Que la lumière soit

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Hiyori




          J'entends la moto de Mikey devant l'immeuble en descendant les escaliers. Je commence à reconnaître son bruit et même à le distinguer de celui que produit celle de Draken. Lui me suit en dévalant les marches deux par deux, le visage fermé. Ce qui s'apprête à se jouer entre le Tokyo Manji-Kai et Walhalla pourrait changer l'ordre établi en ville. Je voulais absolument y assister. Un peu pour la postérité, mais surtout par crainte. Je ne me voyais pas attendre des nouvelles des gars en me tordant les doigts de stress. Ma présence n'empêchera rien. Mais au moins j'y serai.

La pression monte à mesure que nous nous rapprochons de cette décharge, bien connue des règlements de comptes à l'ancienne. A l'entrée, les membres habillés en noir attendent déjà leur chef. Je pose pied à terre en même temps que Mikey et m'éloigne sans un mot. Je ne compte pas déranger. Je sens sa main retenir la mienne et me tirer vers lui. Je me retourne, presque impressionnée par l'expression qu'il porte. Je lui donnerais quelques années de plus que lorsqu'il engloutis une crêpe à la chantilly. La faute à son torse musclé soigneusement recouvert de bandages. Ses traits tendus trahissent sa concentration ; ses cernes, son appréhension. Pourtant il me porte toujours ce même regard si profond. J'ai envie de le prendre dans mes bras pour lui dire que tout ira bien. Mais je n'ai pas ce pouvoir, celui de rassurer, d'être une épaule fiable, un phare dans la pénombre. C'est l'apanage des gens lumineux. Comme lui. Pas étonnant que cent cinquante gars le suivent les yeux fermés.

 Garde ça pour moi, lâche-t-il en retirant sa veste brodée pour la poser sur mes épaules

Ce simple vêtement semble peser des tonnes. Mikey ne me prend pas pour un simple porte-manteau, mais un étendard. Avec ça pour couvrir mon corps frêle, aucun badaud ne risque de m'approcher. Je hoche la tête docilement.

 Défonce-les, puis on ira prendre un goûter, murmuré-je en montrant ses adversaires d'un signe de tête.

Il me sourit. Je lui souris. Et le monde semble cesser d'exister l'espace de quelques secondes. Je déteste ça. Cette affection insensée que je ressens pour lui, ce cœur qui tambourine si fort contre ma poitrine qu'il pourrait en sortir, et cette envie de ne pas m'éloigner un seul instant.

Je fais volte-face et rejoint le banc des spectateurs. C'est-à-dire une des nombreuses épaves de voitures qui entourent la scène principale. Du beau monde assiste au spectacle. Une multitude de gueules que je ne comptais pas voir aujourd'hui. Tant pis. Je m'installe en hauteur pile au moment où la bataille débute. Draken entame le combat contre ce gars. Celui dont je refaisais le portrait pour Black Dragon. Son nom résonne dans la foule. Kazutora. J'imagine que Baji ne doit pas être très loin. Pourtant je ne vois pas ses mèches brunes au milieu de toute cette testostérone. Je commence à me dire que j'aurais dû aller sagement en cours. À part me demander qui pourrait crever dans cette échauffourée, je ne sers pas à grand-chose.

La pute des gangs [Mikey X OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant