Notre amour pour seule limite [BxB] [TERMINÉE]

Chapitre vingt-deux.

(tw : sexe)

Février 2026

Maé était dans la salle des professeurs, en train de se servir un café. Il essayait de faire le tri dans ses pensées. Son esprit était focalisé sur Elio depuis des jours, il ne pouvait pas faire autrement... Rien que l'avoir laissé repartir chez lui, près de Tim, lui donnait la nausée. Il n'osait imaginer ce que le chirurgien pourrait lui faire. Chaque jour, au lycée, il avait peur de voir arriver le professeur de littérature avec des marques de coups. Pour le moment, cela semblait bien aller. Dans la mesure où Elio quittait directement les locaux dès qu'il avait terminé pour rentrer à l'heure chez lui. Ils ne s'étaient pas vraiment reparlés depuis que le rouquin avait fondu en larmes dans ses bras. Ils se saluaient dans les couloirs, sans plus. Cela ne plaisait pas à Maé. Il refusait qu'Elio l'évite. Il ne voulait pas de ça. Il voulait le protéger, mettre au point un plan d'attaque contre Tim, quelque chose. Maé devenait fou, à force d'y penser. Il ne savait pas comment contrer Tim, comment le faire tomber, comment prouver qu'il était violent et dangereux mais il n'allait certainement pas attendre qu'Elio finisse à l'hôpital – ou pire – pour agir. Il releva les yeux en entendant la porte s'ouvrir.

— Ah c'est toi. Souffla-t-il en voyant Charly.

La jeune femme fit la moue.

— Cache ta joie, dis donc.

— Pardon. J'suis content de te voir, j'espérais juste que ce soit...

— L'amour de ta vie, je sais ! Lança joyeusement Charly en venant se servir une tasse de café.

Maé plissa le nez, l'air renfrogné.

— Ce n'est pas l'amour de ma vie. Marmonna-t-il.

— Va falloir que tu arrêtes de te voiler la face, hein.

— Et toi, tu veux parler de Spencer ?

La question fit mouche. Charly prit un air pincé et fusilla Maé du regard. Elle alla s'asseoir à une des tables de la salle, en soupirant. Paquito était sur son épaule, comme toujours et il dû sentir son émoi car il frotta son bec contre la joue de sa propriétaire. Maé fronça les sourcils et vint s'asseoir face à son amie.

— Désolé si j'ai dit quelque chose qui fallait pas...

— Non, non, c'est pas toi. C'est moi. Ca fait déjà quelques semaines maintenant que Spencer est là, je vois bien qu'elle essaye de... De renouer mais... Je bloque.

— Et pourquoi ?

Charly eut un instant d'hésitation. Elle était souvent appréciée par les autres mais elle se confiant rarement sur certains aspects de sa vie... Parce qu'elle savait que les gens n'étaient, bien souvent, pas aussi bienveillants et ouverts d'esprit qu'elle. Mais Maé, c'était différent. Sous ses airs de mec nonchalant, Charly avait de suite senti que c'était quelqu'un qui s'intéressait vraiment aux autres. Sans jugement, toujours avec beaucoup de douceur, de bienveillance.

— A l'époque, avant que Spencer me quitte, on s'envoyait tout le temps en l'air.

— Et donc ? Quel est le problème aujourd'hui ?

La jeune femme eut un sourire triste.

— J'ai pris conscience de qui j'étais. Je suis asexuelle, Maé.

Charly haussa les épaules. Elle n'avait pas honte de l'admettre, seulement, les gens avaient souvent toujours la même réaction quand elle le disait. Le regard surpris, l'air de dire que ce n'était qu'une phase, qu'elle pourrait faire un effort, que ça finirait par passer.