Chère Ari.
Ça fait un bail.
Enfin c'est ce que disent mes camarades de classe lorsqu'ils se voient. Je n'aime pas trop cette expression, elle est trop familière et je ne veux pas avoir une quelconque attache avec des personnes de cette sorte.
Beaucoup de choses se sont passées durant ce mois d'absence.
Tout d'abord, Minnie m'a avoué être pansexuel. Je l'avoue, je ne m'y attendais pas. Cependant, cette surprise fut bel et bien une des meilleures de ma vie. Il n'aimait pas un genre mais bien une personne.
Depuis sa confession, on se rapproche de plus en plus lui et moi. Des fois, il m'arrive d'avoir peur qu'il surprenne mes pensées, qu'il les devine et m'abandonne, comme tous les autres. Je me lève chaque jour avec cette peur qu'il découvre la vérité, mais sa seule présence me libère de toutes ces futilités.
En ce moment, mes bras sont bien pâles. Le beige leur correspond parfaitement et les traits rouges ne sont là que pour me réconforter lorsque les rieuses se font trop fortes.
En effet, elles n'ont pas arrêté de me déranger. À la seconde où je me retrouve seul, elles viennent en force pour me rappeler ma pitoyable place dans l'univers, pour m'indiquer que je reste un des déchets du monde et que je ne mérite pas un ange tel que Minnie. Enfin, elles me répètent surtout à quel point mon corps et mon être tout entier devraient disparaître de la surface de la terre, pour débarrasser mon seul ami du problème que je suis.
À part toi, personne n'est au courant du fait qu'elles me susurrent ces mots au creux de l'oreille. Après tout, elles ne cherchent qu'à afficher la réalité, des faits que tout le monde sait.
Je te laisse pour ce soir et, une fois encore, je vais te tâcher d'un joli rouge, je m'en excuse.
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Chère Ari
FanfictionIl parait que parler à un journal pourrait m'aider, je suis sûr de l'inverse. Ma psy a insisté pour que je commence à écrire des mots résumant ma journée, je suis donc là à te souiller pour raconter ma misérable vie.