La pute des gangs [Mikey X OC]

Les amis de vos amis

Mikey

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          Je voulais juste prendre mon goûter avec Kenchy et voilà qu'il me parle de ce club de combat que mène Kiyomasa tous les jours. Depuis quand un gars du gang se permet ça ? Je baille tandis qu'il me montre la direction. Là, au milieu de ce parc. Sur un territoire qui ne nous appartient pas. Probablement pour que nous ne tombions pas dessus par hasard. Je vais lui passer l'envie de parier de l'argent sur des mecs qui ne demandent probablement rien. Kenchy pointe la scène du doigt. En bas des escaliers, un blondinet tout frêle tient tête à Kiyomasa malgré les manchettes qu'il se prend. Il se relève à chaque fois. Pathétique, mais aussi impressionnant. Je m'emmerde. Alors que je m'apprête à descendre les marches, je vois une silhouette arriver par le bas du parc. Une collégienne encore en tenue : jupe plissée jusqu'au-dessus des genoux, veste noire et cravate rouge et grise. L'uniforme de Mizo. Elle traîne une barre de fer derrière elle.

— Oï ! C'est lequel, Kiyomasa ? Demande-t-elle d'une voix ferme, audible jusqu'ici.

Je me demande si elle veut se le farcir. Elle ne paraît pas bien grande. Enfin, je peux parler. Je dois la dépasser d'à peine quelques centimètres. Je fais signe à Kenchy d'attendre, le spectacle m'intéresse.

— C'est moi, rétorque Kiyomasa en se détournant de sa victime. Qu'est-ce que tu fais avec ton jouet, poupée ?

Elle ne lui répond pas et s'approche encore de quelques pas. Sans qu'il ne puisse ni esquiver, ni parer, elle le frappe en plein dans le visage. Kiyomasa recule d'un bon mètre. Elle a l'air d'avoir un peu de force dans les bras - et surtout une sacrée case en moins. Je croise le regard intrigué de Kenchy. Il a bien fait de m'emmener là. La brunette pointe des gars du bout de son arme, cinq au total, dont le blondinet qui se battait tout à l'heure. Si je peux appeler ça se battre.

— Ceux-là, tu les laisses tranquille, ou je reviens te finir.

Aussi vite qu'elle est apparue, la collégienne s'en va. Quelques têtes se retournent quand je commence à rire. Je n'en vois pas souvent des nanas aussi tarées. Je m'avance dans la foule. Les gars me reconnaissent et s'inclinent, mais Kiyomasa, lui, ne me voit pas encore. En colère, sa mâchoire probablement endoloris, il hurle et fonce sur son assaillante. Je l'entends soupirer d'ici. Elle fait volte-face, esquive sans mal le poing dirigé à l'aveuglette vers elle, puis envoie valser à nouveau sa barre de fer. Cette fois, en direction des côtes de son adversaire. Elle ne se retient pas. Je croise son regard dans l'action. Elle hausse les sourcils en voyant tout le monde se pencher autour de moi.

— Bonjour, chef ! Crie l'un d'eux, suivi par le reste du troupeau.

Je passe devant Kiyomasa sans lui accorder un regard. Kenchy va s'en charger pour moi. J'entends son genou percuter son estomac tandis qu'il lui intime de se pencher à un angle suffisant pour me saluer. Il en fait toujours des caisses. Je m'approche du blondinet qui s'effondre en me voyant. Lui qui me paraissait si valeureux quelques minutes plus tôt. Des mecs comme lui, on n'en fait plus. Que de personnes terriblement intéressantes réunies ici aujourd'hui. Je lui demande son nom.

— Hanagaki Takemichi, me répond-t-il, un air effrayé collé au visage.

Je l'aime bien. Le voir se débattre alors qu'il n'avait aucune chance me donne envie de savoir ce qu'il se trame dans sa tête bien malmenée. Je n'ai pas le temps de reprendre la parole que la collégienne de tout à l'heure place sa barre de fer entre lui et moi.

— Le touche pas, m'ordonne-t-elle.

Elle ne me menace pas, ni ne donne l'impression de vouloir frapper immédiatement, au pif. Mais son regard ne laisse aucun doute. Si je m'approche, elle frappe. Et les pansements que je vois sur ses phalanges attestent qu'elle sait se servir de ses poings. Intéressant. J'attrape la barre de fer d'une main et l'ignore. Comme ça, plus de problème.

— Je t'aime bien Takemichy, t'es mon pote maintenant.

Il me tire une tête qui n'a pas de prix. Je le trouve drôle, lui aussi. La fille ne bouge pas. Elle hausse les épaules, lâche la barre et s'en va, sans décrocher un autre mot. Ses mèches brunes se balancent de part et d'autre de ses hanches. Elle ressemble à Baji. Et je jurerais avoir déjà vu ses piercings quelque part. Sans réponse, je laisse mon interrogation de côté. Qu'importe. C'est l'heure du goûter. Je fais demi-tour et envoie mon pied se fracasser dans la mâchoire de Kiyomasa, ça lui apprendra à se foutre du Toman.

— Parier sur des combats, c'est de la merde, lâche-je en rejoignant Kenchy.

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