Pourvoyeur du diable

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Hiyori


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          Papy n'occupe pas sa chambre. Je viens de l'apprendre, à l'accueil, mais je monte quand même vérifier. Au cas où la boule qui vient tordre mon estomac disparaîtrait si je voyais finalement son lit occupé. Mais les infirmières ne mentent pas. Le pensionnaire de la chambre 21 se trouve actuellement dans une ambulance en direction de l'hôpital. Je ne comprends pas tout. Un problème sévère au foie. Il va crever. Je cours jusqu'à l'appartement, mon téléphone collé à l'oreille. Mon oncle ne répond pas. Ni au premier appel, ni au vingtième. Il devrait pourtant avoir débauché.

Je déboule chez moi, retourne mon matelas pour attraper l'enveloppe que je cache en dessous - comme les petits vieux - et file de nouveau à la maison de retraite. Avec ma tête inquiète, les soignants me laissent ne payer que la moitié de l'opération d'avance. Je leur promets que le reste arrive demain. Je dois trouver du taffe. Et vite. Tout en dévalant les escaliers jusqu'à la rue, je cherche dans mon répertoire d'appel et compose un numéro. Au bout du fil, j'entends un rire très court.

 Kiyomasa ?

Je tente de négocier le contrat. Je peux planter quelqu'un, mais pas à mort. Il rigole de plus bel, comme un détraqué, ou un drogué sous cocaïne. Il m'insulte, soupire et me propose le double du tarif. Le double, c'est assez d'argent pour l'opération, les soins à suivre si Papy survit et peut-être même assez pour que je mange au milieu de tout ça. J'aimerais hésiter plus, discuter avec ma conscience, imaginer une autre solution. Mais je ne suis pas ce genre de personne. Le silence ne dure même pas une seconde. Je dis oui. Je dis toujours oui.


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Je prends la direction de Shibuya, en tenue de collégienne. Encore une belle idée pour me salir. Mes mains tremblent. J'essaye de me convaincre que cette mission ressemble aux autres, mais je sais bien que je m'apprête à franchir une barrière interdite. Je ne pourrais plus revenir en arrière. Je tords mes doigts dans tous les sens. Je les retourne petit à petit, jusqu'à ce que la douleur me ramène sur terre. Je cesse seulement pour ma transaction : récupérer un couteau à cran, auprès d'une connaissance de Kiyomasa, que je fourre dans une des poches de ma veste. Mon portable vibre. L'adresse apparaît. Je repars au petit trot pour rejoindre les abords du festival. Ma cible doit m'attendre là-bas, attirée par des gars de Moebius. D'après le plan. Sauf que les plans ne se déroulent jamais comme prévu.

 Putain...

Je reprends ma respiration tant bien que mal, les yeux rivés sur la scène qui se déroule devant moi. Je reconnais les vestes du Tokyo Manji-Kai. Les deux gangs rivaux s'affrontent sur cette petite place à peine éclairée par les faibles lumières du festival, quelques centaines de mètres plus loin. Au milieu, Mikey combat un mec aussi grand que fin. Je l'ai déjà vu lors de mes échanges avec Moebius. Hanma. Qu'est-ce que je fous là ? Alors que je fais demi-tour, Kiyomasa m'attrape le bras et pointe du doigt Draken, bien amoché et en train de s'éloigner pas à pas de l'épicentre de cette bataille.

La pute des gangs [Mikey X OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant