Chapitre trente-deux.

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(tw : violence, agression, coups et blessures, sang)

Mai 2026

Elio était en train de préparer le dîner. Tim n'allait pas tarder à rentrer du boulot... Le rouquin devait admettre que cela lui avait fait du bien d'être plus ou moins libre pendant l'espace de quarante-huit heures. Après le dîner avec Charly et Allison chez Maé, il était resté chez ce dernier pour en profiter un maximum. Il était rentré seulement une heure auparavant et seulement parce qu'il n'avait pas le choix... Il aurait aimé pouvoir rester chez Maé, dans ses bras. Sa douceur, sa prévenance lui faisaient du bien. Elio se sentait en sécurité, avec son amant. Il n'avait pas peur, il reprenait presque confiance en l'avenir quand ils étaient tous les deux. Mais la réalité reprenait toujours très vite ses droits... Elio arrivait à oublier l'horreur de sa vie pour quelques heures quand Maé lui souriait. Quand ils regardaient un film, faisaient l'amour ou juste discutaient de tout et de rien. Dans ces moments-là, le rouquin avait l'impression d'avoir la vie qu'il avait toujours voulue. Un endroit apaisant, où régnaient la compréhension et la bienveillance. Puis il se rappelait que ce n'était pas sa réalité, pas sa vie. Qu'il n'était pas vraiment avec Maé. Qu'il était presque prisonnier de Tim et de sa violence, de son mépris. Y penser lui donna soudainement la nausée. Il se concentra sur le plat qu'il était en train de faire, essayant d'empêcher son esprit de dériver. Il se faisait peur, depuis quelques temps. Il jouait les équilibristes depuis des années mais ces dernières semaines, il avait trop souvent failli tomber. Son équilibre était précaire, Elio se sentait instable. A tout moment, il pouvait basculer, s'enfoncer dans ce gouffre profond, effrayant et dont on ne revenait pas. Cela le terrifiait et en même temps, la chute sonnait tellement douce à ses oreilles. Elio soupira mais se tendit en entendant la porte d'entrée s'ouvrir. Tim venait de rentrer. Le rouquin s'essuya les mains avec un torchon et se tourna, au moment où son fiancé arrivait dans la cuisine. A son air, Elio sentit de suite que quelque chose n'allait pas. Tim ne lui dit rien. Il ne le regarda même pas. Il alla, silencieux, se servir un verre de rhum. Il en but une longue gorgée, avant de poser le récipient sur le plan de travail. Il tournait le dos à Elio et ce dernier sentait son mauvais pressentiment enfler, grandir, encore. Il profita que Tim ne le regarde pas pour composer discrètement le numéro de Maé. Il eut à peine le temps de glisser ensuite son portable dans la poche de son jean que son fiancé se tourna vers lui, un sourire bien trop avenant au visage.

— Alors bébé, comment se sont passées ces dernières quarante-huit heures ?

Elio eut un petit haussement d'épaules.

— Comme d'habitude, je...

— Et je peux savoir où tu étais ?

— Co..Comment ça ? Bafouilla Elio, sans comprendre.

Tim se passa la langue sur les lèvres, sans quitter son fiancé des yeux. Elio essaya de garder un air neutre mais l'angoisse était en train de monter en lui. Tim avait le même regard que le soir où il avait appris qu'il connaissait Maé depuis le lycée...

— Vois-tu, bébé, je ne suis pas si con que tu le penses. Tu croyais vraiment que j'allais te laisser deux jours sans surveillance ? Je t'ai géo localisé avec ton téléphone. Et tu n'étais pas ici. A aucun moment.

Elio sentit son estomac se tordre violemment. Il garda le silence tandis que Tim souriait, toujours très calme.

— Alors je te repose la question, Elio. Où étais-tu ? Ou plutôt... Avec qui ?

— Je... Tim, chéri, ce n'est pas...

— T'étais avec lui.

Ce n'était pas une question. Tim n'était pas bête, loin de là. Il n'avait pas besoin qu'Elio le lui dise, il le savait. Lentement, le chirurgien reprit son verre... Qu'il jeta brusquement en direction d'Elio. Le récipient se fracassa sur la porte de placard derrière le rouquin, à seulement quelques centimètres de son visage. Ce dernier sentit quelques éclats de verre lui couper la joue, s'enfonçant dans sa peau. Il n'eut pas le temps d'esquisser le moindre geste que Tim l'attrapa violemment à la gorge.

Notre amour pour seule limite [BxB] [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant