Chapitre trente-quatre.

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(tw : tentative de suicide, sang, état de choc)
Si vous vous reconnaissez dans ce chapitre, n'oubliez pas que vous n'êtes pas seuls. Jamais. N'hésitez pas à demander de l'aide. Je vous aime. <3

Mai 2026

Elio se gara sur le parking du lycée. Il resta quelques secondes immobile, après avoir éteint le moteur, les yeux dans le vague. Cela faisait dix jours désormais, que Tim avait tenté de le tuer, que Maé avait failli tuer Tim, qu'Elio avait porté plainte. Le rouquin avait passé ces derniers jours à l'hôpital. Quelque part, il avait eu plus de chance que la dernière fois, ses blessures étaient moins graves. Il avait une cheville foulée mais avec une attelle, il pouvait marcher normalement. Bien sûr, il avait des hématomes violacés un peu partout, un traumatisme crânien – encore – mais globalement, il allait bien... Si l'on enlevait le fait que Tim l'avait étranglé presque jusqu'à la mort et qu'Elio avait encore l'impression de suffoquer parfois. Il avait senti la froideur l'envelopper, il savait que si Maé était arrivé une minute plus tard, ça aurait été trop tard... Une minute. Sa vie n'avait tenu qu'à une minute. C'était à la fois si court et si long. Elio soupira et sortit de la voiture. Tim était actuellement en détention, en attendant son procès. La nouvelle de sa violence s'était répandue comme une traînée de poudre et la plainte d'Elio aussi... A sa grande surprise, des internes de l'hôpital où travaillait Tim avait également déposé plainte, sans doute encouragé par le fait de ne plus se sentir isolé. Elio avait découvert, horrifié, que son fiancé avait harcelé et agressé au moins trois personnes différentes au boulot. Il en avait la nausée... Tim n'était pas quelqu'un de bien, Elio le savait mais apprendre autant d'horreurs était difficile à encaisser. L'avantage, c'est qu'il avait retrouvé sa liberté. Tout était au nom de Tim, Elio comptait bien s'en débarrasser, changer de voiture, déménager mais en attendant, il avait de quoi vivre. Même si rester dans la maison où il avait vécu avec Tim le mettait mal à l'aise. Il avait hâte de se trouver quelque chose à lui. Claquant la portière de la voiture, il se dirigea vers le bureau de Maé. Ce dernier n'était pas venu le voir à l'hôpital. Il n'avait même pas pris de ses nouvelles et Elio ne comprenait pas pourquoi. Ce n'était pas Maé. Une fois devant le bureau, le rouquin toqua doucement à la porte. Pas de réponse. Il frappa une nouvelle fois avant d'ouvrir. Maé était pourtant là, assis à son bureau. Il fixait un point dans le vide.

— Eh... Souffla Elio.

Il entra dans la pièce, refermant la porte derrière lui. Un mauvais pressentiment vint lui étreindre le cœur mais Elio s'efforça de le repousser. Pourtant, il avait déjà une terrible impression de déjà-vu. La froideur de Maé, sa distance, son regard à la fois dur et fuyant. Elio s'approcha lentement. Maé daigna poser les yeux sur lui.

— Comment tu vas ? Demanda-t-il.

— Tu t'en inquiète au bout de dix jours ?

Elio eut un petit rire qui n'avait rien de joyeux.

— Je vais bien. Aussi bien que ça puisse aller dans ce genre de situation.

Le silence retomba sur le bureau. Elio ne savait pas quoi dire et Maé n'avait de toute évidence pas envie qu'il soit là. Le rouquin se frotta nerveusement la nuque.

— Maé...

— Je vais m'en aller.

La phrase avait claqué, comme un coup de fouet. Maé releva la tête vers Elio, le visage neutre.

— Je vais poser ma démission. J'ai vu sur internet une offre pour aller bosser en tant que coach sportif à New-York.

— Tu veux partir ? Mais...

Notre amour pour seule limite [BxB] [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant