La pute des gangs [Mikey X OC]

La lèvre qui soupire

Mikey

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          Quand je débarque avec Draken, Mitsuya et Chifuyu sous le bras, devant la maison de la mère de Baji, Hiyori lève un sourcil. Elle hausse les épaules puis nous fait entrer, comme si ce débarquement à quatre était prévu. Je me demande si elle s'attendait plutôt à se trouver seule avec moi - vu que c'est moi qu'elle a appelé pour ranger les affaires de Baji. J'en doute. Elle m'évite depuis deux semaines. Elle doit encore jouer une terrible bataille avec sa conscience et se torturer l'esprit sur des questions qui me dépassent. Je veux que mes bras la rassurent, que mes lèvres contre les siennes allument un brasier si gigantesque qu'elle en perde pied, qu'elle en oublie la violence du monde qui l'entoure. Mais ça ne fonctionne pas comme ça. Putain ce qu'elle m'a manqué. Maintenant que je sais où elle habite, je ne compte pas la lâcher. L'avantage de la chambre de Baji qu'elle récupère, c'est cette fenêtre accessible depuis les toits et que tous les chats du quartier utilisaient pour bouffer des croquettes gratuitement. Je deviendrai un chat sans hésiter.

Les gars passent le pas de la porte tandis que je m'arrête devant ces deux yeux si bleus qu'ils paraissent gris. L'existence me semble bien plus douce lorsque je m'y perds. Les rumeurs disaient vrai, ils avalent l'âme jusqu'au dernier souffle. Sans un battement de cil, elle dévore ses proies, aspire tout votre être, ne laisse que le vide.

— Yo, soufflé-je en lui offrant ce sourire qu'elle aime.

Je le sais car elle cligne des yeux dès qu'elle le voit. Parfois, même, elle sourit en retour. Je n'attends rien d'autre. Délicatement, mes mains s'approchent de son visage. Elle ne recule pas et mon sourire rayonne d'autant plus. Je pose mes lèvres contre son front et rejoint la chambre de Baji au petit trot.

Les souvenirs refont surface à mesure que les placards se vident. A chaque objet trouvé, une anecdote emplie la pièce. Mitsuya se souvient de détails que tout le monde semble avoir oubliés. Il se tourne principalement vers Hiyori pour les raconter, bien conscient qu'elle écoute attentivement sans jamais décrocher un mot.

Il y a ces notes de cours prises au hasard et sans queue ni tête qui finissent dans un sac poubelle avec de vieilles fringues trouées ; il y a aussi ces magazines de cul, que ne se cache pas de vouloir embarquer Kenchy, et qui arrachent un léger rire à notre hôte. Elle ne quitte pas nos bêtises des yeux et finit même par discuter avec Mitsuya lorsqu'il met la main sur cette tenue du Toman qu'il a cousu pour Baji. Chifuyu, lui, récupère quelques objets dédiés aux chats et les livres sur les animaux dont regorge la bibliothèque. Il retrouve jour après jour son sourire.

— Elle n'était pas si dégueu sa chambre, raille Kenchy en soulevant un énième carton pour le transporter dans l'entrée.

— Si tu savais ce que j'ai retrouvé sous le lit...