Chapitre 14: Inside Out

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L'Istar avait chevauché longuement en direction de l'Isengard. Le vieux magicien était pressé. Un mois de retard, la fin de l'été était déjà là. Le temps manquait, l'heure était grave, le Mal était à l'œuvre. Il arrêta son cheval dans l'allée bordée d'arbres et en descendit. Gandalf releva le bord de son vieux chapeau gris et sourit en voyant le chef de son ordre qui l'attendait en haut des marches.

... ... ...

Sur le toit de la tour, un magicien gris ruminait. Il s'était bien fait avoir. En colère contre lui-même plus que contre Saroumane, le traître, Gandalf fulminait. Il s'était laissé berné, aveuglé par son respect envers le Maïa Blanc, et son erreur mettait à présent en péril tout les peuples libres de la Terre du Milieu.

Il resta allongé sur le dos, essayant de reprendre son souffle, vidé de toute sa magie et fourbu par son altercation avec le chef de son ordre.

Il finit par se relever en s'appuyant sur son bâton, ruminant sa bêtise dans sa longue barbe grise. Il se savait coincé en haut de la tour et pouvait sentir la magie de Saroumane qui l'empêchait d'utiliser la sienne. Gandalf s'approcha du bord. La seule option d'évasion était de sauter dans le vide. Serviteur des Valar ou pas, la chute serait inévitablement fatale. Gandalf jura. Ce n'était pas dans ses habitudes de se retrouver impuissant et à la merci de l'ennemi. C'est alors qu'une forme qui contrastait avec la noirceur de la tour attira son attention. Son regard tomba sur une silhouette recroquevillée contre l'une des pointes de la tour.

Il s'agissait d'un jeune garçon, d'une vingtaine d'années. Avec cette apparence et à une telle distance, impossible de dire à quelle race il appartenait. Mais Elfe ou Homme, cette présence étonna le magicien. Saroumane n'afficha toujours que du mépris envers la race des Hommes. Mais si le garçon était humain, alors le magicien renégat devait accorder une certaine importance à celui-ci en particulier, puisqu'il le retenait sur le toit de sa tour, et ne l'avait pas simplement livré en pâture à ses orcs. Et s'il s'agissait d'un elfe... Après tout, lui-même s'était bien fait prendre.

Gandalf s'approcha. Il vit alors le corps maigre, les cheveux sales et emmêlés qui recouvraient son visage, les vêtements déchirés, tachés, le sang séché sur le sol, les traces de coups. L'horreur le traversa lorsqu'il vit la cicatrice récente qui sciait le torse du garçon en deux, et la plaie sur son flanc gauche, grande ouverte, noire et béante. Gandalf attrapa le poignet du garçon à la recherche d'un pouls. Il était glacé et le magicien perdit un instant espoir. Puis le garçon remua. Faiblement. Il était vivant, Gandalf pouvait entendre sa respiration rauque et voir sa poitrine se soulever lentement. Il tendit la main pour dégager l'oreille du garçon. S'il pouvait juste savoir...

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Alexandre avait dormi longtemps, d'un sommeil rempli de rêves étranges. En se réveillant, il garda les yeux fermés. La douleur était toujours présente, mais supportable. Il avait en revanche à la fois froid et chaud.

'Fièvre'

La voix le fit intérieurement sursauter. Ses souvenirs de la veille étaient flous, et il avait pensé que la voix, la créature dans sa tête, n'avait été qu'un autre de ses rêves.

'Au risque de te décevoir, je suis toujours là.'

"Fern..."

'Oui.'

"Tu es coincé dans ma tête."

'Oui.'

"Je me souviens."

Un ciel étoiléOù les histoires vivent. Découvrez maintenant