relation avec le chirurgien et sa tentative de suicide, c'était plus qu'il ne pouvait le supporter. Maé avait donc, sans hésiter un instant, accepté avec plaisir qu'Elio reste avec lui. A vrai dire, il ne comptait plus se séparer de lui, pas une seule seconde ni un seul instant. Se tournant légèrement, soutenant sa tête d'une main, Maé observa Elio. Il pouvait le regarder dormir pendant des heures, sans se lasser. Son regard glissa sur les traits du visage de son amant. Endormi, il semblait plus serein, plus paisible. Même si les choses s'arrangeaient, même s'ils étaient enfin ensemble, Maé savait qu'ils avaient encore du chemin à parcourir. Elio se battait contre des démons depuis trop longtemps, ces derniers ne disparaîtraient pas du jour au lendemain. Le rouquin avait beau être sorti de l'hôpital, être vivant, Maé voyait bien, parfois, qu'il était absent. Son regard s'éteignait et Elio fixait le vide pendant de longues secondes, des minutes entières même si personne ne venait l'interrompre. Le coach savait que c'était normal. Le temps arrangerait les choses... Le temps et beaucoup de soutien, de bienveillance et de compréhension. Maé était prêt à faire tout son possible pour qu'Elio aille mieux. Pour qu'il puisse enfin vivre comme il l'entendait et, Maé l'espérait de tout son cœur, être sincèrement heureux. Tendant la main qui ne soutenait pas sa tête, Maé alla doucement caresser la joue d'Elio. Ce dernier bougea légèrement et ouvrit les yeux. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres alors que son regard rencontrait celui de Maé.

— Salut...

— Salut trésor. Murmura Maé.

Il se pencha pour embrasser tendrement la joue d'Elio. Le jeune homme en profita pour l'entourer de ses bras, l'attirant un peu plus à lui, allant capturer ses lèvres avec lenteur. Maé sourit contre la bouche de son amant, ses doigts glissant le long de son dos. Les hématomes suite à la seconde agression de Tim avaient quasiment disparus. Physiquement, Elio allait bien mieux. Ils ne restaient que ses poignets, toujours bandés, le temps que ses plaies cicatrisent. Maé avait bien du mal à poser ses yeux dessus, la culpabilité revenant le frapper à chaque fois. Il n'était pas le seul responsable de la tentative de suicide d'Elio mais il en était l'élément déclencheur. Encore. Il le savait, il en était conscient et voir les bandages sur les poignets de son amant lui donnait envie de pleurer. Mais il ne pouvait pas modifier ce qui était arrivé... Maintenant, il fallait aller de l'avant. Rompant le baiser, Maé caressa de nouveau la joue d'Elio.

— Comment tu vas, ce matin ?

Elio sourit. Maé lui posait cette même question, sans faillir, depuis une semaine. Comme pour s'assurer que tout allait vraiment bien.

— Je vais bien.

Le rouquin baissa les yeux sur ses poignets, les frottant légèrement. Maé lui prit doucement les mains pour le stopper. Elio faisait constamment ce geste... Se frotter les poignets, gratter ses plaies par-dessus ses bandages. C'était sûrement l'angoisse qui le faisait agir mais Maé avait peur qu'il se fasse mal, même inconsciemment.

— Arrête ça.

— Pardon. C'est machinal...

— Ça te fait mal ?

Elio ne répondit pas de suite. Oui, ses plaies le tiraient un peu mais il savait que c'était le temps de la cicatrisation. C'était plus gênant que douloureux.

— Non, pas trop. Je vais bien Maé, je te promets.

Maé hocha la tête. Il n'avait pas envie d'être trop insistant non plus, ce n'était pas le but. Se redressant un peu, il jeta un coup d'œil au sac d'affaires d'Elio, qui traînait dans un coin de la chambre. Maé se passa la langue sur les lèvres, en pleine réflexion.