Chapitre vingt-huit.

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(tw : sexe)

Avril 2026

Maé ouvrit les yeux d'un coup et se redressa, un peu surpris. Il venait de se tourner dans son sommeil et n'avait trouvé à ses côtés qu'une place vide. Le jeune homme cligna des yeux, peu habitué à se réveiller seul ces derniers jours. Depuis qu'Elio était sorti de l'hôpital et qu'il vivait chez lui, ce dernier dormait beaucoup et Maé se réveillait souvent avant lui. Mais ce matin, ça ne semblait pas être le cas. Le coach soupira, d'ailleurs. C'était le dernier jour d'Elio ici. Demain, il allait devoir retourner auprès de Tim et rien que d'y penser, Maé sentit son estomac se contracter. Elio et lui n'en avaient pas parlé mais ils allaient bien devoir... Maé se leva du lit et se dirigea vers le salon et la cuisine. Il haussa légèrement les sourcils en entendant de la musique et encore plus en découvrant Elio. Ce dernier était devant les plaques de cuisson, de toute évidence en train de préparer le petit-déjeuner... Et il chantait. Maé l'observa quelques instants. Elio s'était plutôt bien rétabli, physiquement du moins. Son visage ne portait quasiment plus aucune trace des coups de Tim. Il avait juste une légère cicatrice au niveau de l'arcade sourcilière. Les hématomes sur son torse commençaient à disparaître, ils étaient encore visibles mais plus de couleurs vert jaunâtre que bien noir. Son poignet gauche, lui, était toujours plâtré mais ce n'était pas le plus dérangeant. Ses côtes s'étaient rétablies aussi, Elio devait juste éviter les mouvements trop brusques qui lui causaient encore un peu de douleurs. Mais actuellement, il ne semblait pas s'en soucier puisqu'il chantait, la spatule en guise de micro, tout en effectuant quelques petits pas de danse avec Margarita, qui tournait autour de lui en aboyant joyeusement.

Taaake on me... Take me on ! I'll be goooone in a day or two !

Maé était à la fois éberlué et sous le charme. Il n'avait jamais vu Elio ainsi... Comme si tous les malheurs n'existaient soudainement plus, comme s'il vivait la vie qu'il avait toujours voulue. Il y avait quelque chose de presque touchant dans cette scène. Maé ne pouvait s'empêcher de penser que c'était ce qu'il aimerait au quotidien. Se réveiller pour trouver Elio en train de chanter un vieux tube des années 80 dans la cuisine, avec son petit sourire aux lèvres. C'était, à ses yeux, la définition même du bonheur.

So needless to say, I'm odds and ends ! But I'll be stumbling away slowly learning that life is okay...

Le coach sentit son cœur se gonfler de tendresse, soudainement. Il ne voulait pas que cet Elio là disparaisse... Il ne voulait plus voir la tristesse prendre le dessus, le mettre à terre, encore. Il voulait un Elio chantant, dansant. Le bonheur le rendait encore plus beau. Il finit cependant par se racler la gorge pour notifier sa présence. Le rouquin cessa de se dandiner et Maé le vit rougir. Il esquissa un petit sourire alors qu'Elio plissait le nez.

— Tu es là depuis longtemps ?

— Suffisamment pour te dire que tu es adorable quand tu remues tes fesses en rythme. Répondit Maé, taquin.

Il s'approcha d'Elio pour aller l'embrasser avec douceur. Ce dernier marmonna des paroles inintelligibles. Maé pouffa de rire avant de se tourner vers les plaques de cuisson.

— Tu nous prépares le petit-déjeuner ?

— Des pancakes ! Lança fièrement Elio.

Maé se mordit les lèvres. Il aurait pu s'en douter, le rouquin avait de la farine sur le visage. Maé la lui enleva avec délicatesse, avant de saisir son visage entre ses mains, caressant ses joues de ses pouces. Il inclina légèrement la tête.

— Tu m'as l'air de bien bonne humeur...

C'était étonnant dans le sens où le professeur allait bientôt devoir retrouver Tim, dans moins de vingt-quatre heures. Elio était résilient mais Maé savait qu'il ne l'était pas au point de danser de bon matin alors qu'il allait revoir son bourreau dans peau de temps.

Notre amour pour seule limite [BxB] [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant