CHAPITRE 17

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〝 𝙳𝚁𝙾𝙸𝚃 𝙰𝚄 𝙲𝙾𝙴𝚄𝚁 〞

LOLA

Lorsque je me réveille après ce qui semble être une éternité, je ne sais pas vraiment où je suis.

La seule chose dont j'ai conscience est que je fronce méchamment les sourcils, m'obstinant à garder un cri de douleur pour moi. J'ai le corps en sueur, un peu ankylosé, mais cette douleur est bien légère comparée à celle qui résonne dans une partie de ma tête.

J'ignore ce qui fait le plus vriller mon cerveau entre le son d'un violon et la lumière artificielle d'un énorme lustre en cristal suspendu au-dessus de nos têtes. Merde, j'ai encore plus mal au crâne quand j'essaie de comprendre par quel miracle je me suis retrouvée assise, au bout milieu d'une salle de réception, bondée d'une centaine de personnes, tous aussi bien habillés les uns que les autres.

Si beaucoup d'invités semblent être dans un parfait état de conscience, je comprends que je ne suis pas la seule qui suis à moitié dans les vapes en balayant mon environnement d'un regard. Je lutte pour sortir de cette putain de léthargie qui m'a certainement assommée plus longtemps que prévu, m'échinant à reprendre le contrôle de mon corps.

Je sais que je suis encore trop faible pour me mettre debout, mais je refuse de rester sans rien faire. J'absorbe toute la force qu'il me reste pour me lever, mais le problème est que je ne sais pas si je serais capable de tenir sur mes jambes. Je serre les dents, prends appuie sur la table ronde devant moi, mais une main ne me laisse pas l'opportunité de réaliser mes plans.

— Reste assise.

Le timbre grave de Nick trouve sa voie jusqu'à mes oreilles. Sa main glisse sur ma joue, essuyant une goutte de sueur qui a perlé de mon front.

— Reste assise et fais comme si de rien n'était, murmure-t-il à nouveau.

Mais me réveiller au milieu de tout ce beau monde et me dire qu'il faut faire comme si de rien n'était, c'est un peu compliqué.

— Est-ce qu'on...Est-ce qu'on y est ?

— On y est, oui. On est à l'Underground.

Je reste figée un court instant. Cet endroit ne ressemble en rien à l'idée que je m'étais faite de l'Underground. J'imaginais plutôt que j'allais me retrouver dans une pièce sombre et froide où l'oxygène ne parvient à se faire une place qu'entre deux minuscules cavités.

— Je me sens à l'ouest, je souffle à Nick.

— C'est normal, tu es restée endormie plus longtemps que la plupart des autres invités. Tu as envie de vomir ?

— Non, mais j'ai mal à la tête. J'ai l'impression qu'on m'a cogné si fort que la douleur m'a retourné le cerveau.

— C'est probablement un effet secondaire du produit qui nous a endormi. Tu ne dois pas être la seule. Je crois que c'est leur façon de fonctionner. Ils endorment les invités pour les transporter jusqu'ici, histoire de garder leur anonymat.

Mes lèvres se tordent en un rictus de douleur et la nausée me retourne l'estomac. À l'instant où je penche la tête pour faire craquer ma nuque, mon regard se pose sur le bracelet à perles que le policier m'a donné plus tôt. Je m'arrête brusquement, mes yeux s'écarquillent comme deux ronds de flanc.

Merde !

— Nick, je chuchote, est-ce que j'ai été dans les vapes longtemps ?

— Plus de dix minutes, tu veux dire ? Oui. Mais ne t'en fais pas, on a été transportés jusqu'ici en voiture. Le capteur à l'intérieur de la perle a dû sentir les vibrations pendant le trajet. Je me suis réveillé alors qu'il s'apprêtait à te sortir de l'habitacle. C'est moi qui t'aie porté jusqu'à notre table.

UNDERDOGOù les histoires vivent. Découvrez maintenant