Octobre passa, puis novembre. La neige continua de tomber. Poussés par une détermination nouvelle, Alexandre et Fern forcèrent leur chemin à travers les cauchemars, les flashbacks, les souvenirs, les questions sans réponses.
Alexandre arrêta de fuir. Il passa du temps avec Lya, avec Rumil et Orophin lorsqu'ils étaient présents. Lya accepta de lui enseigner le sindarin et de lui apprendre à se battre au corps à corps. Rumil lui apprit à manier le sabre, là où Orophin essaya de lui apprendre à se servir d'un arc, puis abandonna pour lui apprendre à monter à cheval. Rafale, corrompu par des offrandes quotidiennes, finit par l'accepter de nouveau et il passait désormais les jours de tempête dans son box, un livre à la main. Alexandre et Fern se rendirent rapidement compte que leurs souvenirs, leurs connaissances, tout se mélangeait de plus en plus vite, permettant certes au garçon de se reposer sur les capacités du loup, mais créant régulièrement la confusion dans leurs pensées respectives.
Fern arrêta de se cacher. La première fois que Fern prit le contrôle au milieu d'un combat avec Lya, il l'envoya voler deux mètres plus loin en lui décochant un violent coup de pied dans le ventre. Alexandre paniqua ensuite une minute avant que Lya ne se relève en riant. Fern ne s'était en revanche jamais servi d'un arc auparavant, et ils décidèrent de concert d'abandonner la pratique quand ils réussirent à décocher une flèche derrière eux, entre les pieds d'un Orophin paralysé, Lya et Rumil pliés de rire, et Haldir, un peu plus loin, ébahi (ou impressionné) par la performance.
Ils passaient leurs matinées sur le terrain d'entraînement, leurs après-midis à la bibliothèque, dévorant ouvrage après ouvrage. C'est Lya qui, après qu'ils eurent vidé ses étagères, les dirigea vers le mallorn principal, celui dans lequel Alexandre avait rencontré les seigneurs de la Lorien des mois auparavant. La bibliothèque occupait les trois premiers niveaux de l'arbre, les étagères débordant de grimoires, de cartes et de parchemins, s'enroulant en spirale dans le tronc. De hautes et étroites fenêtres apportaient quantité de lumière aux lecteurs, et les endroits les plus sombres étaient éclairés par de petits cristaux d'un blanc pale, suspendus en bout de rayonnages. Alexandre déambula parmi les allées, émerveillé par la quantité d'ouvrages amassés ici au fil des siècles. Fern rit doucement et soudain, plusieurs souvenirs défilèrent devant les yeux d'Alexandre.
La bibliothèque d'Ost-in-Edhil, un long bâtiment vitré bordé par des arbres, leurs feuilles vertes laissant passer les rayons du soleil, les étagères s'étendant à perte de vue et les rayons remplis d'elfes, d'Hommes, de nains, venus de partout.
La bibliothèque de Mithlond, plus petite, plus sombre, avec l'odeur du sel et de la mer, le soleil se couchant au loin sur l'océan, le ciel en feu. Le bois flotté, gris pâle, poli par les eaux et les âges.
La bibliothèque d'Imladris, encore vide pour le moment, quelques ouvrages entassés en vitesse dans un coin, la hâte de la voir un jour se remplir, de voir la joie sur le visage des elfes qui déambulent dans les couloirs, dans la fraîcheur du matin et des embruns des cascades.
Alexandre s'émerveilla pendant que Fern les dirigeait vers une section plus ancienne.
"Il faut absolument que je visite ces endroits un jour Fern !"
Fern attrapa délicatement un livre dans le rayon, et se dirigea vers l'une des tables.
'J'ai bien peur que de la bibliothèque d'Ost-in-Edhil, il ne reste aujourd'hui que des ruines, hélas. La ville fut complètement détruite avec l'Eregion au cours du Second Âge, les survivants fuirent vers le Lindon et le Rhudaur, au pied des Montagnes Brumeuses. Celles de Mithlond et Imladris doivent en revanche avoir accumulé des milliers et des milliers d'ouvrages depuis le temps !'
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Un ciel étoilé
FanfictionIl ne savait pas ce qu'il s'était passé. Il devait être mort. Il aurait dû l'être en tout cas. Pourquoi ? Il ne savait pas. Est ce que quelqu'un le savais au moins? Les elfes ? Le magicien ? Dans quelle merde je me suis encore fourré moi...