Hiyori
— 卍 —
Mes lèvres tremblent. Je reste de dos, je ne veux pas que Mikey me voit pleurer. C'est pathétique. Je ne sais pas pourquoi ça me pince si fort là, au niveau du cœur. Peut-être que c'est un tout. Papy qui peut ne jamais revenir, mon pote que j'ai aidé à faire planter qui se retrouve à l'hôpital, et mon autre pote qui croit encore en moi. Je l'aime bien, Mikey. Il va créer un monde sympa pour les gens un peu cassés, un peu fêlés, ceux qui traînent dehors alors que les humains ordinaires dorment déjà. Il ne faudrait pas que je fasse capoter son beau monde avec mon poison. J'essuie mes yeux humides quand je sens les bras de Mikey m'encercler par derrière. Sa tête se pose sur mon épaule. Je déteste le contact, mais lui, ça va.
— Viens, on va te racheter une chemise. Tu sais, celle qui a sauvé la vie de Kenchy ?
Il ne me laisse pas le temps de répondre et attrape ma main pour me tirer jusqu'à sa moto. A peine me suis-je assise derrière lui qu'il démarre en trombe. Je me cramponne à sa taille, la tête posée contre son dos. Je souris et pleure en même temps. C'est un peu incompréhensible. Je crois qu'on appelle ça de la reconnaissance. Comme quand Papy m'a adoptée après la mort de mes parents. C'est là que toutes mes emmerdes ont commencé, mais c'était le plus beau jour de ma vie.
— 卍 —
Je déambule avec Mikey dans les boutiques de Harajuku, entre les lolitas en jupe et les touristes. Je n'achète jamais rien, ça coûte trop cher. Je ne pense pas que mon voisin soit coutumier du fait non plus. Je ne m'arrête nul part, alors il finit par me pousser dans un magasin et m'achète la première chemise blanche sur laquelle j'ose poser les yeux.
De retour dans la rue, il m'explique en détail le conflit qui opposait le Tokyo Manji-Kai à Moebius et pourquoi Kiyomasa en voulait à la vie de Draken. Ou Kenchy comme il aime l'appeler. Sauf que je risque de me prendre une remontrance si je le surnomme à mon tour comme ça. Alors qu'il s'arrête commander une crêpe au premier comptoir à touriste qu'il voit, je lui explique la mission que j'avais au départ refusée. Pas de sexe, pas de mort. Je soupire et lui avoue la simple vérité : je ne sais pas ce que j'aurais fait s'il s'agissait d'un membre du Toman que je ne connaissais pas.
— Tout le reste, tu fais ? Demande-t-il la bouche pleine, à deux doigts de plonger ses mèches blondes dans la chantilly.
Je hausse un sourcil, étonnée d'envisager une mission de sa part.
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La pute des gangs [Mikey X OC]
FanfictionQu'importe comment ils m'appellent, du moment qu'ils me payent. Je ne suis qu'un poison indolore qui mérite à peine de fouler cette terre. Celle que je partage avec lui. Mikey pourrait être l'espoir dont je ne veux pas. La lumière qui fait survivre...