L'aube rouge étincelait au-dessus du Bloc et à travers les nuées de cendres. Les prairies étaient devenues froides et vides. Les cadavres se prélassaient dans les blés carmins. Quand Thomas s'approcha des Portes Est, Gally alla à lui et retint brusquement Teresa par le bras. Il avait les joues adoucies par les larmes, un regard nouveau, - sensible, qu'il s'empêchait de répandre sur ses camardes, silencieux près de lui.
« Vous avez fait ça, pas vrai ? prononça-t-il entre ses dents, pointant une lance sur sa poitrine. Le griffeur, le Bloc... c'est de votre faute, n'est-ce pas ?
- Ce sont eux. dit simplement Thomas, Newt venant derrière lui. Le Plan est en marche. Nous devons partir, et tout de suite.
- Nous n'avons qu'une heure. épaula Minho. Pour ceux qui veulent nous suivre, il suffit de nous rejoindre. »
Gally fut le seul des Bâtisseurs à ne pas avancer. Newt le sonda d'abord sans mot, puis ajouta d'une voix tendre : « Je sais que tu as peur. Tu as raison. Nous avons tous peur. Mais notre châtiment ici sera bien pire encore qu'un griffeur ; plus aucune cachette temporaire ne suffira à nous faire survivre. Nous devons nous battre, au moins une dernière fois. Nous serons soudés, peu importe nos convictions, peu importe notre court passé. Nous nous battrons ensemble, et nous le ferons jusqu'à la fin de nos jours.
- N... Nous battre ? répéta-t-il fébrilement. Nous n'avons aucune chance, Newt ! aucune !
- Comment le savoir si nous n'essayons pas ? rétorqua-t-il calmement. Est-ce mieux d'attendre, de regarder plus de sang couler sur les seules terres que nous ayons jamais connues ? Tu sais leurs noms, - amis, ou ennemis. Tu sais comment et pourquoi ils sont morts durant ces deux dernières années, tu sais à cause de qui. Tués ou suicidés, ils se sont tous battus pour la même chose, qu'ils soient morts hier ou l'année dernière... c'était pour notre liberté. Nous avons le devoir de les venger, de leur rendre un énième hommage. Nous avons le devoir de vivre. S'il te plaît, Gally... pense à eux, - aux premiers comme aux derniers. Et bats-toi avec nous. »
Gally baissa la tête et son arme, qui pendit parallèlement à ses genoux à la façon d'un pendule.
« Pour eux... murmura-t-il simplement. »
Thomas fit quelques pas et posa une main sur son épaule.
« Tu t'en sortiras avec nous tous. établit-il, avant de se tourner. Minho, distribue les armes et les montres aux autres.
- C'est comme si c'était fait.
- Chuck, j'aurais besoin que tu surveilles le labyrinthe jusqu'à notre départ.
- A vos ordres, chef !
- Winston, j'aimerais que tu t'assures d'être constamment en tête, devant Newt, Teresa et moi.
- On doit bien mériter son titre de protecteur. »
Les minutes se décousirent vite, comme une bobine jetée dans une cage d'escalier. La vingtaine de survivants accepta de pénétrer les affres humides du labyrinthe, et ils furent rapidement submergés par l'antre des murs gigantesques et froids, et leurs noeuds de lierres. La lumière se débattait dans les feuilles à la façon d'un insecte pris dans une toile, les longs couloirs s'assombrissaient plus à chaque mètre. Minho et Thomas guidaient Winston, qui toutes les quinze minutes devait renouveler son bouclier blanc. Chuck les faisait s'arrêter à chaque froissement, caché entre Newt et Frypan, prenant parfois leurs mains. Et les heures passèrent ainsi, dans un univers sage et discret, qui semblait avoir oublié sa nature.
« Attendez... dit soudainement Thomas, levant la tête pour guetter les murs. C'est ici.
- L... La section sept ? fit Minho. J'y suis passé tant de fois... sans même véritablement penser à une sortie. »
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Pouvoirs - Newtmas
FanfictionThomas est capturé par l'hôpital WICKED le jour de ses cinq ans, alors que ses parents signalaient naïvement son immunité et son don encore inexploitable de télékinésie aux autorités. Le temps n'existe plus pour le garçon ; au laboratoire, les jours...
